La Suède pourrait approuver le retrait de la citoyenneté aux personnes considérées comme une menace pour la sécurité nationale

Les partis politiques suédois ont convenu que les binationaux qui commettent des crimes menaçant la sécurité nationale devraient perdre leur citoyenneté suédoise.

Un comité multipartite a recommandé que l’amendement soit appliqué à toute personne ayant eu recours à des pots-de-vin ou à de fausses informations pour obtenir la citoyenneté. Sont également visées les personnes ayant commis des crimes qui représentent une menace pour l’État ou qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale, informe BBC.

Cependant, la commission n’a pas inclus dans son rapport les propositions du gouvernement minoritaire concernant la révocation de la citoyenneté des personnes impliquées dans le crime organisé.

Le ministre de la Justice, Gunnar Strommer, a déclaré que la Suède était aux prises avec « un extrémisme violent, des acteurs étatiques agissant de manière hostile à la Suède, ainsi qu’un crime organisé systémique ».

En vertu de la Constitution suédoise, la révocation de la citoyenneté n’est actuellement pas autorisée et l’année prochaine, un vote du Parlement aura lieu pour modifier la loi.

Qui pourrait être ciblé ?

Les partis d’opposition de centre-gauche estiment que révoquer la citoyenneté des membres de gangs serait un pas trop loin, car il serait difficile pour les autorités de décider comment définir clairement les cas. Deux partis d’opposition, la Gauche et les Verts, ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas du tout soutenir la suppression de la citoyenneté.

Cependant, les partis de centre-droit au pouvoir en Suède, également soutenus par les Démocrates suédois plus radicaux et anti-immigration, souhaitent que les changements répondent à l’augmentation spectaculaire de la criminalité et au taux élevé de criminalité armée.

“Les propositions que nous avons reçues aujourd’hui ne nous donneront pas la possibilité de retirer la citoyenneté suédoise aux chefs de gangs des réseaux criminels basés à l’étranger qui provoquent des fusillades, des attentats à la bombe et des meurtres dans les rues de Suède”, a-t-il déclaré sur la radio publique suédoise.

Le gouvernement cite comme modèle à suivre le Danemark voisin, où la citoyenneté peut déjà être révoquée pour un acte qui « porte gravement atteinte aux intérêts vitaux de l’État ». La loi a récemment été élargie pour inclure certaines formes d’infractions criminelles liées aux gangs.

Le gouvernement minoritaire suédois a également pris des mesures pour renforcer les règles relatives aux demandes de citoyenneté.

Le ministre des Migrations, Johan Forssell, a déclaré que l’année dernière, la police avait signalé 600 cas de candidatures considérées comme une menace pour la sécurité nationale.

À partir de juin 2026, toute personne souhaitant obtenir la nationalité suédoise devra généralement avoir vécu dans le pays depuis huit ans au lieu de cinq, comme c’est actuellement l’exigence légale. Certains tests portant sur la connaissance de la langue et de la société suédoises seraient également inclus dans les nouvelles exigences.

A LIRE AUSSI :

Frontex : Le nombre de migrants entrés dans l’Union européenne par des itinéraires irréguliers, 38% EN INFÉRIEUR en 2024

Les Asiatiques travaillant en Roumanie profitent de l’élargissement de Schengen et partent vers d’autres pays

Source photo : Profimédia