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Pourquoi un État islamique au Soudan ?

by Nouvelles

Pendant longtemps, nous avons oscillé entre réconciliation, disputes et querelles sur des appellations, sans nous soucier du fond du problème ni de ce que l’on voulait accomplir avec le projet de constitution qui nous concernait, nous, les citoyens. Ce qui complique la situation, c’est que ces spécialistes (ou du moins, ceux qui se présentent comme tels) lorsqu’ils sont invités à parler de la constitution, ont du mal à distinguer l’État pré-moderne de l’État post-moderne.

L’attention portée à un État pré-moderne est l’affaire d’une catégorie de personnes privilégiant la religion,l’ethnie ou la tribu. L’management d’un État post-moderne et la conception de son avenir sont l’affaire de tous les citoyens, sans la moindre discrimination de couleur, d’origine ethnique ou de statut social. Ainsi, la mission de la constitution à l’ère moderne se définit dans le cadre de la maîtrise économique et politique de la possibilité d’une transition ontologique, de notre statut de communauté de croyants à celui d’un État de citoyens.La constitution oblige le dirigeant à prendre une distance égale par rapport à tous et son rôle se limite à définir les droits et les devoirs.

Les musulmans sont peut-être confrontés à une crise psychologique aiguë pour s’adapter à cette réalité, car ils sont habitués à communiquer par le biais du sens procédural et n’ont pas appris à échanger par le biais du sens des valeurs. Il y a toujours eu une autorité supérieure (qui s’est cristallisée sous la forme de l’aristocratie quraïchite, qu’elle soit omeyyade ou abbasside) qui s’efforçait de promulguer des décrets jurisprudentiels – appelés plus tard « charia islamique » – qui ressemblaient davantage à des lois militaires édictées pour restreindre les mouvements de la société et museler les voix dissidentes. La plupart de ces opposants étaient issus de minorités ethniques (Daylamites,Turcs,affranchis,etc.) et de groupes religieux persécutés tels que les rafidites, les Mutazilites et les Kharijites. Il n’est donc pas étonnant que les concepts libéraux se soient effacés en raison de la coïncidence historique qui a permis au courant salafiste de triompher, chevauchant le cheval du pouvoir politique dominant.

Lorsque nous parlons aujourd’hui de « charia islamique », nous oublions qu’il s’agit d’un choix idéologique d’une certaine catégorie de personnes qui ont réussi à remporter une victoire militaire aux dépens d’autres courants, à l’insu du temps, voire au détriment de la justice en tant que valeur céleste suprême. Faut-il continuer à promouvoir cette idéologie en la présentant comme l’islam, ou est-il de notre devoir de déconstruire cet héritage et de le reconstruire de manière à ce qu’il englobe la riche expérience humaine dont l’humanité a bénéficié au cours des sept derniers siècles ? Nous avons pris du retard sur le reste de l’humanité en nous accrochant à l’esprit kantien, celui qui a la capacité de reconnaître la vérité absolue, et nous devons passer à l’étape de l’esprit habermassien, qui est un produit culturel et social. nous pourrons alors activer notre système de valeurs (qui inclut l’islam sans s’y limiter) par le biais de la confrontation et non de la coercition qui a séparé ce système de la vie quotidienne.

Les personnes les plus fanatiques et les plus opposées à la laïcité vivent en réalité une vie déconnectée de leurs valeurs spirituelles, non pas parce qu’elles sont des hypocrites qui rejettent les valeurs de la vérité, mais parce que leur immobilisme a rétréci un récipient qui était sur le point de s’élargir au point d’englober tous les aspects de la vie. Qui est donc le laïc dans ce cas, celui qui se bat pour activer le système de valeurs en s’armant des outils conceptuels dont dispose l’humanité, ou celui qui se contente de ce qu’il a atteint en termes de concepts qui se sont cristallisés au Moyen Âge et qui continue de promouvoir les systèmes de vente comme étant l’économie, les méthodes de dialog tribal comme étant la consultation, et la domination comme étant la politique ? En fait, certains ont même poussé l’impudence jusqu’à trouver du plaisir dans le slogan « application de la charia » comme justification de l’oppression, de l’injustice et de la violation des droits des minorités. Les chiites, par exemple, qui vivent en Iran, ont des droits dont ne jouissent pas leurs proches en Arabie saoudite, tout comme les sunnites qui vivent en Arabie saoudite ont des droits dont ne jouissent pas leurs homologues en Iran. L’crucial n’est donc pas les appellations, mais les pratiques qui diffèrent selon le temps et le lieu, en fonction de leurs affiliés.

