Home » Nouvelles » Lot. Ils volaient des voitures pour aller à Montauban et les brûlaient au retour sur Cahors

Lot. Ils volaient des voitures pour aller à Montauban et les brûlaient au retour sur Cahors

by Nouvelles

Par

Jean-Claude Bonnemère

Publié le

2 avr. 2022 à 19h02

Pour commettre les 28 actes de Vandalisme qui leurs sont reprochés, à Arcambal, oiseaux, cahors, cattus, mercuès, pradines et montaubanils étaient trois. Or, deux seulement ont été appelés devant le tribunal correctionnel de Cahorsle 17 mars 2022. En raison de leur âge au moment des faits, ils n’avaient pas tous la majorité. Le trio est poursuivi ainsi :

– (F), pour la totalité des 28 vols et destructions, parce qu’il était le seul majeur, durant toute la période des faits incriminés,

– (C), seulement pour deux vols et destructions, parce qu’il est devenu majeur, juste à ce moment-là.

– quant au troisième, mineur durant toute la période des faits, il est convoqué devant le tribunal pour enfants.

Ces 28 actes de vandalisme ont été perpétrés entre le 24 février et le 28 mai 2016 ; il s’agissait pour ces trois délinquants déjà connus des services de police, de voler des voitures au fur et à mesure de leurs besoins, puis de les incendier afin de faire disparaître toute trace compromettante.

Parce qu’elles étaient « faciles à voler »

(C) fait son entrée en salle d’audience sous escorte policière, car il est incarcéré pour une autre cause. (F) comparaît libre, pour sa part.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Le président Olivier Bataillé égrène la litanie des vols aggravés par deux circonstances : en réunion et suivis de dégradation ou destruction par incendie. Très vite, il apparaît qu’il s’agissait essentiellement de véhicules Peugeot type 205 et quelques Renault, type Clio.

– Pourquoi ces ceux catégories de véhicules, particulièrement ? demande le président.

– Parce que ce sont les plus faciles à voler ! répond (F).

(C) a déjà essuyé 8 condamnations et à l’audience il prend le parti de limiter ses réponses au tribunal le plus souvent par oui ou par non, voire même en gardant le silence.

Quant à (F), il a passé 2 mois en prison, avant d’être placé sous contrôle judiciaire, jusqu’à l’heure du procès. Il explique :

– L’incarcération m’a fait comprendre beaucoup de choses et tout le mal que j’ai fait. Maintenant j’ai changé, j’ai un travail et ma copine est en 3e année de droit.

Le président se fend d’un commentaire : « C’est l’étude de cas pratique, à la maison… »

L’enquête débute à partir des déclarations de vols de véhicule et de voitures calcinées… Des empreintes digitales sont relevées et comme les trois gaillards n’en étaient pas à leur coup d’essai, les tests ADN ont permis de les serrer et de recueillir leurs aveux. Grâce aux perquisitions ont été retrouvés des autoradios pouvant provenir des véhicules « empruntés ». Cette bande de pieds nickelés a tout de même causé de gros dégâts et mis plusieurs personnes, de condition modeste, en difficulté.

– Quel était le but de tous ces vols ? demande le président.

– On était jeune, on voulait s’amuser, c’était pour aller à Montauban ! répond (F.). Le jeune homme qui fait tout pour prouver qu’il s’est rangé, décrit une période de désœuvrement et d’alcoolisme. Il indique qu’ils mettaient le feu aux véhicules lorsqu’ils n’en avaient plus besoin, « histoire de ne pas laisser de traces et éviter de se faire attraper » !

Confession d’un délinquant

(F.) donne l’impression d’avoir mis du plomb dans la cervelle. Devant le tribunal, il fait bonne figure en racontant sa vie d’aujourd’hui. Il affirme :

– Maintenant je travaille dans le milieu agricole, on me confie des responsabilités et je perçois 1280 € par mois. Je me rends compte comment j’ai pu être bête… Je ne m’explique pas pourquoi nous avons incendié certains véhicules… J’avais des problèmes familiaux à ce moment-là. Je reconnais les faits. Certes cela va être un handicap pour démarrer dans la vie, car il va me falloir rembourser, mais je dois assumer…

« On se fait la vie qu’on veut ! »

Quant à (C.), même s’il n’est pas très loquace, il évoque lui aussi l’alcool et le désœuvrement, comme motivation principale à tout ce vandalisme. Il est père d’un enfant né en 2018, qu’il n’a pas vu depuis plusieurs mois. Son incarcération en cours doit se prolonger jusqu’en juin 2023.

Le président Bataillé tend la perche à (C.) à plusieurs reprises, pour l’aider à s’exprimer, mais le prévenu persiste dans son mutisme. Et le président de rappeler au prévenu : « On se fait la vie qu’on veut ! ».

Il apparaît que les véhicules volés ont été conduits sans qu’aucun des protagonistes n’ait le permis de conduire, mais cette infraction n’a pas été retenue.

Le président énumère les parties civiles qui font valoir des dommages et intérêts 3500 €, 3700 €, 6900 €, 2300 €, 1700 €, 570 €… Certaines ne sont pas manifestées et ne demandent rien.

Au nom d’une des parties civiles, Me Bernabeu dénonce le mépris avec lequel les actes ont été opérés.

Me Mazars fait état du préjudice moral pour son client dont le véhicule volé et embrasé, était le cadeau d’un père à son fils avant sa mort…

Du sursis et obligation de rembourser

Mme Brigitte Lanfranchi, magistrate honoraire revient sur ces vols aggravés. Elle évoque des scènes d’acharnement sur certains véhicules, comme celui dont les vitres ont été brisées à coups de battle de baseball. Elle insiste sur le fait que plusieurs de ces véhicules appartenaient à des personnes qui n’ont pas de grands moyens financiers et se sont retrouvées en difficulté pour les remplacer. Elle requiert à l’encontre de (F.) une peine de 18 mois de prison avec sursis et à l’encontre de (C.) 6 mois de prison avec sursis.

Me Mas avocate de (F.) souligne le changement de comportement de son client : « Il a déraillé entre 20 et 22 ans, mais aujourd’hui il a tourné le dos à ce passé de délinquance ». Elle demande une confusion de peine avec les deux mois de prison qu’il a déjà effectués, parce qu’il n’avait pas respecté les contraintes du contrôle judiciaire. Jusqu’à ce jour, (F.) salarié dans le Tarn-et-Garonne a été contraint de se rendre au commissariat de Montauban pour y pointer, deux fois par semaine. L’avocate fait valoir que (F.) a commencé à indemniser plusieurs parties civiles à raison de 70 € – 100 € par mois.

Après en avoir délibéré le tribunal a condamné les deux prévenus à :

– 4 mois de prison avec sursis pour (C.),

– 14 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, pour (F.) avec obligation de travail et obligation d’indemniser les victimes. Le montant total des sommes à rembourser s’élève à près de 10 000€. Les deux prévenus disposent d’un délai de 10 jours pour interjeter appel.

A retrouver dans La Vie Quercynoise, parution de jeudi 31 mars 2022.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

2022-04-02 10:00:00
1739434862


#Lot #Ils #volaient #des #voitures #pour #aller #Montauban #les #brûlaient #retour #sur #Cahors

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.