Un souvenir tenace de mon frère, John Henry, durant ses derniers jours avec le lymphome de Hodgkin, est son image coiffé d’une casquette de baseball. Ses cheveux avaient presque disparu, son visage et ses lèvres étaient gonflés. Il n’existe pas de photographie, mais l’esprit enregistre ce qu’il enregistre. Cette image rivalise avec les souvenirs d’enfance et les photos prises avant que le cancer ne ravage son corps.Récemment, une nouvelle image s’est installée dans ma mémoire, grâce à un Polaroid pris moins de cinq mois avant son décès.
J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’une photo de lui célébrant son dernier Noël avec nous, l’une des plus belles fêtes organisées par mes parents pour leurs quatre enfants. J’aimerais que ce soit une photographie de lui avec ses camarades de classe lors d’un voyage de camping sur la côte de Caroline du Sud, appréciant cette excursion avec sa classe de biologie tout en sachant qu’il ne resterait pas longtemps sur cette terre. J’aimerais pouvoir dire qu’elle a été prise par un ami lors de sa dernière sortie au cinéma.Malheureusement, il n’existe aucune photo de ces moments.
John Henry a vécu à une époque où les téléphones portables ne permettaient pas de documenter facilement chaque instant avec une application photo ou Facebook. Alors que j’ai documenté mon parcours contre le cancer avec des photos avant et après la mastectomie, des photos de la perte et de la repousse de mes cheveux, et même des photos de chaussettes roses dépassant d’une couverture chaude offerte lors de mes séances de chimiothérapie, John Henry n’a pas documenté son parcours, bien que nous ayons des appareils photo à la maison. (Nous avions des magnétophones ! Pourquoi ne me suis-je pas assise pour enregistrer sa sagesse d’âme ancienne ?)
Même avec un visage presque méconnaissable à cause du gonflement, John Henry continuait d’aller en cours à l’Université de Caroline du Sud. Ce cours de biologie était son dernier lien avec la normalité qu’il recherchait après avoir reçu un diagnostic terminal à l’âge de 19 ans, alors qu’il servait dans la Marine. Je comprends son manque de vanité, son appétit pour la vie. Je me demande encore qui étaient les élèves de cette classe et quelles leçons ils ont tirées de la résilience et de l’espoir de mon frère. Au moins un de ces étudiants a-t-il poursuivi des études de médecine pour étudier comment traiter (ou guérir) le cancer ?
Avant de perdre ses cheveux, avant que la maladie ne ravage presque complètement son corps, John Henry était un beau jeune homme. Ses cheveux étaient d’un noir de jais, comme ceux de notre père avant qu’il ne devienne chauve. Il avait des sourcils broussailleux, un trait de famille.Il a atteint son apogée en tant que jeune adulte dans les années 1970, laissant pousser ses cheveux avant qu’ils ne tombent, car il avait toujours voulu le faire. Ils n’ont jamais eu la chance de devenir longs, mais ils sont devenus hirsutes. Il portait également une moustache et une barbe.
Le Polaroid qu’un autre de mes frères a récemment partagé avec moi est une photo candide de John Henry, avec l’ambiance d’une peinture de Lucien Freud. Il est allongé contre notre canapé jaune de seconde main, un plaid patchwork rouge derrière son dos, là où il passait beaucoup de temps à se reposer. Les rideaux sont tirés sur la baie vitrée, obscurcissant le monde extérieur. Vêtu d’une chemise de flanelle à carreaux bleus et d’un jean,des vêtements qui sont maintenant un peu amples pour lui,John Henry est assis,des lunettes de soleil sur ses genoux comme s’il venait de rentrer de l’extérieur.
Et ses mains.On peut bien voir ses deux mains, y compris la main droite qui m’a donné mon biberon des années auparavant, qui a tenu des outils pour bricoler sa voiture, et qui a plus tard tenu la main de notre mère lors de son décès. Attachée à son poignet gauche se trouve une montre qu’il a achetée lorsqu’il s’est engagé dans la Marine, une montre de plongeur que mon fils a restaurée et qu’il porte lors d’occasions spéciales. On peut voir son cou, qui est un peu gonflé. On voit sa pâleur. Mais surtout, on voit ces yeux noisette qui vous regardent au-dessus d’un nez patricien, vous observant à travers les décennies depuis un espace mortel profond.
