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Afrique face à la guillotine de l’USAID: Quelle est la prochaine étape?

by Nouvelles

Certaines décisions secouent l’ordre établi, comme un coup de tonnerre dans un ciel qui était considéré comme stable. La suspension brutale de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par l’administration Trump en fait partie. Cette décision est une décision politique avec des répercussions très réelles qui laissent des millions de personnes dans le soi-disant tiers monde, en fonction des programmes de santé, d’éducation et d’aide humanitaire financés par les États-Unis. Au-delà de l’indignation légitime, cette annonce semble être un électrochoc pour certains de ses bénéficiaires, en particulier sur le continent africain. Alors, pourquoi la décision du gouvernement américain de fermer son agence d’aide étrangère suscite autant de débats? Crirons-nous que derrière le financement et les projets, un secteur entier du développement africain repose sur une aide externe? Eh bien, le cas, l’être, est une autre preuve de la façon dont tant de choses ne vont pas avec notre modèle de développement.

Illusion de fiabilité

Il est bien connu que l’Afrique fonctionne sur le soutien de la vie depuis des décennies. L’aide internationale, que ce soit de l’Union européenne, des États-Unis ou des institutions financières telles que la Banque mondiale et le FMI, structure les politiques publiques de la plupart de ses pays. Mais comme nous parlons d’Usaid, respectons-y. Et pour être honnête, son rôle dans de nombreux pays n’a jamais été unanime. Il a été d’innombrables fois critiqué pour son approche paternaliste, tandis que d’autres l’ont perçue comme un outil du soft power américain grâce à son financement parfois opaque ou au choix de projets guidés par des intérêts géopolitiques et une dépendance qui s’est saisie dans de nombreuses nations africaines.

Néanmoins, on peut dire que l’agence a joué un rôle important, car les secteurs clés comme la santé, les infrastructures et l’éducation se sont fortement appuyés sur ce financement. Il offre également des possibilités d’emploi à la fois aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux jeunes diplômés, et aujourd’hui, la fermeture finale de cette agence signifie, en termes concrètes, la perte de millions de ressources essentielles des personnes. Il s’agit d’un paradoxe pour un continent riche en ressources naturelles convoitée par des puissances étrangères. Comment pouvons-nous tenir compte des systèmes de santé fragiles, des universités sous-financées et des routes abandonnées résultant d’investissement public insuffisant dans un sol aussi riche? La réponse est simple: l’annonce du président américain Donald Trump a été perçue comme un test du monde réel parce que nous avons cédé le contrôle de notre propre développement aux donateurs externes. Des millions de vies sont en danger car le résultat immédiat de la fermeture de l’USAID est le signe d’un défaut structurel profond dans de nombreuses nations africaines.

Au-delà de la perte immédiate, cette fermeture doit nous pousser à une réflexion plus approfondie. L’aide au développement a souvent été considérée comme une solution miracle. L’USAID nous a souvent été vendus comme modèle de coopération, un outil de développement désintéressé visant à améliorer les conditions de vie des populations africaines. Pourtant, quand on regarde de près, c’est, surtout, un instrument d’hégémonie américaine. Il a parfois maintenu des systèmes de gouvernance défaillants où les dirigeants utilisent des fonds alloués aux projets en tant qu’outil politique, distribuant des ressources à leurs partisans au lieu de financer des projets qui ont des impacts immédiats sur les populations. Lorsque nous savons que le principe d’or de la politique étrangère est un intérêt national, il est inutile de dire que l’USAID, comme de nombreux donateurs internationaux, n’a jamais agi de manière désintéressée. Les réformes imposées, les contrats accordés aux entreprises occidentales et les influences diplomatiques ont toujours été les conditions dans lesquelles elle opérait. La dépendance à cette aide a empêché de nombreux pays africains de créer un développement endogène en fonction de leurs propres forces.

Un réveil

Bien que cet arrêt soudain de l’aide américaine soit choquant, il devrait également être considéré comme une opportunité de réévaluer nos priorités. Loin d’être un fardeau, il peut représenter une occasion tant attendue de construire des modèles de développement plus autonomes et résilients. Pendant des décennies, nos économies se sont appuyées sur le financement externe, notamment depuis le FMI et les programmes d’ajustement structurel de la Banque mondiale. Le résultat? Les secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures s’appuient dans une large mesure sur l’assistance officielle au développement. Pourtant, c’est un fait qu’un pays ne peut pas construire son avenir sur une béquille. Un État souverain ne peut pas attendre Washington, Bruxelles ou Paris pour décider s’il devrait avoir des hôpitaux, des routes ou des écoles. C’est absurde. Cette dépendance rend la plupart des économies des États africains vulnérables aux fluctuations politiques internationales. Aujourd’hui, c’est Trump qui coupe le financement. Demain, un autre leader peut décider que l’Afrique n’est plus une priorité. Comment gérons-nous de telles situations?

La fin de l’USAID créera des difficultés: les emplois disparaîtront et les projets seront abandonnés. Mais c’est aussi une occasion de nous demander: voulons-nous continuer à dépendre de l’organisme de bienfaisance des grandes puissances ou voulons-nous enfin écrire notre propre destin? Et la vérité est que l’Afrique ne peut plus se permettre d’être sur l’aide internationale. L’Afrique ne peut plus se permettre d’attendre que Washington ou Pekin décide qui mangera demain, qui recevra un traitement antirétroviral ou qui peut aller à l’école. Il est peut-être encore temps pour nos dirigeants de réaliser que le développement ne proviendra pas d’une aide externe mais de décisions courageuses, d’une vision à long terme et de véritables plans de développement pour leur pays. Cet épisode nous rappelle le fait qu’aucun pays ne construit sa souveraineté en s’appuyant sur la générosité volatile d’une puissance étrangère. Par conséquent, il est temps de changer le paradigme, et deux chemins nous sont ouverts: le premier est une indignation temporaire suivie d’un retour au statu quo, où nous prierons un autre partenaire de combler le vide laissé par les Américains. Le second, plus exigeant mais beaucoup plus prometteur, est d’utiliser ce moment comme un tournant vers la vraie souveraineté en prospérant pour une économie de création, où les compétences et l’expertise africaines sont appréciées dans des projets conçus par et pour les Africains, et cela, non en fermant la porte aux collaborations, mais en s’assurant qu’ils sont effectués sur un pied d’égalité.

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