Peintre, graveur, écrivain, photographe, scénographe, Giuseppe Zigaina était déjà une figure majeure de la peinture italienne lorsqu’il fit appel à l’architecte Giancarlo De Carlo pour concevoir sa maison à Cervignano del friuli, sa ville natale.Un accident infantile l’ayant privé de l’usage de son bras droit, il apprit à dessiner de la main gauche.À 24 ans, il exposait à la biennale de Venise, et à 35, il était un artiste accompli, exposé notamment aux Musées Vaticans, à la Galerie nationale d’art moderne et contemporain de Rome, au Ca’ Pesaro de Venise et à la Nationalgalerie de Berlin. Sa rencontre avec De Carlo eut probablement lieu en 1954, lors de la Triennale de Milan, où ils partagèrent une vision engagée, participative et démocratique de l’art.La peinture de Zigaina s’ancrait dans l’histoire,le territoire et la mémoire,avec une dimension poétique et onirique proche de celle de Pier Paolo Pasolini,dont il fut un ami proche et fidèle dès leur jeunesse. Zigaina et De Carlo imaginèrent une construction qui serait à la fois la maison de l’artiste, de sa femme Maria De Carolis et de leur fille alessandra, mais aussi son atelier et ses archives.ils la conçurent comme une extension de la ferme frioulane, en continuité avec l’environnement rural que Zigaina avait dépeint (avant d’explorer d’autres thèmes), où les paysans étaient représentés comme des figures épiques et modernes.Francesca Agostinelli, critique d’art et co-commissaire du projet Zigaina 100/Anatomia di una immagine, explique cette démarche.Ce projet,soutenu par la région Frioul-Vénétie Julienne et la commune de cervignano,propose un ensemble d’expositions et de visites des lieux liés à Zigaina. Il culminera le 2 avril, jour du centenaire de la naissance du peintre, avec une exposition de dessins et de peintures.L’année dernière, l’événement s’est étendu à Rome et à Milan, avec des expositions de gravures à la pointe sèche, d’eaux-fortes et d’aquatintes, techniques qui ont marqué l’œuvre de Zigaina après ses 40 ans.
La région Frioul-Vénétie Julienne a rendu un hommage significatif en acquérant la maison de Zigaina. Ses espaces intérieurs, son parc et ses archives, mis à disposition par sa fille Alessandra, seront confiés à l’Erpac, l’organisme régional pour le patrimoine culturel du Frioul-Vénétie Julienne. Cette acquisition préserve la valeur d’un lieu et le reconnaît comme un terreau de créativité, où le territoire fait partie intégrante de l’œuvre. L’objectif est de créer un réseau reliant la Casa Zigaina à celle de pasolini à Casarsa della Delizia, et éventuellement à d’autres lieux à l’avenir. Un projet est en cours pour transformer les dépendances construites ultérieurement avec l’aide d’Ado Buiatti – un atelier, un entrepôt, un atelier d’encadrement, une maison d’hôtes et un bûcher avec un four à pain – en une résidence pour artistes promouvant une vision avant-gardiste, à l’image de Zigaina.
De Carlo a structuré la maison en cinq octogones irréguliers, dont le cœur est le salon avec le fogolâr, une cheminée circulaire encastrée dans le sol, entourée de sièges. La cheminée est construite autour d’une lourde meule circulaire en pierre, l’un des nombreux outils de travail que Zigaina souhaitait intégrer aux espaces (intérieurs et extérieurs), aux côtés de masques d’art tribal africain et de vestiges archéologiques de l’époque préromane provenant de la ville voisine d’Aquilée. Une correspondance dense – non encore publiée – de 60 lettres entre De Carlo et Zigaina témoigne d’un échange d’opinions sur les travaux,y compris la menuiserie réalisée par le père de Zigaina,Guido,un menuisier que le peintre a souvent représenté. L’atelier, divisé en plusieurs espaces, est le cinquième octogone – après l’entrée-cuisine, la salle à manger, le salon et la zone nuit – auquel on accède par quelques marches descendant vers un espace baigné de lumière diffuse, encombré de toiles, d’outils, de photographies, de livres, de catalogues, de plaques et de négatifs. C’est la seule construction à deux étages, où le peintre avait un lit pour dormir lorsqu’il travaillait tard dans la nuit. Pasolini le décrivait comme un « petit camp de concentration », car il était isolé, à l’image de la vie de Zigaina, loin des grandes villes qui l’avaient pourtant célébré. Non qu’il dédaignât la compagnie. La maison d’hôtes, où Pasolini aimait séjourner, rebaptisée « osteria », était conçue autour d’un grand pressoir et avait accueilli Gian giacomo et Inge Feltrinelli, Sandro Pertini, Alida Valli, Elio Bartolini, le recordman du monde de triple saut Giuseppe gentile, ainsi que Ninetto Davoli, Laura Betti et Maria Callas. Zigaina racontait que le mobilier provenait du décor du Décaméron, dans lequel le peintre avait lui-même joué.
