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Briefing d’Amani Africa à la 1252ème session du Conseil de paix et de sécurité sur Faire taire les armes en Afrique – Amani Africa

by Nouvelles

Salomon Ayele Dersso, PhD
Directeur fondateur, Amani Africa

Le Président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, l’Ambassadeur Abdi Mohamoud Eyeb,

Commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité, l’Ambassadeur Bankole Adeoye,

Excellences, distingués membres du Conseil de paix et de sécurité

Une très bonne matinée à vous tous.

C’est un honneur pour moi de m’adresser à vous aujourd’hui au nom de mon organisation Amani Africa Media and Research Services, une organisation qui se consacre à l’avancement de la paix et de la sécurité à travers soutenir le noble mandat de cette auguste maison. l’organe décisionnel permanent de notre Union en matière de paix et de sécurité.

Monsieur le Président, Ambassadeur Adeoye, Excellences membres du CPS,

Je voudrais vous féliciter d’avoir consacré la séance d’aujourd’hui à l’examen de l’état de mise en œuvre du projet phare de l’Union africaine (UA) visant à faire taire les armes.

Il ne fait aucun doute que faire taire les armes est le programme politique le plus urgent de l’UA qui exige la plus grande attention et une action collective urgente de la part de l’ensemble du système de l’Union africaine sous la direction de ce Conseil.

Ce qui éclaire les questions mises en évidence et les propositions politiques présentées dans mon discours d’aujourd’hui, c’est l’urgence et l’importance suprême de réaliser des progrès irréversibles pour faire taire les armes en Afrique. En attirant l’attention sur ces questions et en décrivant les propositions, je m’appuierai sur notre récent rapport de recherche majeur intitulé Mémo à la nouvelle direction de la Commission de l’UA sur les armes rugissantes sur la première décennie de l’UA consistant à faire taire les armes.

Avant d’aller plus loin, il est important de souligner l’importance du rôle crucial de l’UA et de ce Conseil pour progresser vers la réduction des armes à feu. Sans l’UA et ce Conseil, il n’est pas difficile d’imaginer à quel point la situation de paix et de sécurité sur le continent aurait été désastreuse et à quel point il aurait été intenable de concevoir ne serait-ce que faire taire les armes.

Comme nous l’avons souligné dans notre étude, l’état de la paix et de la sécurité sur notre continent « rend l’UA et son organe décisionnel permanent, le CPS, plus critiques que jamais ». Avec la montée des tensions géopolitiques mondiales et l’affaiblissement du système multilatéral, le fonctionnement efficace de l’UA et de son CPS constitue désormais un impératif stratégique pour l’Afrique.

Le premier message clé de ce rapport de recherche majeur, fruit de plus d’un an de recherche et d’analyse sur les dix premières années de réduction au silence des armes, est que faire taire les armes est plus urgent aujourd’hui qu’il y a dix ans, lorsqu’il a été adopté.

Malgré les efforts de l’UA et des différentes parties prenantes de l’UA et les progrès enregistrés dans certains cas, notre rapport a établi que les conflits et les crises ont connu une augmentation exponentielle au cours de la décennie qui a suivi le lancement du programme Faire taire les armes en Afrique. Notre analyse du nombre de situations de conflit inscrites à l’ordre du jour du CPS au cours de la décennie écoulée depuis 2013 a mis en évidence une multiplication par près de trois des situations de conflit et de crise en Afrique. Ceci est également étayé par notre analyse des ensembles de données sur les conflits mondiaux, qui présentent des données montrant une augmentation alarmante des événements de conflit sur le continent, avec un taux de croissance annuel composé des conflits en Afrique atteignant un taux stupéfiant de 9,6 %. Bien que le niveau d’augmentation ne soit pas le même, notre étude a établi que l’augmentation concerne tous les types de conflits, notamment les conflits étatiques, les conflits unilatéraux, les conflits non étatiques et les conflits internationalisés.

