Helen Frankenthaler est sans conteste, avec Lee Krasner, l’une des figures majeures de l’expressionnisme abstrait américain. Son approche unique de la couleur, fluide et harmonieuse, la distingue. Elle est également reconnue comme l’inventrice de la technique du « Soak Stain », qui consiste à imprégner la toile non apprêtée de peinture pour créer des zones picturales à la fois profondes et plates. frankenthaler est considérée comme une pionnière de la peinture de champs colorés.L’association systématique de l’expressionnisme abstrait, de l’invention de la peinture de champs colorés et des États-Unis mériterait d’être nuancée. L’influence européenne est indéniable.Son professeur, Hans Hofmann, l’encouragea vivement à poursuivre une carrière de peintre. Joseph Albers, figure importante de la peinture de champs colorés, est né à Bottrop.
Il est essentiel de souligner les racines européennes de l’art moderne d’après-guerre et le rôle central des artistes émigrés pour une compréhension approfondie de l’œuvre de Frankenthaler.
Un roc non apprêté comme à Lascaux et Altamira
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L’exposition à Wiesbaden met en lumière le souvenir pictural des voyages de Frankenthaler aux grottes d’Altamira et de Lascaux dans « Cave Memory » de 1959. ces peintures, comme celles de Frankenthaler, sont réalisées sur un support rocheux non préparé. L’œuvre monumentale « For Hiroshige » de 1981 témoigne d’une filiation consciente avec les grands maîtres.
Frankenthaler s’inspire d’Utagawa Hiroshige, maître de l’estampe du XIXe siècle. Elle possédait une de ses plus belles gravures sur bois en couleurs, tirée de la série « Cent vues célèbres d’Edo ». Frankenthaler reprend de cette gravure trois sabots de cheval, les agrandit considérablement, mélange le brun foncé du cheval et l’éclat doré des sabots pour créer un beige, et laisse l’ensemble scintiller sur un fond vert. Elle ajoute une bande rouge vive à l’aide d’une raclette, un an après l’invention des tableaux abstraits à la raclette par gerhard Richter en 1980. La couleur, à la fois matière et relief palpable, rencontre ici des sabots imprégnés qui s’infiltrent dans la toile non apprêtée.
Dans son premier tableau de port, on distingue encore les voiles des bateaux
L’exposition offre un panorama exceptionnel des influences diverses qui ont marqué l’œuvre de Frankenthaler, des chiffres des grottes aux cosmos graphiques japonais.On y trouve ses premières peintures, « Provincetown Harbor » de 1950 (une vue du port avec des voiles semi-abstraites dans un mélange de Kandinsky et de navires de Feininger) et « The Bay » de 1957, à proximité des œuvres de son professeur hans Hofmann et de son mentor Adolph Gottlieb.
S’ajoutent à cela les amis Friedel Dzubas, Lee Krasner, Kenneth Noland et Robert Motherwell. L’esprit de Clement Greenberg,critique d’art et inventeur du concept de Flatness,plane sur l’ensemble.
Le titre de l’exposition, « Move adn Make », souligne la volonté de transformation constante de l’artiste. Frankenthaler a opposé une esthétique de la beauté à la tendance de nombreux artistes abstraits de l’époque à enlaidir leurs œuvres.
Ah, que « Barcelona » est belle
« Barcelona » de 1987 est l’un de ses plus beaux dégradés de couleurs. Le titre évoque la ville, la métropole culturelle avec sa plage, la chanson de Freddie Mercury et Montserrat Caballé, ou un hommage à Gaudí et Miró. Elle verse la peinture diluée en longs traits avec une maîtrise souveraine.
Comme souvent chez elle (par exemple dans « Sea Level »), il s’agit d’un format horizontal retourné, qui abstrait la transition fluide du sable, des montagnes/de la mer et de l’horizon vert en un format vertical. Elle utilise une peinture nacrée qui, chez la plupart des peintres, aurait un effet kitsch, mais qui, chez elle, ne fait qu’amplifier l’esthétique de l’image.
