Les bagues, chaînes, colliers, téléphones et tablettes numériques sont si nombreux qu’il faut plusieurs tables du commissariat de la Plaine-Saint-Denis pour les exposer. Une belle prise pour la police, sur cette ville décrétée « zone de sécurité prioritaire » en septembre par Manuel Valls, avec en ligne de mire la lutte contre les vols avec violence. « Ã?a n’est pas un coup de chance », insiste la procureure de la République à Bobigny, Sylvie Moisson â?? aux côtés du préfet Christian Lambert â??, avant de détailler l’enquête qui a permis le démantèlement d’une bande de receleurs d’or à Saint-Denis.
Deux voyages à Anvers auraient rapporté 124000 â?¬
S’ils n’avaient pas d’enseigne à eux, l’adresse semblait connue dans toute l’Ile-de-France. Le quartier de la gare, en centre-ville de Saint-Denis, était devenu le lieu facile pour écouler dans l’heure un collier ou un portable arraché. Cette information, les policiers de Saint-Denis n’ont pas eu trop de mal à l’avoir, vu le nombre de plaintes pour vols avec violence qui atterrissent au commissariat : entre 1500 et 1800 par an pour les seules villes de Saint-Denis et l’Ile-Saint-Denis.
En septembre, le parquet de Bobigny a saisi le commissariat de Saint-Denis et les policiers parisiens du Service d’investigations territoriales (Sit), puisque les objets volés provenaient de toute l’Ile-de-France. Rien qu’à Saint-Denis, trois officiers se sont consacrés à plein-temps à cette enquête. Après deux mois de recoupements, d’écoutes téléphoniques et de surveillances, le coup de filet a eu lieu lundi. Neuf hommes ont été interpellés, du receleur au donneur d’ordre présumé. Ils ont entre 30 et 40 ans, sont français, marocains ou algériens, sans titre de séjour pour quatre d’entre eux, sans domicile fixe ni casier judiciaire pour la plupart. Dans des lieux de stockage, à Saint-Denis, Asnières et Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), la police a saisi tous les bijoux et portables présentés hier et 100000 â?¬ en liquide. Sur les 31 téléphones découverts (dont un iPhone 5), 22 avaient été dérobés les jours précédents. D’après l’enquête, ils se revendaient 200 à 300 â?¬ l’unité, dans la rue. Pour l’or, c’était au poids. La pesée se faisait un peu partout. Les receleurs achetaient à 20-25 â?¬ le gramme et revendaient à 30-35 â?¬.
Selon les enquêteurs, l’or était ensuite écoulé en Belgique et au Maroc, dans la région d’Oujda. Deux voyages à Anvers auraient ainsi rapporté 124000 â?¬. L’enquête se poursuit sur commission rogatoire, pour recel de vols en bande organisée et association de malfaiteurs. Parmi les personnes interpellées, sept ont été incarcérées.
2012-12-01 11:00:00
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