Regardez la Turquie à l’époque d’Atatürk et la Turquie d’aujourd’hui, c’est la même constitution laïque, mais elle est interprétée différemment pour répondre aux exigences de la réalité changeante. Regardez l’Afghanistan à l’époque des talibans et l’Afghanistan d’aujourd’hui, c’est la même constitution islam

L’Évolution de la Constitution : De l’État Pré-moderne à l’État Post-moderne

Pendant longtemps, les débats constitutionnels ont été entachés de querelles sur les appellations, occultant le fond du problème et l’objectif même du projet : le bien des citoyens. La arduousé réside dans l’incapacité de certains “spécialistes” à distinguer l’État pré-moderne de l’État post-moderne.

L’État Pré-moderne vs. l’État Post-moderne

L’État pré-moderne privilégie la religion,l’ethnie ou la tribu,tandis que l’État post-moderne implique la participation de tous les citoyens,sans discrimination. la mission d’une constitution moderne est donc la maîtrise économique et politique d’une transition ontologique : passer d’une communauté de croyants à un État de citoyens. Le rôle du dirigeant se limite à définir les droits et devoirs, assurant une équité pour tous.

La Crise de l’Adaptation Musulmane

L’adaptation au modèle post-moderne pose un défi particulier aux musulmans, habitués à un sens procédural plutôt qu’à un sens des valeurs. L’autorité supérieure, cristallisée dans l’aristocratie quraïchite, imposait des décrets jurisprudentiels (la “charia islamique”) ressemblant à des lois militaires servant à contrôler la société et à réprimer la dissidence. Cette histoire explique la difficulté d’intégration de certains concepts libéraux. Le triomphe du salafisme, en coïncidence avec le pouvoir politique dominant, a accentué cette difficulté.

La “Charia Islamique” : Choix idéologique ou Vérité Universelle ?

La “charia islamique” est un choix idéologique, issu d’une victoire militaire d’un courant sur d’autres, parfois au détriment de la justice. Faut-il la maintenir comme représentation de l’Islam, ou la reconstruire en intégrant la riche expérience humaine des sept derniers siècles ? Le passage d’un esprit kantien (vérité absolue) à un esprit habermassien (produit culturel et social) est essentiel pour activer un système de valeurs inclusif, par la confrontation et non la coercition.

Laïcité et Immobilisme : Une Vie Déconnectée des Valeurs Spirituelles ?

Les opposants à la laïcité vivent souvent une vie déconnectée de leurs valeurs spirituelles, non par hypocrisie, mais par immobilisme. Ce qui distingue le “laïc” véritable est sa volonté d’activer son système de valeurs grâce aux outils conceptuels modernes, contrairement à ceux qui s’accrochent à des concepts moyenâgeux, considérant la domination comme une forme de politique. L’utilisation du slogan “application de la charia” pour justifier l’oppression démontre cette déconnexion. Ce qui compte n’est pas l’appellation, mais les pratiques, variables selon le temps et le lieu. Des exemples tels que la Turquie d’Atatürk et celle d’aujourd’hui ou l’Afghanistan sous les talibans illustrent l’importance des interprétations contextuelles des constitutions.

tableau Récapitulatif

| Concept | État Pré-moderne | État Post-moderne |

|—————————|——————————-|———————————–|

| Pouvoir | Religion, Ethnie, Tribu | Tous les citoyens, sans discrimination |

| Constitution | Instrument de contrôle | Cadre de droits et devoirs pour tous |

| Adaptation Musulmane | Difficulté | Nécessaire |

| “Charia Islamique” | Loi militaire, outil de contrôle | Choix idéologique |

| Système de Valeurs | Statique | Dynamique, inclusif |

FAQ

Q : Quel est le principal obstacle à une constitution moderne ?

R : L’incapacité à distinguer l’État pré-moderne de l’État post-moderne et le maintien de conceptions obsolètes du pouvoir.

Q : Comment résoudre le problème de l’interprétation de la “charia islamique” ?

R : En adoptant un regard critique sur son histoire et en la reconstruisant de manière à inclure la riche expérience humaine moderne.

Q : Quel est le rôle de la laïcité dans ce contexte ?

R : La laïcité permet d’activer un système de valeurs inclusif en utilisant les outils conceptuels modernes, au lieu de s’accrocher à des pratiques obsolètes.

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