Aujourd’hui, le Conseil de politique économique du SNS présente son rapport sur l’investissement dans la production d’électricité afin de réaliser une transition énergétique durable. Les auteurs concluent que le marché est capable de réaliser une transition énergétique qui répond aux objectifs climatiques suédois. Le rôle principal de l’État devrait être de créer les conditions propices au développement ultérieur du marché de l’électricité et de poursuivre l’expansion substantielle du réseau électrique.
Incertitudes sur la consommation électrique future
Les auteurs estiment que la transition énergétique entraînera une augmentation de la consommation d’électricité de 50 à 150 pour cent par rapport aux niveaux actuels. L’électrification de l’industrie et du transport routier augmentera la consommation annuelle de 67 TWh (térawattheures), pour atteindre environ 190 TWh. Il convient de noter que cela sera le cas si les activités économiques se poursuivent au niveau actuel. Cela représente une augmentation significative par rapport à la consommation électrique de 2023, qui était de 124 TWh. Une transition énergétique qui répond aux objectifs climatiques est encore, selon les calculs des auteurs, nettement en deçà de l’objectif de 300 TWh prévu par le gouvernement.
En particulier, il existe une grande incertitude quant à la demande d’électricité utilisée pour produire de l’hydrogène vert afin de fabriquer de l’acier et des électrocarburants sans énergie fossile. Cela signifie qu’une expansion basée sur le marché est préférable à une augmentation descendante de la production d’électricité initiée par l’État.
« Le marché est en mesure de réaliser une transition énergétique à la hauteur des objectifs climatiques de la Suède. La clé est de continuer à développer la production d’électricité renouvelable », déclare Thomas Tangerås, président du Conseil de politique économique du SNS.
Production d’électricité rentable
Selon les auteurs de ce rapport, il est possible de réaliser une expansion rentable de la production d’électricité sans énergie fossile pour répondre à la demande accrue d’électricité liée à la transition climatique à des prix de l’électricité qui se situent plus ou moins au niveau actuel. Cette transition s’appuie sur une nouvelle énergie éolienne terrestre à grande échelle ainsi qu’une certaine énergie solaire. L’énergie éolienne offshore est en constante évolution et pourrait devenir rentable dans les années 2030, notamment dans les zones où les prix sont les plus élevés. Les coûts élevés liés à l’énergie nucléaire signifient que ce type de centrales devrait être construit en priorité dans des pays où les prix de l’électricité sont nettement plus élevés.
Le rôle de l’État dans la transition énergétique
Les auteurs soulignent que l’État devrait donner la priorité au développement du marché de l’électricité et du cadre réglementaire afin de faciliter les investissements rentables des acteurs du marché. Cela devrait également éliminer les goulots d’étranglement du réseau électrique actuel qui tendent à limiter l’efficacité du marché de l’électricité. Pär Holmberg, co-auteur du Conseil de politique économique du SNS, déclare :
« La Suède doit poursuivre l’expansion significative de son réseau de transport pour garantir un approvisionnement en électricité rentable et réduire les différences régionales et les fluctuations des prix de l’électricité. Un réseau électrique de grande capacité permet aux acteurs du marché d’échanger efficacement de l’électricité.
Collaboration au sein de l’UE visant à accroître la compétitivité
Les auteurs soulignent l’importance de la politique énergétique européenne. Des solutions communes au niveau de l’UE sont cruciales pour gérer à la fois les prix de l’énergie et l’approvisionnement en électricité. Chloé Le Coq, co-auteur du Conseil de politique économique du SNS, commente :
« La politique énergétique suédoise ne peut pas être conçue en vase clos. Nous dépendons du bon fonctionnement du marché européen de l’électricité non seulement pour atteindre les objectifs climatiques, mais aussi pour renforcer la compétitivité de l’Union. La Suède devrait contribuer activement aux efforts de l’UE visant à intégrer les marchés de l’électricité.»
À propos du Conseil de politique économique du SNS
Chaque année, le SNS nomme un groupe de chercheurs qui, appelé le Conseil de politique économique du SNS, analysent le fonctionnement de l’économie suédoise au fil du temps par rapport à des questions clés. Sur la base de leurs conclusions, les chercheurs formulent des recommandations aux hommes politiques et parfois à d’autres décideurs.
Le Conseil de politique économique du SNS existe depuis 1974 et plus d’une centaine de chercheurs y ont participé jusqu’à présent. Les auteurs de ces rapports sont responsables des analyses, conclusions et suggestions. Le SNS, en tant qu’organisation, ne prend pas position à ce sujet.
À propos des auteurs
Thomas Tangerås (président), professeur d’économie à l’Université de Mälardalen et chercheur principal à l’Institut de recherche en économie industrielle (IFN)
Pär Holmbergprofesseur agrégé d’économie, docteur en génie électrique et chercheur principal à l’Institut de recherche en économie industrielle (IFN)
Chloé Le Coqprofesseur d’économie à l’Université Paris Panthéon-Assas et chercheur au SITE de la Stockholm School of Economics
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