« Palais d’Hiver » et « Levi Strauss » –
Deux séries historiques, et toutes deux gênantes à leur manière
SRF présente la série considérablement exagérée « Winter Palace ». L’ARD raconte l’histoire complètement mal dessinée « Levi Strauss et l’étoffe des rêves ».
Publié aujourd’hui à 17h21
Le directeur de l’hôtel du Palais d’Hiver et son épouse : Manon Clavel dans le rôle de Rose Morel, Cyril Metzger dans le rôle d’André Morel.
Photo : SRF
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Oui, les débuts du tourisme hivernal suisse sont étroitement liés à la noblesse anglaise, qui a découvert les Alpes enneigées comme lieu de détente et de loisirs. Oui, il est vrai que Sir Arthur Conan Doyle, l’inventeur de Sherlock Holmes, a beaucoup contribué au boom suisse dans son pays natal grâce à ses reportages. Et oui, il est vrai que, selon la loi sur le cinéma, le géant américain du streaming Netflix est obligé de consacrer quatre pour cent de ses revenus suisses à la production cinématographique locale. Le « Palais d’Hiver », composé de huit parties, en a profité.
Ce qui ne va pas, c’est le résultat de cette première collaboration entre la SRG – ou RTS – et Netflix. Certes, il était généreusement équipé, les photos des montagnes – Binntal, Simplon Hospice et au-dessus de Montreux – sont superbes. Les costumes soigneusement sélectionnés, le décor opulent. Le casting était bon, le montage, la caméra et le rythme narratif étaient corrects. La musique surprend.
Mais l’histoire d’un jeune Valaisien qui veut transformer une vieille boîte isolée en un hôtel de luxe dans son pays natal est scandaleuse. Elle oscille entre bande dessinée, caricature et copie. Par exemple dans le premier épisode. Les premiers invités arrivent (au même moment) en traîneau et, au moment où ils jettent un coup d’œil dans la salle à manger, de la suie ancienne se détache de la cheminée inutilisée depuis longtemps et tout le monde est noirci, le visage noir, pourrait-on dire. C’est aussi stupide que trop épais.
La figurine du “Palais d’Hiver” ressemble à quelque chose d’Astérix et Obélix
Un autre exemple. Le grand chef au tempérament typiquement (???) français, que l’hôtelier André Morel (Cyril Metzger) a su attirer dans son immense loge en pleine montagne. Un colérique, tout droit sorti d’un tome d’Astérix et Obélix ; ou échapper à « Ratatouille » dans le temps. Un dessin animé un a. Sa spécialité : les trompes d’éléphant à la sauce chasseur. Bon sang.
Ou encore le mystérieux Américain Lance Raney (Clive Standen), qui, avec un fusil de gros calibre, une barbe massive et un épais manteau de fourrure, laisse entendre qu’il est un vestige de la série Netflix « Frontier ».
Tout ce qui peut mal tourner dans la vie du pauvre Monsieur Morel tourne mal et chaque tournant fatidique est aussi prévisible que le fait que décembre sera suivi de janvier.
Le tailleur Jacob Davis (Anton von Lucke, à gauche) et l’entrepreneur Levi Strauss (Vincent Redetzki) à San Francisco, qui rappelle fortement l’Italie…
Photo : Degeto Film/ARD
La situation est exactement inverse avec la série en quatre parties « Levi Strauss and the Stuff of Dreams ». Elle a été diffusée en bloc sur ARD dans les premiers jours de janvier – ceux après fin décembre. Également un matériau historique comme le « Palais d’Hiver » ; Cependant, en regardant en arrière près d’un demi-siècle plus loin. La (vraie) histoire du blue jeans est décrite. Un projet commun entre l’émigré bavarois Levi Strauss (1829-1902), interprété par Vincent Redetzki, et le tailleur Jacob Davis (1831-1908), interprété par Anton von Lucke, qui a fui Riga, alors empire russe.
Avec « Levi Strauss and the Stuff of Dreams », vous faites comme Karl May
Un récit bien et passionnant, mais géographiquement plus trompeur que n’importe quelle adaptation cinématographique de Karl May des années 1960. La Croatie devait y servir de Far West. Dans « Levi Strauss and the Stuff of Dreams », ce sont Turin et le Tyrol du Sud qui sont censés représenter San Francisco. Vous ne croirez pas une seconde que cette production a été tournée aux États-Unis.
Ajoutez à cela : ces dialogues en bois qui sonnent toujours comme s’il s’agissait d’un scénario en cours de lecture. Le dernier morceau de crédibilité est ruiné par de mauvais arrière-plans CGI. Il aurait été préférable de raconter l’histoire comme une pièce de théâtre.
Suggestion de bonté : ARD, SRG et Netflix unissent leurs forces et une production est créée avec la classe du « Winter Palace », raconté dans le style de « Levi Strauss ». Ça pourrait être quelque chose. Quelque chose pour les gourmets. Plus savoureux que les trompes d’éléphant à la sauce chasseur.
Netflix à l’honneur
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Se connecterMarkus Wuest est membre de l’équipe éditoriale de BaZ. Il a étudié l’histoire à Bâle et travaille comme journaliste et rédacteur depuis 1990.Plus d’informations
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