Les dirigeants ouest-africains du groupe régional de la CEDEAO se sont réunis dimanche pour un sommet avec trois pays membres dirigés par des gouvernements militaires sur le point de quitter le bloc.
Publié le : 15/12/2024 – 17:38
2 minutes
Avant la réunion de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont réaffirmé comme étant « irréversible » leur décision il y a un an de quitter le groupe, qu’ils ont condamné comme étant inféodé à l’ancien dirigeant colonial français.
Le départ imminent des trois États du Sahel pourrait avoir un impact majeur sur la libre-échange et la circulation ainsi que sur la coopération sécuritaire dans une région où les jihadistes liés à la fois à Al-Qaïda et à l’État islamique gagnent du terrain.
Parmi les participants au sommet à Abuja, la capitale nigériane, figurera le président du Sénégal. Bassirou Diomaye Fayequi a été nommé médiateur avec les États séparatistes par la Cedeao, composée de 15 membres, en juillet.
Faye a déclaré la semaine dernière qu’il « faisait des progrès » dans les négociations avec les trois hommes et a déclaré qu’il n’y avait aucune raison pour qu’ils ne maintiennent pas leurs relations, compte tenu notamment de la situation sécuritaire.
Le président togolais Faure Gnassingbé a également exercé des activités de médiation avec les États du Sahel.
« Alors que la sortie imminente du Burkina, du Faso, du Mali et du Niger du CEDEAO est décourageant, nous saluons les efforts de médiation en cours”, a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, à l’ouverture du sommet.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger deviendra effectif le mois prochain, un an après leur annonce initiale, en janvier 2024, selon les règlements du bloc.
Les trois États ont également formé leur propre confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES), après avoir rompu leurs liens avec la France et se tourner vers la Russie.
La nouvelle Confédération du Sahel remet en question l’ordre régional alors que la CEDEAO recherche le dialogue
Les trois séparatistes n’ont pas annoncé leur intention de participer au sommet d’Abuja, mais ils ont tenu vendredi une réunion ministérielle distincte à Niamey, la capitale du Niger.
“Les ministres réitèrent la décision irréversible de se retirer de la Cedeao et s’engagent à poursuivre un processus de réflexion sur les moyens de sortir dans le meilleur intérêt de leurs peuples”, ont-ils indiqué dans un communiqué commun.
Les trois États ont tous connu des coups d’État militaires et des insurrections djihadistes ces dernières années. La Guinée, État membre de la Cedeao, est également dirigée par un gouvernement militaire après un coup d’État de 2021.
Menace d’intervention
Les tensions avec la Cedeao se sont intensifiées après que le groupe a menacé d’intervenir militairement suite au coup d’État de juillet 2023 au Niger, le sixième dans la région en trois ans, et a imposé de lourdes sanctions au pays.
Cette position s’est depuis assouplie, même si les États de la Cedeao sont divisés sur la meilleure marche à suivre face aux gouvernements militaires.
En mars, la Cedeao a levé certaines des sanctions imposées au Niger dans le but de relancer le dialogue, notamment sur le sort du président déchu Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d’État.
Plus tôt cette année, le plus haut commandant militaire du Nigeria a rencontré le chef de l’armée du Niger pour renforcer la coopération en matière de sécurité, notamment la communication entre les deux armées et la participation à une force opérationnelle multinationale le long de la zone frontalière.
Depuis le coup d’État de 2021, la Guinée, membre de la Cedeao, est également dirigée par un chef militaire, le général Mamady Doumbouya, qui a depuis prêté serment en tant que président.
Sous la pression de la Cedeao, les dirigeants militaires guinéens avaient accepté d’organiser des élections d’ici la fin 2024. Mais ils ont depuis admis qu’ils ne respecteraient pas cet engagement.
(AFP)
#bloc #ouestafricain #réunit #alors #les #dirigeants #militaires #promettent #démissionner