La rhinite sèche, une affection nasale à ne pas sous-estimer – Santé et Médecine

La rhinite sèche est une pathologie nasale qui touche des milliers de personnes et, même si elle ne reçoit généralement pas suffisamment d’attention, elle peut avoir un impact négatif important sur la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Elle se caractérise par une sécheresse de la muqueuse nasale, qui provoque des inconforts tels que des irritations, des démangeaisons et, dans les cas plus graves, des croûtes, voire de petits saignements de nez.

L’origine de la rhinite sèche est multifactorielle. Parmi les principales causes figurent des facteurs environnementaux, tels qu’une exposition prolongée à des environnements secs, une utilisation excessive du chauffage ou de la climatisation, ou encore une exposition à des irritants tels que la poussière, la fumée ou des produits chimiques. Cela peut également survenir chez les patients qui utilisent des décongestionnants nasaux ou qui ont subi une chirurgie nasale. D’autres facteurs incluent les maladies auto-immunes, les infections et les traitements tels que la radiothérapie.

Face à un patient suspecté de rhinite sèche, la première chose que le médecin doit faire est de dresser un historique médical approfondi, de s’enquérir en détail des symptômes et de procéder à un examen physique approprié. «Explorez le nez du patient pour confirmer le diagnostic. Les symptômes qui seront évoqués sont principalement des congestions et des blocages, auxquels s’ajoutent plus ou moins des sécheresses, des croûtes, des saignements de nez et des démangeaisons. Mais il ne se plaindra pas de mucus », explique Christian Calvo, membre de la commission d’oto-rhino-laryngologie pédiatrique du SEORL-CCC. Lors de l’examen, d’autres causes justifiant les symptômes seront exclues et on observera une muqueuse nasale enflammée et sèche, avec du mucus sec ou des croûtes. Si une origine infectieuse est suspectée, une culture des sécrétions nasales sera réalisée.

Traitements

Dans les cas bénins, lorsqu’il est confirmé qu’il s’agit d’une rhinite sèche, le premier traitement vise généralement la cause sous-jacente. Par exemple, l’environnement de travail, la consommation de substances toxiques ou l’habitude de se curer le nez (rhinotilexomanie). Dans les cas plus graves, l’utilisation de produits destinés à hydrater et régénérer la muqueuse nasale peut être recommandée. «Le traitement comprend généralement comme base des lavages nasaux, auxquels a récemment été ajouté de l’acide hyaluronique. Nous utilisons des crèmes hydratantes à base d’huile. C’est-à-dire une sorte de crème hydratante pour le nez, que l’on applique pour hydrater l’intérieur des voies nasales. Si la sécheresse affecte principalement le vestibule nasal, dans la partie antérieure, nous pouvons utiliser des crèmes hydratantes courantes que le patient peut appliquer lui-même », explique Calvo. Le médecin rappelle qu’il ne faut pas se fier aux « remèdes miracles sur Internet et les réseaux sociaux » et qu’il est important de « toujours consulter un spécialiste », non seulement pour traiter les symptômes mais pour en identifier les causes. De plus, le professionnel pharmaceutique, expert dans le domaine du médicament et l’un des premiers prestataires de soins vers lesquels se tourne la population en cas de problème de rhinite sèche, peut conseiller sur les produits disponibles les plus adaptés aux besoins du patient et proposer des recommandations.

Antonio Torres, président de la Fédération des Associations de Pharmaciens de Catalogne (FEFAC), donne quelques conseils pour prévenir la sécheresse, comme boire beaucoup d’eau et consommer des aliments à forte teneur en eau comme les fruits et les légumes. “Evitez également de retenir vos éternuements et mouchez-vous doucement pour ne pas l’irriter”, ajoute-t-il. Enfin, Torres rappelle qu’il est très utile « d’utiliser des humidificateurs pour réduire la sécheresse environnementale et éviter l’exposition à des températures extrêmes ou à des contaminants externes irritants ». L.C.