2024-12-16 21:00:00
N’est-il pas intéressant de changer l’approche avec laquelle on observe les choses ? Dans de nombreux cas, cela peut impliquer la découverte de détails qui étaient passés inaperçus jusqu’à présent. Un bon exemple en est le tableau périodique : vous connaissez les éléments, leurs valences, leurs poids… mais que savez-vous d’autre à leur sujet ? Et si le tableau périodique vous avait montré d’autres approches? Le jour où ils ont été découverts, le nom du scientifique qui a fait leur découverte ou encore le pays dans lequel ils se trouvaient.
Ainsi, suivant ce raisonnement, nous vous présentons un tableau périodique où, au lieu de mettre en évidence les aspects chimiques de chacun des éléments, leurs nationalitéc’est-à-dire le pays qui est le plus associé à chacun d’eux, soit parce que c’est le lieu où ils se trouvaient au moment de la découverte, soit en raison de la nationalité de leurs découvreurs. Cependant, il n’est pas toujours facile de trancher car, si la découverte a été faite par deux scientifiques d’origines différentes, l’élément doit avoir une double nationalité ou même un triple.
Un cas qui illustre très bien ce problème est celui de oxygène. La découverte de ce gaz est attribuée au pharmacien et chimiste suédois d’origine allemande. Carl Wilhelm Scheeleavec le chimiste anglais Joseph Priestley. Tous deux, en 1772 et indépendamment, étaient parvenus à la conclusion grâce à leurs expériences qu’un gaz inconnu était émis lorsque le salpêtre (nitrate de potassium) était chauffé. Mais ce sont les Français Lavoisier le premier à avoir conscience que ce gaz était l’élément clé dans l’interprétation des phénomènes de combustion et de respiration et, par conséquent, à le nommer sous le titre « oxygène » et à le mentionner comme tel dans ses études de 1777. Pour cette raison, l’oxygène doit être considéré comme un élément de triple nationalité, puisque ses trois protagonistes ont joué un rôle clé dans la découverte et la compréhension de l’élément.
Représentation du tableau périodique par pays. Les éléments identifiés à « Antiquité » sont équivalents à ceux déjà découverts dans le passé.
LE ROYAUME-UNI, LE PAYS LE PLUS RÉPÉTÉ
Sans aucun doute, le grand gagnant en termes d’attribution des éléments découverts est le Royaume-Uni, qui ne possède ni plus ni moins que 19 éléments sous son drapeau, ajoutés à deux autres partagés: l’oxygène, comme déjà expliqué, avec la Suède et la France, et le bore, uniquement avec la France.
La deuxième place revient à la Suède, avec 17 éléments découverts seul, et 2 autres en collaboration. L’oxygène est répété dans ce groupe, toujours en raison de sa découverte collaborative, en plus du cérium, découvert simultanément en 1803 par les Suédois Jöns Jakob Berzelius et Wilhelm Hisinger, et par l’Allemand Martin Heinrich Klaproth. Concrètement, cette dernière découverte était très importante, puisque la découverte du cérium représentait le premier élément à être établi comme appartenant au groupe des lanthanides.
L’Allemagne arrive en deuxième position en termes de nombre de découvertes, même si à elle seule elle n’est qu’à 16 éléments qui peuvent lui être attribuésr. Les autres 3 sont dus à des résultats collaboratifsdont deux avec le Royaume-Uni et la Suède. Le dernier élément de cette liste, le zinc, doit être partagé avec les humains qui habitaient la Terre dans les temps anciens. Et les Grecs et les Romains l’utilisaient déjà comme matériau pour fabriquer leurs propres armes et objets personnels bien avant la naissance du Christ. Cependant, c’est l’Allemand Andreas Maggraf qui, en 1746, l’identifia pour la première fois comme un nouvel élément et définit pleinement ses propriétés.
Immédiatement après, ce pays est suivi par les États-Unis, qui ne s’attribuent que le mérite 13 éléments découverts seul, mais dont 7 en collaboration avec la Russie et un avec la France. Bien que cette étrange union de la Russie avec les États-Unis puisse attirer l’attention en raison de la rivalité qui existait entre les deux puissances au niveau scientifique et technologique, ces découvertes sont le résultat d’une grande collaboration. Il s’agit d’éléments artificiels, créés par l’homme, qui ont été mis au jour grâce à des recherches conjointes menées par des scientifiques de l’Institut commun de recherche nucléaire de Dubna (Russie) et du Laboratoire national Lawrence Livermore (Californie).
DEUX ÉLÉMENTS À NATIONALITÉ ESPAGNOLE
Bien que moins représentée, l’Espagne a également sa place dans ce curieux tableau périodique : la découverte en solo du platine et du tungstène. D’une part, le platine Il a été découvert en 1735 par les Léonais Antonio de Ulloaqui a observé le minéral lors de son voyage à travers l’Amérique du Sud. Ainsi, dans les mines d’or de la rivière Pinto – ce qui est aujourd’hui la Colombie – il a observé un petit minéral appelé platine. À son retour en Espagne en 1745, son navire fut attaqué par des corsaires et capturé par la marine britannique qui, bien qu’ayant initialement confisqué ses documents, lui furent finalement restitués, ainsi que l’attribution de la découverte de l’élément.
D’un autre côté, le tungstène Son histoire est bien différente : c’est le seul élément isolé sur le sol espagnol. Les responsables de la réalisation de cette étape étaient les habitants de la Rioja. Juan José et Fausto de Elhuyar en 1783, lorsqu’ils travaillaient au Séminaire Royal Patriotique de Vergara, à Guipúzcoa. Par curiosité, il convient de noter que c’est aussi le seul élément pour lequel l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée a autorisé deux noms : tungstène et tungstène.
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