ANKARA
L’UE soupçonne la flotte fantôme russe d’être impliquée dans la destruction de câbles sous-marins dans la mer Baltique, selon un communiqué officiel publié jeudi.
Mercredi, les autorités finlandaises ont annoncé qu’un câble électrique sous-marin reliant la Finlande et l’Estonie avait été endommagé, ce qui constitue le dernier d’une série d’incidents impliquant des infrastructures critiques dans la mer Baltique.
“Nous condamnons fermement toute destruction délibérée des infrastructures critiques de l’Europe. Le navire suspecté fait partie de la flotte fantôme russe, qui menace la sécurité et l’environnement, tout en finançant le budget de guerre de la Russie. Nous proposerons d’autres mesures, y compris des sanctions, pour cibler cette flotte.” », indique une déclaration conjointe de la Commission européenne et du chef de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas.
L’UE a également souligné qu’elle restait « déterminée à assurer la résilience et la sécurité » de ses infrastructures critiques et a noté qu’il n’y avait « aucun risque pour la sécurité de l’approvisionnement en électricité dans la région » pour le moment.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré sur X qu’il avait discuté du “sabotage possible des câbles de la mer Baltique” avec la Première ministre estonienne Kristen Michal.
« (L’OTAN) est solidaire des Alliés et condamne toute attaque contre les infrastructures critiques. Nous suivons les enquêtes menées par (l’Estonie) et la (Finlande) et nous sommes prêts à fournir un soutien supplémentaire”, a ajouté Rutte.
L’opérateur de réseau électrique finlandais Fingrid a déclaré mercredi que l’interconnexion Estlink 2 avait été mise hors service à 12h26 heure locale (10h26 GMT).
Le chef des opérations de Fingrid, Arto Pahkin, a déclaré à la chaîne de télévision publique Yle qu’un sabotage ne pouvait être exclu et que les enquêtes se poursuivaient.
La mer Baltique a été le théâtre de plusieurs incidents infrastructurels très médiatisés depuis le début de la guerre russe contre l’Ukraine en février 2022, qui ont exacerbé les tensions dans la région.
Le dernier incident fait suite à la fermeture en octobre d’un gazoduc sous-marin finno-estonien après que l’ancre d’un cargo chinois l’aurait endommagé.
Le câble sous-marin Arelion, qui relie l’île suédoise de Gotland à la Lituanie, et le câble de communication sous-marin C-Lion 1 qui relie la capitale finlandaise Helsinki et la ville allemande de Rostock ont également été endommagés à la mi-novembre près des eaux territoriales suédoises.
Des responsables européens ont suggéré que des sabotages pourraient être à l’origine des récentes perturbations, potentiellement liées au conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine. Mais le Kremlin a rejeté ces affirmations, les qualifiant d’« absurdes » et de « risibles ».
Les explosions de septembre 2022 qui ont rompu les gazoducs Nord Stream transportant du gaz russe vers l’Europe restent non résolues, soulignant la vulnérabilité de la région aux attaques sous-marines contre des infrastructures clés.
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