Non seulement le nombre de conflits a augmenté de manière alarmante, mais leur étendue géographique et leurs impacts humanitaires et socio-économiques ont également explosé. Aujourd’hui, beaucoup plus de territoires du continent sont touchés par des conflits et des crises qu’au moment où l’on a décidé de faire taire les armes. Le nombre de personnes qui subissent le poids des guerres et des crises sur le continent a été multiplié par plusieurs au cours des dix dernières années et a atteint un niveau supérieur au nombre le plus élevé de personnes touchées par les conflits au cours des six dernières décennies en termes absolus. Au-delà du grand nombre de vies humaines que ces conflits ont coûté et des déplacements qu’ils ont précipités, l’Afrique a perdu d’énormes ressources et trésors à cause des impacts dévastateurs de ces conflits.

Comme le dit notre rapport, ces conditions ont transformé les dix premières années de silence des armes en les années des canons rugissants. L’augmentation du nombre de conflits, leur étendue géographique et la gravité de leurs impacts tournent en dérision l’agenda des GTS de l’UA. Il n’y a aucun signe clair d’un changement dans cette situation alors que l’UA s’est lancée dans la deuxième phase des GTS. Les différentes sources de données et les analyses qui les accompagnent suggèrent que l’approche adoptée à l’égard des DST au cours de la première décennie a largement échoué. Dans son discours à la séance d’ouverture de la 37ème session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, le 17 février 2024, le président de la Commission de l’UA a dépeint franchement l’état sombre de la situation en demandant : « Comment devrions-nous arrêter de voir le terrorisme ravager certains de nos pays, sans rien faire ? Comment pouvons-nous accepter de voir des pays africains détruits, des régions entières englouties par des tremblements de terre et des tsunamis, sans rien faire de significatif ?

Notre conclusion, excellences de ce sombre tableau, n’est pas que faire taire les armes soit voué à l’échec. Nous ne devrions pas non plus renoncer à faire taire les armes.

Notre conclusion est que la nature et l’ampleur des conflits dans certaines des régions touchées par ces conflits sont telles qu’ils constituent une menace existentielle pour les peuples et les pays touchés. C’est particulièrement c’est vrai aujourd’hui dans les pays du Sahel touchés par des conflits impliquant des groupes terroristes et au Soudan.

Notre conclusion est que l’augmentation du nombre de conflits ainsi que l’ampleur et les conséquences des conflits et des crises ont atteint niveaux d’urgence. Nous ne sommes pas hyperboliques en faisant cette affirmation. C’est ainsi que les personnes touchées vivent ces conditions.

Notre conclusion est que l’approche habituelle en matière de paix et de sécurité adoptée jusqu’à présent pour poursuivre l’objectif de faire taire les armes ne fonctionne pas.

Notre conclusion est que les DST doivent impliquer une mobilisation plus efficace de l’action collective pour mettre fin aux conflits violents et empêcher l’apparition de nouveaux conflits afin d’enregistrer les conflits. progrès irréversibles pour faire taire les armes d’ici 2030.

Notre conclusion est que action politique ciblée doit être déployé de deux manières : une pour résoudre les conflits violents en cours et un autre pour empêcher les risques d’éclatement de nouveaux conflits ou de rechute de conflits.

Excellences,

Dans ce contexte, nous présentons ci-dessous certaines des recommandations extraites de notre rapport :

