2025-01-19 23:19:00
Après quinze mois d’enlèvement, les Israéliens ont vu à la télévision des dizaines de miliciens du Hamas en uniforme militaire et le visage couvert remettre les trois otages au Comité international de la Croix-Rouge. Certains ont suivi ce moment historique depuis les écrans installés sur la place dite des Otages à Tel-Aviv. En fait, toutes les chaînes de télévision israéliennes l’ont diffusé et c’est devenu une montée d’adrénaline, avec un festival de journalistes et d’analystes commentant les quelques images disponibles de la sortie.
Certaines questions inconfortables ont été laissées de côté : comment est-il possible qu’en quinze mois les puissants services militaires et de renseignement israéliens n’aient pas réussi à localiser les otages ? Comment est-il possible que les milices du Hamas aient résisté aux bombardements systématiques qui ont détruit toute la bande de Gaza pendant tout ce temps ?
Les informations disponibles sont vraiment rares. Il faut ajouter à cela que, quelques heures auparavant, le Bureau israélien de la censure militaire a averti les journalistes qu’ils ne pouvaient pas diffuser d’informations sensibles sur les otages qui seront libérés dans les prochains jours. Des informations qui pourraient inclure des données compromises, telles que le rôle que les personnes divulguées ont joué au sein des services de renseignement israéliens ou de l’armée elle-même.
On s’attend à ce que les jours que durera la première phase de l’accord de cessez-le-feu se transformeront en un exercice d’adrénaline nationaliste continu en Israël. Mais la société israélienne est déjà confrontée quotidiennement à ce genre de discours. Son évolution à cet égard a commencé bien des années avant le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas a lancé son attaque meurtrière dans le sud du pays. De cette manière, les Israéliens expient leur responsabilité dans l’occupation brutale des territoires palestiniens. Et la même chose s’est produite ce dimanche avec les images émouvantes des otages libérés.
Le fiasco du 7 octobre
Il est encore trop tôt pour parler des conséquences du fiasco du 7 octobre. Il n’y a même pas d’accord pour définir la création d’une commission chargée d’enquêter sur ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela s’est produit. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu souhaite une commission gouvernementale sous son contrôle, tandis que l’opposition réclame une commission d’État véritablement indépendante.
Au-delà de cela, la société israélienne est profondément divisée. Plus divisé qu’à tout autre moment de son histoire. Il est vrai que ce n’est pas la seule société divisée en Occident, mais le facteur religieux associé à la réalité locale ajoute encore plus de drame à cette situation. De nombreux Israéliens doutent de la possibilité d’une réconciliation. Au contraire, lorsque passeront ces semaines dramatiques et joyeuses, au cours desquelles le retour des otages est attendu, la société devra revenir à la réalité quotidienne. Et Israël est confronté à de nombreux problèmes qui affectent la stabilité du pays, son caractère démocratique et juif. Deux mots qui se côtoient au quotidien. Des problèmes qui ne seront pas faciles à résoudre et à surmonter sans causer des blessures plus profondes que celles des otages.
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