Tout coule dans la peinture de cette passionnée de natation. Elle a mélangé l’élément humide à ses couleurs. Comme Pollock, elle se tenait au milieu des toiles déroulées sur le sol et versait la couleur dans le blanc. Sur le format vertical « Lunar Avenue » de Frankenthaler de 1975,trois fontaines de couleurs jaillissent dans l’espace pictural blanc.
Sur « spanning » de 1971, quatre continents de couleurs venant des bords, avec un contour côtier agité, dérivent en équilibre parallèle vers l’extérieur et vers la mer vide de l’intérieur de l’image, où de fins traits de crayon les maintiennent à peine ensemble.Cette œuvre révèle le lien étroit entre la couleur ressentie et le flux.
Helen Frankenthaler : Une Pionnière de l’Abstraction
helen Frankenthaler, figure majeure de l’expressionnisme abstrait américain aux côtés de Lee Krasner, se distingue par son approche unique de la couleur, fluide et harmonieuse. Inventrice de la technique du “Soak Stain”, elle imprègne la toile non apprêtée de peinture, créant des zones picturales à la fois profondes et plates. Considérée comme une pionnière de la peinture de champs colorés,son œuvre révèle cependant des influences européennes significatives,nuançant l’association systématique de son art avec uniquement l’expressionnisme abstrait américain.
Influences et Inspirations
Son professeur, Hans Hofmann, a joué un rôle crucial dans son développement artistique. L’influence européenne est indéniable, notamment celle de Joseph Albers, figure importante de la peinture de champs colorés, né à Bottrop.L’exposition “Move and Make” met en lumière la diversité des influences qui ont marqué son œuvre, des peintures rupestres de Lascaux et Altamira (comme le démontre “Cave Memory”, 1959) aux estampes japonaises d’Utagawa Hiroshige (“For Hiroshige”, 1981). ses premières œuvres,telles que “Provincetown Harbor” (1950) et “The Bay” (1957),montrent l’influence de Kandinsky et Feininger,ainsi que celle de son professeur Hans hofmann et de son mentor adolph Gottlieb. Ses liens avec des artistes comme Friedel Dzubas, Lee Krasner, Kenneth Noland et Robert Motherwell, et l’esprit de Clement Greenberg, critique d’art et inventeur du concept de Flatness, marquent également son parcours.
Une Esthétique de la Beauté
Frankenthaler a opposé une esthétique de la beauté à la tendance à l’aigreur chez de nombreux artistes abstraits de son époque. Ses œuvres, comme “Barcelona” (1987), révèlent une maîtrise souveraine de la couleur, utilisant des dégradés et une peinture nacrée avec une grande subtilité. Son approche, comparable à celle de Pollock, implique souvent de verser la peinture diluée sur la toile déroulée au sol, comme dans “Lunar Avenue” (1975) et “Spanning” (1971).
Tableau Récapitulatif des Œuvres Mentionnées
| Œuvre | Année | description | Influences |
|—————–|——-|———————————————————————————|——————————————-|
| Cave Memory | 1959 | Inspirée des peintures rupestres de Lascaux et Altamira. | art rupestre |
| For Hiroshige | 1981 | inspirée par une estampe d’Utagawa Hiroshige. | Utagawa Hiroshige |
| Provincetown Harbor | 1950 | Vue de port semi-abstraite. | Kandinsky, Feininger |
| The Bay | 1957 | | Hans Hofmann, Adolph Gottlieb |
| Barcelona | 1987 | Dégradés de couleurs, format horizontal retourné. | Gaudí, Miró |
| Lunar Avenue | 1975 | Trois fontaines de couleurs dans un espace pictural blanc. | |
| Spanning | 1971 | Quatre “continents” de couleurs dérivant vers l’extérieur. | |
FAQ
Q: Quelle technique a inventé Helen Frankenthaler ?
R: La technique du “soak Stain”.
Q: Quelles sont les principales influences de son art ?
R: Art rupestre, estampes japonaises, Kandinsky, Feininger, Hans Hofmann, Adolph Gottlieb.
Q: Comment est caractérisée son approche de la couleur ?
R: Fluide, harmonieuse, maîtrisée.