  1. Il est nécessaire de procéder à un examen stratégique de la situation sur le continent et des problèmes qui entravent le rôle efficace de l’UA et de l’APSA dans la poursuite du programme des GTS. Un tel examen stratégique devrait être l’une des priorités de l’UA pour 2025, et nous pensons qu’un tel examen devrait être accompagné d’un sommet spécial de l’UA sous la nouvelle direction de la Commission de l’UA.
  2. Le CPS doit désigner les situations de conflit les plus graves comme atteignant niveaux d’urgence et constituent des menaces existentielles pour les peuples et les États touchés. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les conflits au Sahel et au Soudan. Cela nécessite la mise en place de une salle de situation d’urgence dédiée à ces situations avec un groupe de travail de haut niveau chargé de mobiliser des mesures de réponse impliquant un mélange de des capacités de stabilisation, d’imposition de la paix et de consolidation de la paix qui exploitent et sont déployées parallèlement aux interventions de développement favorisant les moyens de subsistance et améliorant les opportunités économiques, ainsi que la négociation, la médiation et la réconciliation.
  3. Le CPS doit appeler à le développement de une stratégie de gestion et de résolution des conflits adaptée à chaque situation de conflit et appuyée par les ressources techniques, diplomatiques et financières nécessaires. La stratégie doit non seulement garantir la conception et l’utilisation d’outils de résolution des conflits adaptés aux spécificités de chaque situation de conflit éclairée par cette stratégie, mais également fournir des orientations sur les moyens et méthodes permettant de garantir l’efficacité de l’utilisation de ces outils.
  4. Il est nécessaire d’accorder une attention croissante aux conflits intercommunautaires qui constituent la majorité des conflits non étatiques en Afrique. Cela nécessite de renforcer le développement et l’utilisation d’outils de paix et de sécurité adaptés à la résolution de ces conflits non étatiques. À cet égard, il est intéressant de souligner la nécessité d’améliorer la cartographie des conflits intercommunautaires et de leurs tendances grâce au système continental d’alerte précoce. Cela nécessite également un recours accru à des interventions ciblant les impacts du changement climatique, renforçant les mécanismes pacifiques de règlement des différends entre diverses communautés et fournissant un soutien visant à améliorer les moyens de subsistance et à renforcer l’adaptation et la résilience.
  5. Il est clairement nécessaire d’adopter une approche énergique et proactive en matière de prévention des conflits si l’on veut éviter que de nouveaux conflits n’éclatent. Cela implique que l’UA et les CER/MR ainsi que les organisations internationales telles que l’ONU et ses partenaires soient en mesure de cartographier efficacement les situations confrontées à des risques de conflit violent et de lancer une intervention politique en temps opportun pour empêcher que de tels risques ne se matérialisent.
  6. Il est également nécessaire de revigorer le recours aux opérations de soutien à la paix dirigées par l’UA sur la base de la FAA. Depuis le déploiement des dernières grandes opérations de soutien à la paix dirigées par l’UA en RCA et au Mali, un vide est apparu, conduisant à la prolifération de missions ad hoc qui ne sont pas pleinement ancrées dans l’APSA et ont pour conséquence involontaire de saper l’utilisation de l’UA. -opérations de soutien de la paix dirigées. En conséquence, l’UA a besoin affirmer son rôle de leader dans le déploiement d’opérations de soutien de la paix comme il l’a fait il y a quelques années et tirer parti de la résolution 2719, qui affirme le rôle de leadership de l’UA dans les opérations de soutien de la paix.
  7. Nous proposons également de mettre au premier plan les solutions politiques et la diplomatie comme principaux moyens de faire taire les armes et ainsi de remédier aux fragilités et faiblesses institutionnelles et de gouvernance qui créent les conditions à la fois de l’expansion de la menace terroriste sur le continent et de l’éruption de conflits violents. Le CPS et l’UA doivent revigorer la primauté de la diplomatie et, à cette fin, appeler à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie qui établit clairement la gamme d’instruments diplomatiques de l’UA, renforce leur efficacité et renforce leur utilisation comme principal moyen de progresser. la paix et la sécurité et poursuivre la tâche de faire taire les armes.
  8. Le CPS peut demander le développement de lignes directrices sur la négociation et le dialogue pour la paix dans des situations de conflit impliquant groupes terroristes. Actuellement, l’utilisation de tels outils de paix et de sécurité (négociation et dialogue) est mal vue en raison de leur exclusion dans le contexte de la guerre mondiale contre le terrorisme. Il est désormais admis qu’une approche qui exclut la négociation et le dialogue ne mène pas au succès. À ce titre, les lignes directrices que l’UA élabore, en s’appuyant sur son rôle bien établi d’élaboration de normes, contribuent à fournir des orientations sur la manière de poursuivre les négociations et le dialogue avec les groupes terroristes en ce qui concerne la question délicate de la déradicalisation, de la responsabilité et de la réconciliation avec les groupes terroristes. membres des communautés.
  9. Le CPS et l’UA n’ont généralement pas les moyens de poursuivre sur la voie actuelle consistant à maintenir le strict minimum de leurs fonctions et une crédibilité de plus en plus contestée. Le CPS et l’UA ont besoin redynamiser l’assume de leur rôle de leadership non seulement en décrivant des solutions politiques bien fondées pour la résolution des conflits, mais également en mobilisant le niveau de consensus et de soutien des États membres et d’autres parties prenantes clés nécessaires pour faire progresser la mise en œuvre de telles solutions politiques soutenues par les instruments de paix et de sécurité pertinents de l’APSA. .

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