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Article invité La catastrophe des soins infirmiers – la liberté économique

by Nouvelles

2024-12-30 18:34:00

Le mot catastrophe est emprunté au latin et, dans son sens d’annihilation ou de destruction, est plus couramment utilisé dans le contexte des forces naturelles que dans les sciences sociales. Dans son origine grecque, le mot catastrophe peut également être compris comme un renversement ou un renversement et s’adapte donc très bien à l’évolution démographique qui façonnera l’assurance sociale en général et le SPV en particulier dans les années et décennies à venir.

Il était déjà clair, lors de l’introduction de l’assurance dépendance sociale, que la pyramide des âges ne diminuerait plus dans la même mesure vers le haut à l’avenir, mais qu’elle aurait plutôt un sommet large et une base étroite en raison de l’évolution démographique. Il était également clair à l’époque que l’assurance soins par répartition serait à l’avenir soumise à une pression de refinancement massive. Les décideurs politiques avaient donc deux options d’action. Premièrement, l’introduction d’une assurance sociale de dépendance avec un taux de cotisation pérenne d’environ 3 à 4 pour cent. Ou deuxièmement, l’introduction d’une assurance sociale dépendance avec un taux de cotisation de 1 pour cent, qui ignore l’évolution démographique. Les personnes âgées de l’époque, qui étaient censées bénéficier de l’introduction, n’avaient bien sûr pas cotisé du tout. De ce point de vue, l’introduction d’un taux de cotisation de 3 à 4 pour cent était bien entendu trois à quatre fois plus injuste pour les nouveaux cotisants que l’introduction d’un taux de cotisation de 1 pour cent. Cependant, grâce à leurs cotisations, les jeunes de l’époque bénéficiaient de prestations qui allaient peser trois à quatre fois plus lourdement sur les futurs cotisants en raison de l’évolution démographique. De cette manière, l’inégalité de traitement intergénérationnelle a été repoussée dans le futur en toute connaissance de cause.

Les prestations de l’assurance soins infirmiers sont soumises à conditions de ressources. Personne ne mène une vie agréable lorsqu’il a besoin de soins. Néanmoins, le SPV brise le principe d’équité intergénérationnelle en provoquant des inégalités financières intergénérationnelles. La violation de cette exigence d’égalité de traitement entre les générations ne repose pas sur la survenance d’événements inattendus, mais plutôt sur le fait que les choses se produisent comme cela était déjà prévisible lors de l’introduction de l’assurance dépendance. Personne ne mène une vie agréable lorsqu’il a besoin de soins. Mais ceux qui ont besoin de soins, qui n’ont pas cotisé de manière équitable entre les générations à l’assurance dépendance et qui disposent désormais d’un patrimoine, se permettent ou permettent à leurs héritiers d’en bénéficier aux dépens du grand public. La condition de ressources pour l’assurance dépendance se réfère uniquement à l’état de santé. Cela ne serait vrai que si les contributeurs avaient apporté des contributions équitables sur le plan intergénérationnel. Dans un contexte d’augmentation systématique des taux de cotisation, le soutien financier accordé aux personnes nécessitant des soins et qui sont en mesure de payer doit être limité. Si un grand-père a reçu des dizaines de milliers d’euros pour des prestations de soins pour lesquelles il n’a pas suffisamment cotisé et hérite ensuite d’une maison sans dettes, le SPV versera une subvention à l’héritier.

Cependant, le malheur de l’assurance dépendance n’est plus seulement un problème de viabilité financière, mais aussi un problème de faisabilité. L’expansion des droits aux prestations (financières) ces dernières années a entraîné une augmentation de la demande de services de soins, au-delà des effets du vieillissement. Ceci est compensé par une baisse du nombre d’emplois disponibles dans le secteur des soins infirmiers en raison de la pénurie de travailleurs qualifiés. Dans une société vieillissante, il faut se demander non seulement qui doit payer les soins, mais aussi qui doit les fournir. Le départ à la retraite de la cohorte des baby-boomers signifie non seulement une perte de cotisations de sécurité sociale, mais aussi une perte de performance au travail. La pénurie de main-d’œuvre entraîne une augmentation disproportionnée des coûts dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre. Quoi qu’il en soit, le secteur des soins souffre du fait qu’il peut bénéficier nettement moins des augmentations de productivité résultant du progrès technologique que d’autres secteurs. Laver et habiller une personne et lui apporter l’attention humaine dont elle a besoin prend autant de temps aujourd’hui qu’il y a 150 ans. Les soins ne peuvent et ne doivent pas être fournis sur une chaîne de montage.

Actuellement, les contrats intergénérationnels reposent sur la vieille devise de la communauté solidaire « Unus pro omnibus, omnes pro uno – Un pour tous, tous pour un » plutôt unilatéralement que « Omnes Generationes pro senibus – Toutes les générations pour les vieux ». Cela se voit aussi bien dans l’expansion des prestations du SPV au cours des dernières années que dans les projets du paquet de pension II, les augmentations les plus récentes des taux de cotisation au sein de la GKV et du SPV ainsi que la planification d’augmentations supplémentaires des cotisations. Les taux d’imposition et l’élargissement des limites de cotisation au cours de l’année à venir montrent clairement que le principe « Continuez comme ça ! » dans les deux systèmes de sécurité sociale du GKV et du SPV risque de surcharger les cotisants. Considérant un scénario de pression sur les coûts, Raffelhüschen et al. (2023) suggèrent que le taux de cotisation du SPV pourrait augmenter jusqu’à 7,1 % d’ici 2060.

Face à ces perspectives, il est important de s’attaquer enfin ensemble à l’inversion de la pyramide des âges et à la catastrophe de la sécurité sociale et de ne pas tomber dans la devise « Omnes générations pro Boomers » à laquelle les démocraties sont si sensibles. La devise suédoise « Lagom är bäst » signifie littéralement « modéré est le meilleur ». Lorsqu’il s’agit de questions de répartition sociale, la traduction la plus exacte est « assez pour tout le monde, pas trop pour personne ». Compte tenu de l’évolution démographique, il faut espérer que la devise des assurances sociales allemandes sera à l’avenir « Omnes Generationes una » – « toutes les générations ensemble ». Il existe des possibilités de réforme pour partager la charge démographique au sein du SPV, par exemple sous la forme d’un facteur de durabilité pour l’assurance dépendance. On peut se demander quelle répartition de la charge démographique serait correcte. L’approche actuelle consistant à transférer complètement la charge sur les jeunes et les générations suivantes comporte cependant le risque d’une escalade de ce conflit et d’un retrait unilatéral des jeunes générations du contrat intergénérationnel.

Un avis : L’article est paru sous une forme abrégée sous forme d’éditorial dans Poids 12 (2024) la revue spécialisée WiSt.

Stefan Seuffert




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