John Henry ne sourit pas, mais il ne fronce pas les sourcils non plus, et ces yeux noisette font tout pour illustrer l’idée que les yeux sont la fenêtre de l’âme. Je sais que je peux voir directement dans l’âme de John Henry avec ce Polaroid, tout ce que je n’ai jamais appris sur ce que le cancer signifiait pour lui révélé dans cet instantané sur lequel notre père a écrit au dos : « John H., 11 décembre 1975. »
Le dernier Polaroid de John Henry : un héritage d’espoir
Le souvenir le plus vivace que je garde de mon frère, John Henry, durant ses derniers jours avec le lymphome de Hodgkin, est son image coiffée d’une casquette de baseball. Ses cheveux avaient presque disparu, son visage et ses lèvres étaient gonflés. L’absence de photographies ne diminue en rien la force de ce souvenir. Récemment, un Polaroid, pris moins de cinq mois avant son décès, est venu enrichir ma mémoire.
J’aurais souhaité que cette photo le montre célébrant Noël avec nous, ou en randonnée avec ses camarades de classe en Caroline du Sud, ou encore au cinéma avec des amis. Malheureusement, aucune photo ne documente ces moments. John Henry a vécu à une époque où les téléphones portables n’existaient pas, rendant difficile la documentation de chaque instant. Contrairement à mon propre parcours contre le cancer, abondamment photographié, le sien reste sous-documenté, malgré la présence d’appareils photo à la maison.
Malgré son visage déformé par la maladie, John Henry continuait d’assister à ses cours de biologie à l’Université de Caroline du Sud. Ce cours représentait son dernier lien avec la normalité. je me questionne sur ses camarades de classe, sur les leçons qu’ils ont tirées de sa résilience et de son espoir. Serait-il possible qu’un d’entre eux se soit tourné vers la médecine pour lutter contre le cancer ?
Avant la maladie, John Henry était un bel homme. Ses cheveux noirs de jais,ses sourcils broussailleux,étaient des traits de famille. Il avait laissé pousser ses cheveux dans les années 1970, réalisant ainsi un souhait de toujours.
Le Polaroid récemment retrouvé montre John Henry allongé sur notre canapé jaune, un plaid rouge derrière lui. Les rideaux sont tirés. Il porte une chemise de flanelle et un jean, vêtements maintenant trop grands. Des lunettes de soleil reposent sur ses genoux. On voit ses mains, celles qui m’ont donné mon biberon, qui ont réparé sa voiture, et qui ont tenu la main de notre mère avant sa mort. À son poignet gauche, sa montre de plongeur de la Marine, restaurée par mon fils. On voit son cou gonflé, sa pâleur, mais surtout, ses yeux noisette, qui semblent traverser les décennies, vous observant du fond d’un espace mortel.
John Henry ne sourit pas,mais il ne fronce pas les sourcils non plus. Ses yeux noisette expriment son âme. Ce Polaroid, daté du 11 décembre 1975 par notre père, me permet de voir directement dans l’âme de John Henry, et de comprendre ce que le cancer représentait pour lui.
Tableau récapitulatif : Souvenirs de John Henry
| Souvenir | Description | Support |
|————————–|—————————————————————————–|———————————————–|
| Souvenir dominant | Casquette de baseball, cheveux disparus, visage gonflé | Mémoire |
| Polaroid (11/12/1975) | John Henry allongé sur le canapé, montre à son poignet, yeux noisette | Photo |
| Souvenirs manquants | Noël, voyage scolaire, sortie au cinéma | Aucun |
| Apparence avant la maladie | Cheveux noirs, sourcils broussailleux, moustache et barbe, jeune homme beau | Mémoire / Absence de photos avant la maladie |
FAQ
Q : Quel type de cancer avait John Henry ?
R : Lymphome de Hodgkin.
Q : A-t-il documenté son combat contre la maladie ?
R : Non, contrairement à sa sœur.
Q : Quelle est l’importance du Polaroid ?
R : Il offre un aperçu intime et poignant de john Henry dans ses derniers mois.
Q : Où a-t-il fait ses études ?
R : Université de Caroline du Sud.
Q : Quel était le métier de John Henry ?
R : Il servait dans la Marine.