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La route vers l’impunité

by Nouvelles

2025-01-11 05:00:00

Du côté du groupe parlementaire socialiste, un projet de loi a été présenté, visant à réformer l’action populaire, qui semble avoir été conçu avec un objectif précis et précis, s’éloignant des principes fondamentaux de généralité qui devraient régir la rédaction de toute loi digne d’être considérée comme telle.

Nous sommes encore dans une phase naissante du traitement parlementaire du projet de réforme juridique, qui est donc ouvert au débat et à la modification. On ne peut cependant ignorer l’inquiétude suscitée par l’approche individualiste initialement adoptée, étant donné que le droit, par définition, doit avoir une vocation de généralité. Dans une démocratie consolidée, le cadre réglementaire doit avoir un objectif général, en évitant les créations artificielles visant à influencer des cas spécifiques.

Le projet de loi est une déclaration d’intentions qui approfondit la méfiance de la classe politique à l’égard du travail sérieux, discret et essentiel des juges. Précisément, nous avons assisté ces derniers temps à une tendance croissante, de la part de certaines forces politiques, à remettre en question l’indépendance et l’impartialité des juges en tant que groupe. Ce discours mine la confiance de la société dans l’une des institutions les plus fondamentales de l’État de droit. Les limitations à la liberté d’expression des juges envisagées dans le texte juridique sont absolument inutiles et approfondissent l’idée que l’objectif n’est pas de garantir l’impartialité des juges, mais plutôt de les obliger à rester silencieux dans des situations où la démocratie, la séparation des pouvoirs ou l’État de droit sont menacés. Il est du devoir des membres de la carrière judiciaire, comme l’indique l’avis n° 25 de 2022 du Conseil consultatif des juges européens, de s’exprimer en faveur de la défense de l’indépendance judiciaire, de l’ordre constitutionnel et du rétablissement de la démocratie.

Il convient de rappeler que le système judiciaire espagnol a déjà mis en place des mécanismes pour garantir l’impartialité, tels que l’abstention et la récusation des juges en cas de conflit d’intérêts. Ces instruments permettent, au moindre soupçon, de retirer le juge du dossier, garantissant ainsi un procès équitable.

Promouvoir une méfiance générale à l’égard du pouvoir judiciaire, pour des raisons politiques ou idéologiques, non seulement érode la légitimité de ce pouvoir, mais favorise également un climat d’incertitude sociale. La justice doit rester séparée des intérêts partisans et être perçue comme une institution impartiale et fiable. Une société qui a confiance en sa justice est une société qui évolue vers une démocratie plus solide et plus juste. La confiance dans le système judiciaire n’est pas un luxe, mais un droit fondamental qui doit être préservé par tous les acteurs politiques et sociaux.

La manière dont est rédigée la disposition transitoire unique, qui affecte les personnes déjà plongées dans des processus judiciaires, y compris d’éventuelles victimes, peut déterminer une transgression du principe de sécurité juridique qui doit inspirer l’élaboration de toute règle affectant les droits fondamentaux.

Cette situation compromet non seulement les droits individuels, mais érode également la confiance dans le système judiciaire, alimentant la perception selon laquelle la classe politique peut librement créer des espaces d’impunité. Il ne faut pas oublier que les juges pénaux ne peuvent condamner que si quelqu’un porte une accusation. La réalité nous a montré que dans certains cas, s’il n’y avait pas eu une accusation populaire, il n’y aurait pas eu de condamnation. Il est légitime que le parquet ne porte pas d’accusation, mais il est également légitime qu’une opinion dissidente du parquet puisse être soumise au tribunal compétent pour examen.

Limiter l’action populaire, légiférer pour des cas précis et promouvoir la méfiance à l’égard des juges sont des décisions qui nous éloignent d’un modèle de justice impartial et fiable. La défense de l’impartialité judiciaire n’est pas seulement un devoir du pouvoir législatif, mais un engagement de la société tout entière. Dans le cas contraire, les espaces d’impunité tels que ceux qui peuvent survenir constituent une injustice et une menace pour le système démocratique.

*Sergio Oliva Il est porte-parole national de l’Association judiciaire Francisco de Vitoria



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