La Casa Zigaina : Un Carrefour d’Art et de Mémoire au Frioul
Table of Contents
Giuseppe Zigaina, artiste polyvalent de renommée internationale, a collaboré avec l’architecte Giancarlo De Carlo pour concevoir sa maison à Cervignano del Friuli. Plus qu’une simple demeure, cette construction unique reflète la vie et l’œuvre de l’artiste, tissant un lien indissoluble entre l’art, le territoire et la mémoire.
Une Maison, un Atelier, une Légende
Construite en cinq octogones irréguliers, la Casa Zigaina abrite non seulement l’espace de vie de l’artiste, de sa femme et de sa fille, mais également son atelier et ses archives. L’architecture, en harmonie avec la ferme frioulane environnante, s’inspire de la vision partagée par Zigaina et De Carlo d’un art engagé et participatif. Le cœur de la maison est le salon, doté d’un fogolâr (cheminée circulaire) autour duquel la vie familiale et artistique se déroulait. L’atelier, un espace à part, est un véritable “camp de concentration” créatif, comme le décrivait pasolini, regorgeant d’outils, de toiles et de souvenirs.
Un Héritage Préservé
L’acquisition de la Casa Zigaina par la Région Frioul-Vénétie Julienne assure la préservation de ce lieu unique. Ouverte au public, elle deviendra un center d’interprétation de l’œuvre de Zigaina, connectée à d’autres lieux emblématiques de la région tels que la maison de Pasolini à Casarsa della Delizia. Des dépendances seront transformées en résidence pour artistes, perpétuant l’esprit avant-gardiste de Zigaina.
L’amitié et l’Inspiration
L’amitié entre Zigaina et Pier Paolo Pasolini a profondément influencé la création de la Casa zigaina.La maison d’hôtes, surnommée “osteria”, a accueilli de nombreuses personnalités, témoignant de l’importance du lien social dans l’univers de zigaina. L’influence de Pasolini est palpable dans la dimension poétique et onirique de l’œuvre de Zigaina, ancrée dans l’histoire, le territoire et la mémoire.
Zigaina en quelques chiffres clés :
| Information | Détail |
|———————–|—————————————|
| Naissance | 1924 |
| Décès | 2007 |
| Exposition Biennale de Venise | 24 ans |
| Collaboration De Carlo | Probablement à partir de 1954 |
| Techniques maitrisées | Peinture, gravure, écriture, photo, scénographie |
FAQ : Casa Zigaina
Q: Où se trouve la Casa Zigaina ?
R: À Cervignano del Friuli, dans la région Frioul-Vénétie Julienne, en italie.
Q: Qui était Giuseppe Zigaina ?
R: Un artiste italien multidisciplinaire (peintre, graveur, écrivain, photographe, scénographe).
Q: Qui a conçu la Casa zigaina ?
R: L’architecte Giancarlo De Carlo.
Q: Quand la Casa Zigaina sera-t-elle accessible au public?
R: Des informations précises sur la date d’ouverture au public seront disponibles prochainement via le site internet du projet.
Q: Quel est le lien entre Zigaina et Pasolini?
R: Ils étaient amis proches et leur œuvre partage une dimension poétique et onirique commune.