Conférence de presse de Trump à Mar-a-Lago : bientôt le « Golfe d’Amérique » ?

Washington taz | Le futur président américain Donald Trump a exposé son programme de politique étrangère lors d’une vaste conférence de presse. Les alliés de l’OTAN ont appelé mardi à une nouvelle augmentation des dépenses de défense. « Ils peuvent tous se le permettre, mais ils devraient être fixés à 5 pour cent et non à 2 pour cent », a déclaré le futur président américain.

La conférence de presse organisée dans son domaine privé de Mar-a-Lago en Floride était un aperçu de son prochain mandat, avec beaucoup de superlatifs, une pincée de mécontentement et sa propre vision d’un nouvel impérialisme américain.

Le golfe du Mexique pourrait bientôt être appelé golfe d’Amérique, et le canal de Panama et le Groenland devraient appartenir aux États-Unis.

Le Groenland et le canal maritime revêtent une grande importance pour les États-Unis du point de vue de la sécurité nationale et économique. Trump n’a pas précisé comment il souhaitait y parvenir, mais il a parlé de droits de douane élevés sur les importations du Danemark.

Le Canada devrait faire partie des États-Unis

« Je ne vais pas m’y engager. Nous devrons peut-être faire quelque chose. Le canal de Panama est vital pour notre pays […] Nous avons besoin du Groenland pour des raisons de sécurité nationale », a déclaré Trump lorsqu’on lui a demandé s’il exclurait le recours à l’armée.

Il a également parlé du Canada comme d’un éventuel 51e État américain. Le Premier ministre canadien sortant Justin Trudeau a clairement rejeté cette théorie. “Il n’y a pas la moindre chance que le Canada fasse partie des États-Unis”, a-t-il posté sur X, anciennement Twitter.

La conférence de presse elle-même a duré plus d’une heure. Trump a parlé, entre autres, du système judiciaire américain et du président Joe Biden. Il n’avait pas non plus grand chose de positif à dire.

“Nous héritons d’une situation difficile de l’administration sortante, et ils font tout pour la rendre encore plus difficile”, a déclaré Trump, faisant référence à la transition du pouvoir à Washington.

Des frontières sécurisées et des prix en baisse

L’annonce faite par Biden lundi en particulier, lorsque le président sortant a publié un décret interdisant la délivrance de nouvelles licences pour la production de pétrole et de gaz dans de grandes parties de l’Atlantique, du Pacifique et du golfe du Mexique, a été une épine dans le pied de Trump. « Nous allons inverser la tendance dès le premier jour », a-t-il déclaré.

Trump a également annoncé que la société de développement de projets DEMAC Properties des Émirats arabes unis prévoyait d’investir 20 milliards de dollars pour construire de nouveaux centres de données aux États-Unis.

Trump a également réitéré plusieurs promesses de campagne, comme une frontière sûre, une baisse des prix pour le peuple américain et l’amnistie des personnes impliquées dans la prise du Capitole américain le 6 janvier.

Il a également réitéré la menace d’une augmentation significative des droits d’importation dans le cadre des relations transatlantiques. Trump veut également utiliser cela comme moyen de pression contre l’Union européenne.

Trump veut rencontrer Poutine

Trump n’avait pas grand-chose de nouveau à dire sur la guerre en cours en Ukraine, si ce n’est qu’il pourrait rencontrer le président russe Vladimir Poutine peu après son entrée en fonction pour trouver une solution. Il a laissé ouverte la question de savoir si les États-Unis continueraient à soutenir l’Ukraine une fois que Trump prendrait le commandement à Washington.

Il a parlé avec plus d’insistance des otages restants dans la bande de Gaza, détenus par le groupe terroriste Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Il a averti le Hamas que si l’otage n’était pas libéré avant son investiture le 20 janvier, “l’enfer éclaterait” au Moyen-Orient.

Il n’est pas entré dans les détails, mais a souligné que cela “ne serait bon ni pour le Hamas ni pour qui que ce soit d’autre”. Selon les autorités américaines, une centaine de personnes sont toujours retenues en otages, dont des otages probablement morts. En conclusion, il a réitéré que sa présidence marquait le début de « l’âge d’or pour l’Amérique ».