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Volkswagen au tribunal, quotidien Junge Welt, 12 décembre 2024

by Nouvelles

2024-12-12 02:00:00

La sécurité des travaux a également travaillé avec la dictature dans les usines VW (Brésil, 1976)

La filiale de VW au Brésil est en procès. Dans les années 70 et 80, Volkswagen do Brasil aurait gardé 300 ouvriers comme des esclaves dans une immense hacienda. À la ferme Cristalino River Vale, le constructeur automobile souhaitait se lancer dans le secteur de la viande sur une superficie équivalente à celle du Schleswig-Holstein. La dictature militaire au pouvoir à l’époque a soutenu le projet avec des fonds publics et des avantages fiscaux. Les travailleurs ont été empêchés de quitter l’hacienda par des travaux forcés et des gardes armés, où ils ont défriché la jungle dans des conditions de travail extrêmes, avec une mauvaise alimentation et sans soins médicaux. La propriété appartient à la Companhia Vale do Rio Cristalino Agropecuária Comércio e Indústria (CVRC), une filiale de Volkswagen. Après que VW ait rejeté une offre de règlement du procureur brésilien en mars de cette année, ce dernier a maintenant intenté une action civile pour des dommages et intérêts s’élevant à près de 26 millions d’euros.

Volkswagen do Brasil a été fondée en 1953 par Friedrich Schultz-Wenk, ancien membre du NSDAP. La VW Beetle, assemblée localement à partir de pièces importées, est rapidement devenue un best-seller grâce à sa durabilité sur les mauvaises routes du Brésil. Afin de faire découvrir à la main-d’œuvre brésilienne les avantages de l’artisanat allemand, Schultz-Wenk a également eu recours à des méthodes anciennes. Il fit mettre en place par l’ancien commandant des camps d’extermination de Treblinka et Sobibor, Franz Stangl, un service de surveillance pendant huit ans pour contrôler la main-d’œuvre avant d’être découvert et arrêté en 1967. L’actuel président Lula da Silva aurait fait partie des personnes espionnées par VW. Le coup d’État des « Gorilas » en 1964, qui a marqué le début d’une dictature militaire qui a duré deux décennies, a été accueilli avec euphorie par Schultz-Wenk : « Il est clair que Volkswagen, de sa propre volonté, a construit une relation intensive avec les organes d’oppression politique qui va bien au-delà des limites de l’œuvre. « L’entreprise a démontré sa volonté de participer au système répressif, même si elle savait qu’elle exposait ses employés au risque d’arrestations illégales et de torture », indique un document publié par les procureurs brésiliens en 2021. La direction de l’entreprise de Wolfsburg était toujours au courant de ce qui se passait dans sa filiale brésilienne, même si elle niait connaître le passé nazi du chef de la sécurité du Brésil. Ce n’est pas étonnant, car la production dans ce pays génère également depuis des décennies des rendements fiables pour la société mère. Aujourd’hui encore, les affaires au Brésil se portent plutôt bien. Alors que VW est en crise en Allemagne et menace de licenciements massifs, le groupe a annoncé début octobre que ses ventes dans ce pays d’Amérique latine avaient augmenté de 19,1 pour cent.

Le travail des esclaves est encore répandu aujourd’hui. Selon l’organisation australienne de défense des droits humains Walk Free, le Brésil, avec ses 212 millions d’habitants, compte environ un million de travailleurs forcés, ce qui place le pays au milieu de l’Amérique latine. Le phénomène s’est aggravé sous la présidence de Jair Bolsonaro. Dans le monde, 28 millions de personnes au total auraient été détenues dans des conditions proches de l’esclavage, telles que la prostitution forcée et le travail sous contrat en 2021. Beaucoup d’entre eux sont des enfants.



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