2025-01-20 04:14:00
L’unité d’action presque sans précédent de tous les syndicats basques -ELA, LAB, CC OO et UGT- pour demander au patronat de se réunir à une table pour débattre de la fixation d’un salaire minimum pour Euskadi, adapté au coût de la vie dans la communauté , … Cela ne garantit pas du tout que la négociation sera facile. Au contraire, il existe d’énormes différences entre les premières estimations, non seulement sur ce que devrait être le montant, mais aussi sur sa portée, c’est-à-dire si cela affecterait seulement les accords négociés en Euskadi ou aussi ceux convenus au niveau de l’État avec application en le territoire ou encore à des groupes sans accord comme les travailleurs domestiques, les plus touchés par le SMI.
Pour l’instant, la seule chose qui est claire est que le premier rendez-vous pour la constitution de la table aura lieu le 6 février au Conseil Basque des Relations du Travail (CRL), où la demande a été formulée. La Confebask a annoncé sa participation, mais n’a pas souhaité aller plus loin. De son côté, le Gouvernement basque a annoncé qu’il remplirait au cours du premier semestre son engagement de présenter une estimation d’un “salaire minimum convenu” – il exclut les travailleurs non couverts par la négociation collective – pour servir de base guide. En fait, elle a déjà lancé un appel d’offres pour faire appel à un cabinet de conseil pour préparer un rapport.
L’objectif est d’établir un salaire minimum conforme à la réalité socio-économique basque, où le coût de la vie est plus élevé que dans le reste de l’Espagne. La référence en ce sens est le critère établi par la Charte sociale européenne, qui recommande que le SMI atteigne 60% du salaire moyen.
2.611
salaire
est le salaire brut moyen à temps plein comparé à la moyenne nationale de 2 214
C’est l’objectif poursuivi par le gouvernement central, qui a appliqué une augmentation de 54% du salaire minimum depuis 2018 pour atteindre 1 134 euros – pour 14 versements – en 2024. Désormais, la ministre du Travail et de l’Emploi, Yolanda Díaz, s’engage à appliquer une nouvelle hausse de 4,4% à 1.184 euros, le haut de la fourchette recommandée par son comité d’experts.
En Euskadi, le salaire moyen est beaucoup plus élevé que dans l’ensemble de l’Espagne, atteignant respectivement 2.600 contre 2.200 (salaire brut) selon l’Enquête sur la structure salariale de 2022. C’est pourquoi il faudrait augmenter le SMI pour atteindre 60 % et être conforme. la directive européenne. Selon les calculs du syndicat patronal Cepyme, ce plancher devrait atteindre 1.270 euros à Eukadi. L’estimation se base sur le fait que les 1.184 euros que Díaz projette pour cette année représentent 56% du salaire moyen basque.
Différences
ELA et LAB défendent qu’il peut être appliqué à tous les travailleurs et CC OO et UGT le remettent en question
Pas de consensus
Mais les calculs peuvent être très différents selon la source statistique utilisée et, surtout, si l’on prend comme référence le salaire moyen brut ou net. Par exemple, LAB assure que pour respecter la règle des 60% il faudrait atteindre 1.600 euros. ELA va beaucoup plus loin et préconise de porter ce chiffre à 1 795 euros. Dans son cas, il considère que le critère de 60% du salaire moyen n’est pas valable car “il laisse de côté d’autres indicateurs comme les bénéfices records que les entreprises obtiennent dans la situation actuelle”. C’est pourquoi il opte pour 65% du PIB par habitant et obtient ainsi près de 1.800 euros.
Le débat sur les chiffres va donc être ardent, en attendant que le Gouvernement Basque présente son estimation. Mais la question du champ d’application du salaire minimum n’est pas moins épineuse. Les syndicats ne se sont mis d’accord sur rien à cet égard, ils se sont seulement « mis d’accord » pour revendiquer conjointement la table de négociation, comme le souligne ELA, qui a voulu marquer ses distances avec CC OO et UGT, acteurs d’un dialogue social qu’elle a toujours dédaigné.
ELA et LAB défendent qu’avec un accord interprofessionnel, le SMI basque pourrait être appliqué à tous les salariés, même aux groupes sans accord. “Notre objectif n’est pas un salaire minimum convenu mais un plancher pour toutes les relations de travail”, déclare Oihana Lopetegi, responsable de l’action syndicale au LAB.
Ces deux syndicats, tout en abordant cette voie de négociation avec le patronat, promeuvent une initiative législative pour un changement qui permette à Euskadi d’avoir des pouvoirs dans la fixation du SMI, quelque chose qui est réservé à l’État.
CC OO et UGT estiment cependant qu’il existe de sérieux doutes quant à la possibilité que le salaire minimum convenu lors de la table puisse être appliqué aux accords négociés au niveau de l’État. “C’est juridiquement discutable”, déclare Raúl Arza, secrétaire général de l’UGT-Euskadi. “Il n’est pas du tout sûr que cela soit réalisable”, déclare Juanjo López, adjoint à l’action syndicale de CC OO-Euskadi.
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