2024-12-19 21:29:00
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a ravivé les inquiétudes des alliés européens de l’OTAN, dont l’Italie, qui craignent une pression accrue pour respecter leurs engagements en matière de dépenses militaires. Déjà en 2014, lors du sommet du Pays de Galles, les alliés avaient promis d’allouer au moins 2 % de leur PIB à la défense, mais l’Italie reste bloquée à 1,5 % et risque de subir des critiques plus sévères si ce plafond était relevé à 3 %.
Gabriele Natalizia, professeur à Sapienza, et Matteo Mazziotti di Celso, chercheur à Geopolitica.info, ont écrit un article pour l’Atlantic Council, l’un des principaux groupes de réflexion américains, dans lequel ils expliquent comment l’Italie pourra évoluer dans ce nouveau scénario. .
Au cours des dix dernières années, écrivent les deux experts en relations internationales, Rome a adopté une stratégie alternative pour compenser ses dépenses militaires limitées : envoyer un nombre élevé de troupes dans des missions dirigées par l’OTAN et les États-Unis. En 2014, alors que le budget de la défense s’élevait à 1,14 % du PIB, l’Italie a augmenté ses contingents à l’étranger à 7 500 unités, contribuant ainsi à des missions telles que la police aérienne de la Baltique et la présence avancée renforcée. Cette politique a évité les critiques, comme l’a démontré Barack Obama qui a accusé l’Allemagne et la France de « free-riding », de piller les capacités de guerre américaines, tout en épargnant l’Italie.
Durant le premier mandat de Trump, l’Italie a encore une fois réussi à éviter toute attention négative, malgré des avertissements informels. Grâce à une augmentation temporaire des dépenses à 1,59 % et à l’envoi de près de 9 500 soldats, Rome a maintenu son statut d’allié fiable.
Aujourd’hui, écrivent Natalizia et Mazziotti, cette tactique semble intenable. Le chef d’état-major de l’armée, Carmine Masiello, a souligné que les forces armées italiennes se trouvent déjà à la limite de leurs capacités opérationnelles. La combinaison de la pénurie de personnel et du vieillissement de l’armée rend difficile une augmentation supplémentaire des contingents. Avec 12 000 soldats autorisés à l’étranger et l’engagement dans des opérations intérieures comme les Strade Sicure (6 800 hommes), l’Italie ne peut pas aller plus loin.
Si l’administration américaine maintient une ligne dure sur le partage des charges, Rome aura deux options : espérer une plus grande flexibilité de la part de Washington ou enfin augmenter le budget de la défense à 2 % du PIB. La première option, qui repose actuellement sur les bonnes relations entre Giorgia Meloni, Elon Musk et la Maison Blanche, est cependant sujette à des relations personnelles volatiles et aurait pour contrepartie une série de concessions à Trump, connu pour son approche transactionnelle de la politique. .
La deuxième option doit tenir compte de l’opinion publique italienne qui, selon les sondages, est largement opposée à de nouveaux investissements militaires.
L’Italie, concluent les auteurs, risque de se retrouver isolée si elle est incapable d’équilibrer ses contributions militaires et financières. Pour maintenir son rôle au sein de l’OTAN et dans les missions internationales, un effort concret sera nécessaire, sinon sa réputation auprès des décideurs politiques américains se détériorera.
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