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Matthew Rankins film « Le langage universel »

by Nouvelles

2025-01-24 00:13:00

Die Stadt Winnipeg im kanadischen Bundesstaat Manitoba hat nicht den allerbesten Ruf. Zwar gibt es auch hier eine Skyline und eine Kulturszene. Aber schon in Toronto, das manchmal als kanadisches New York bezeichnet wird, rümpfen sie über Winnipeg gern die Nase, ganz zu schweigen vom frankophonen Montreal. Wer aus Winnipeg nicht weggeht, um es draußen in der großen, weiten Welt zu schaffen, macht sich verdächtig. Nun aber gibt es Neuigkeiten, die Winnipeg „auf die Landkarte bringen“, wie man im Englischen so schön sagt: Der Film „Universal Language“ von Matthew Rankin verblüffte seit seiner Premiere in Cannes 2024 die Festivalszene. Und nun kommt er auch in Deutschland in die Kinos und gibt somit Gelegenheit, einen neuen Hoffnungsträger des Weltkinos kennenzulernen. Einen tatsächlich verschrobenen, keineswegs aber mittelmäßigen Visionär, der mit seinem Film nicht zuletzt ein sehr vertracktes Spiel mit seiner Herkunft inszeniert.

Denn das Winnipeg, von dem Rankin erzählt, scheint in Iran zu liegen. Alle Gebäude sind auf Persisch beschriftet, selbst die allen Menschen in Kanada vertraute Imbiss-Kette Tim Hortons klingt in dieser Sprache gleich viel weicher und gemütlicher. Und auch die Figuren, zuerst einmal eine Schar Schulkinder, sprechen nicht Englisch, wie man es in Winnipeg erwarten würde, sondern eben die Sprache, die Menschen, die viel und schon länger ins Kino gehen, vor allem mit Abbas Kiarostami oder Jafar Panahi in Verbindung bringen. Da wird man gleich einmal aufmerksam darauf, dass „Universal Language“ noch zwei weitere Titel hat: „Une langue universelle“ auf Französisch (in Kanada die zweite Staatssprache) und auf Persisch „Liebeslied an einen Truthahn“. Völkerverbindung? Oder Völkerverwechslung?

La première image du « Langage universel » pose déjà un autre indice. Le film, comme il est dit en persan, a été produit par un institut pour le développement intellectuel des enfants. Un tel institut existait déjà auparavant, notamment dans l’Iran pré-révolutionnaire. Abbas Kiarostami y a appris le métier avant de se tourner vers les « vrais » longs métrages, mais n’a jamais oublié ce qui fait un bon film pour enfants. En 1987, il tourne « Où est la maison de mon ami ? », l’histoire d’un garçon qui part le soir rendre visite à un ami éloigné qui a accidentellement empoché son cahier d’école.

Kiarostami est peut-être une sorte de dinde pour Matthew Rankin, car « Universal Language » est sans aucun doute une chanson d’amour pour le maître iranien. Parallèlement, son inspiration se développe davantage. Parce qu’il ne s’agit pas seulement d’importer au Canada le néoréalisme d’une simplicité trompeuse que le cinéma iranien a développé dans les conditions de la censure après la révolution. Rankin cherche un moyen de parler d’identité dans un pays compliqué. Donald Trump a déclaré le Canada comme le possible 51e État des États-Unis. Mais le Canada est immense, largement vide dans de nombreuses régions, mais les villes où se trouvent aujourd’hui étaient autrefois des zones où vivaient des peuples autochtones. Par la suite, la France fut pendant un certain temps la principale puissance coloniale, laissant des traces qui donnèrent naissance au séparatisme militant québécois à la fin du XXe siècle.

La Turquie dans le bus

Rankin laisse discrètement résonner toutes ces circonstances. Il incarne un personnage qui porte son propre nom, un homme qui prend le bus de Montréal à Winnipeg pour rendre visite à sa mère. Un enseignant, que nous connaissons déjà car il enseigne dans une « école d’immersion » où les enfants sont censés apprendre le français (pas l’anglais !), s’assoit de manière intrusive sur le siège vide à ses côtés. Cet idiot gonflé est l’un des nombreux personnages comiques de « Universal Language ». Il y a aussi une dinde dans le bus.

Le cinéma de Matthew Rankin ne fait pas seulement référence à l’Iran comme à un paradigme de résistance esthétique contre toutes les idéologisations de l’humanité. Il se nourrit également des nombreuses formes de comédie laconique, un art de garder un visage impassible face à des circonstances tristes, tragiques ou ironiques. Une scène peut clairement être lue comme un hommage au maître suédois Roy Andersson, qui aime créer des tableaux d’absurdité quotidienne avec une caméra pour la plupart fixe. Dans “Universal Language”, il y a un homme qui traîne un groupe de touristes d’un endroit à l’autre à Winnipeg – l’idée même a quelque chose d’audacieux dans une ville aux confins de l’histoire, et elle mène finalement à une pierre tombale entre des voies d’autoroute très fréquentées, commémorant Louis Riel – un pionnier de la province du Manitoba, membre des Métis, un groupe issu des relations entre les commerçants de fourrures européens et les femmes locales. L’argent de Winnipeg porte également le nom de Riel dans « Universal Language » – un billet de 500 Riel qui doit être libéré d’un bloc de glace forme l’une des parenthèses dramaturgiques.

En 2008, Matthew Rankin s’est présenté comme un Perso-Canadien dans un premier court métrage « Sharhé-Halé Shakhsi ». Il prépare maintenant son retour à Winnipeg. Il part comme il se doit et étudie à Montréal. Dans le film, après une longue absence, il revient auprès de sa mère, qui ne le reconnaît plus et l’a depuis longtemps confondu avec un nommé Massoud. Sur le lieu de l’enfance, dans le lieu le plus intime, Rankin trouve une autre famille dans laquelle il se laisse symboliquement adopter. En tant que fils d’Abbas Kiarostami, il ouvre de nouvelles perspectives pour que le cinéma mondial émerge comme un langage, peut-être universel. Les sous-titres seront toujours nécessaires, mais vous pouvez également vous laisser aller aux agréables sons finaux du persan – et à tous les autres miracles d’une dinde.



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