2025-02-06 03:32:00
Monsieur le président:
Les preuves sont claires: les hôpitaux réduits en décombres, détruit les quartiers civils et les innocents qui perdent la vie. Dans le monde entier, le respect du droit international humanitaire (DIH) est en crise, ce qui met en danger précisément l’humanité que ces règles cherchent à préserver.
Ce n’est pas un problème abstrait, mais un problème qui affecte des millions de vies chaque jour et qui coûte des centaines de milliards de dollars à récupérer.
Ce mois-ci, j’ai visité le Liban, la Syrie, Israël, Gaza et la Cisjordanie. J’ai vu tellement de souffrance, tellement de débris, tellement de dévastation. Face à toute cette misère, l’important n’est pas qui gagne ou qui perd: l’important est qu’une vie humaine est une vie humaine, et que toute la vie humaine mérite la sécurité et la dignité.
J’ai rencontré des gens dont la vie a changé pour toujours en raison de la non-observation des garanties établies par le droit international humanitaire. La même chose est arrivée à des millions de civils souffrant de conflits armés en République démocratique du Congo, en Ukraine, au Soudan, au Myanmar et dans d’autres pays.
Monsieur le président:
Je tiens à le remercier de nous avoir convoqué aujourd’hui pour parler de l’importance du droit international humanitaire. Vous avez ouvert la 79e session de l’Assemblée générale sous le slogan “Unity in Diversity”.
C’est précisément ce que représentent les accords de Genève: un système juridique international universel ratifié par tous les États dont le but est de protéger une base minimale de l’humanité partagée. Les principes fondamentaux du droit international humanitaire transcendent les constitutions, frontières, religions et cultures nationales.
Cependant, ce que nous voyons est une tolérance apparemment illimitée à la mort, à la destruction et à la déshumanisation. Où allons-nous sur ce chemin? Nous assistons déjà à des guerres dans lesquelles les limites ne sont pas connues et il n’y a pas de considération pour la dignité humaine. Nous voyons des divisions de plus en plus profondes qui rendent la paix encore plus difficile.
Le DIH n’est pas destiné à éviter les guerres, mais à contenir une utilisation excessive de la force. Une fois qu’il est déclenché, la violence incontrôlée entraîne des risques de sécurité encore plus importants dans le monde, quand et où ils sont le moins attendus. Pour le dire clairement: tous les États devraient respecter le droit humanitaire international afin de protéger la sécurité de leur propre population.
Avec le CICR, le Brésil, la Chine, la France, la Jordanie, le Kazakhstan et l’Afrique du Sud ont présenté une initiative mondiale visant à revitaliser l’engagement politique envers le droit international humanitaire. Il s’agit d’une initiative exceptionnelle que nous entreprenons parce que la situation l’exige ainsi. Les règles pour lesquelles les conflits armés d’aujourd’hui détermineront comment les guerres du futur seront menées, et nous ne pouvons pas nous permettre que cette tige continue de baisser.
Au cours des deux prochaines années, nous relevons de certains des défis les plus urgents pour le DIH. Nous avons sélectionné des problèmes qui méritent la réflexion collective et invitent tout le monde à participer aux lignes de travail autour d’eux pour formuler des recommandations concrètes.
Voici quelques-unes de ces lignes thématiques:
- Prévention des violations: Nous savons qu’il est possible de libérer des guerres tout en remplissant leurs lois. Nous devons valoriser les bonnes pratiques, apprendre les uns des autres et renforcer notre engagement collectif à prévenir les violations systématiques de la DIH.
- Hôpitaux et protection des infrastructures civiles: DHOR protège les hôpitaux, les maisons, les écoles et les services essentiels. Malgré cela, les violations sont trop courantes et se produisent avec un mépris alarmant.
- Adaptation DRI avec un point de vue à l’avenir: nous devons réfléchir à la façon dont les lois sur la guerre s’appliquent aux nouvelles technologies et à considérer les défis que les conflits armés peuvent provoquer une grande échelle, comme les opérations militaires en mer.
- Liant entre la CI et la paix: dans chaque conflit armé, il doit y avoir un plan pour restaurer la paix tôt ou tard. Par conséquent, il est essentiel de s’arrêter aux avantages offerts par le DIH du point de vue des efforts de médiation.
Au cours du second semestre, des conclusions préliminaires seront annoncées. De plus, je convoquerai un conseil consultatif de haut niveau pour nous aider à mener ce processus politique pour les deux prochaines années. Tout ce travail se terminera dans une réunion mondiale à la fin de 2026 dans laquelle notre engagement commun envers le droit humanitaire international sera réaffirmé.
Les divisions géopolitiques sont profondes, mais le multilatéralisme est toujours debout. Sa colonne vertébrale continuera d’être le système des Nations Unies. Ce n’est pas le but de cette initiative de politiser le droit international humanitaire, mais de transcender les compartiments traditionnels étanches et de faire de la DIH une priorité politique.
Le droit international humanitaire n’est pas transactionnel. La responsabilité de le respecter et de la préserver incombe à la même manière dans tous les États, en toutes circonstances.
En tant que président d’une organisation dont la mission est de promouvoir les lois de la guerre, je demande fermement à tous les membres de l’Assemblée générale qui participent à cette initiative.
Merci beaucoup.
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