Dans une déclaration aux correspondants à New York, l’ONU a dénoncé le ciblage par les Houthis de navires marchands et commerciaux dans la voie navigable essentielle qui comprend le canal de Suez, et a signalé des attaques contre des navires militaires.

L’ONU s’inquiète des menaces continues des Houthis de reprendre leurs attaques contre des navires marchands et commerciaux en mer Rouge, ainsi que de leurs attaques signalées contre des navires militaires dans la région, appelant à la « pleine liberté de navigation ».

Frappes américaines

« Nous réaffirmons notre préoccupation face au lancement de multiples frappes sur les zones contrôlées par les Houthis au Yémen par les États-Unis ces derniers jours », poursuit la déclaration.

« Selon les Houthis, les frappes aériennes du week-end ont fait 53 morts et 101 blessés, signalés dans la ville de Sana’a, les gouvernorats de Sa’ada et d’Al Baydah, y compris des informations faisant état de victimes civiles, et ont entraîné des perturbations de l’approvisionnement en électricité dans les localités voisines. »

Les Houthis, qui contrôlent de larges portions du Yémen, y compris la capitale, ont commencé à cibler les navires liés à Israël dans la voie navigable par solidarité avec le Hamas et le peuple palestinien, suite au début de la guerre à Gaza en octobre 2023. La semaine dernière, ils ont déclaré que les attaques reprendraient en raison du blocus continu de l’aide à l’enclave.

L’ONU a appelé à la retenue de toutes les parties et à la fin de « toutes les activités militaires ».

« Toute escalade supplémentaire pourrait exacerber les tensions régionales, alimenter des cycles de représailles susceptibles de déstabiliser davantage le Yémen et la région et poser de graves risques à la situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays », poursuit la déclaration.

Appel à la retenue

L’Envoyé spécial de l’ONU, Hans Grundberg, a été en contact étroit avec les acteurs yéménites, régionaux et internationaux ces derniers jours.

« Il a appelé à la plus grande retenue et au respect du droit international humanitaire, et il a plaidé pour un recentrage sur la diplomatie afin d’éviter une déstabilisation incontrôlable au Yémen et dans la région. D’autres contacts sont maintenus par son bureau à de nombreux niveaux », a déclaré le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq.

M. Grundberg a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de médiation menés par l’ONU afin qu’ils puissent « donner des résultats ».

Gaza : Le blocus israélien continue d’entraver les efforts de secours

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a averti lundi que la quasi-totalité des 2,4 millions d’enfants du territoire palestinien occupé ont été touchés par le conflit et la violence en cours.

Le Directeur régional de l’UNICEF pour le moyen-Orient et l’Afrique du nord, Edouard Beigbeder, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation à Gaza à la fin d’une mission d’évaluation de quatre jours.

Il a déclaré qu’environ un million d’enfants vivent désormais sans les éléments de base dont ils ont besoin pour survivre en raison du blocus de l’aide israélienne.

Cela comprend plus de 180 000 doses de vaccins essentiels pour les enfants, suffisamment pour vacciner et protéger entièrement 60 000 enfants de moins de deux ans, ainsi que 20 respirateurs vitaux pour les unités de soins intensifs néonatals.

Les autorités israéliennes ont fermé tous les points de passage vers Gaza depuis plus de deux semaines.

Olga Cherevko, du bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA), a rappelé que lorsque le cessez-le-feu a commencé, « nous avons pu fournir une aide vitale à des centaines de milliers de familles ».

Ils ont également « apporté de l’espoir » – mais cela se transforme maintenant en peur et en inquiétude : « Le temps n’est pas de notre côté. Il est impératif que le flux d’approvisionnement soit rétabli. L’aide doit être autorisée à entrer. »

Flambée des prix

Le Program alimentaire mondial (PAM) a signalé que les fermetures des points de passage de l’aide ont entraîné une flambée des prix. Ce mois-ci, le coût du gaz de cuisine a grimpé jusqu’à 200 % par rapport à février et n’est désormais disponible qu’au marché noir.

Les partenaires humanitaires signalent également un manque de liquidités. « Les propriétaires de magasins ne peuvent pas réapprovisionner leurs stocks ni payer leurs fournisseurs. La situation est particulièrement aiguë dans le nord de Gaza et à Khan Younis », a déclaré le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq.

« Malgré la suspension de l’entrée de marchandises à Gaza, l’ONU et ses partenaires continuent de fournir des services vitaux au plus grand nombre possible de personnes vulnérables.

Plus de 3 000 enfants ont été examinés par des partenaires humanitaires pour détecter la malnutrition à Gaza au cours des deux dernières semaines et seul un petit nombre de cas de malnutrition aiguë ont été identifiés, a ajouté M. haq.

Mais ils avertissent que la situation pourrait s’aggraver si l’arrêt de l’aide à Gaza se poursuit.

L’UNICEF affirme que de grandes quantités de fournitures essentielles sont bloquées à quelques dizaines de kilomètres de la bande de Gaza, dont 20 respirateurs pour les unités de soins intensifs néonatals et plus de 180 000 doses de vaccins essentiels pour les enfants.

Les paiements d’intérêts dépassent les investissements climatiques dans presque tous les pays en développement

Enfin,un avertissement des économistes de l’ONU à la CNUCED selon lequel presque tous les pays en développement paient plus d’intérêts sur leurs dettes que d’investissements essentiels dans la résilience climatique.

La cheffe de la CNUCED, Rebeca Grynspan, a déclaré que l’architecture financière mondiale actuelle coûte cher aux pays en développement qui souffrent d’un sous-investissement chronique.

Il n’existe toujours pas de filet de sécurité universel pour protéger les pays contre les chocs extérieurs, ni de système financier multilatéral pour fournir des ressources abordables à long terme à grande échelle, a poursuivi Mme Grynspan.

Les données de la CNUCED montrent que 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour le service de leur dette que pour la santé ou l’éducation.

En 2023,le pays en développement moyen a dépensé 16 % de ses recettes d’exportation pour le service de sa dette,soit plus de trois fois la limite fixée pour la reconstruction de l’allemagne après la guerre,a expliqué Mme Grynspan au début de la Conférence internationale de l’agence des Nations Unies sur la gestion de la dette,qui vise à trouver des solutions pour la gestion de la dette publique,la transparence et la bonne gouvernance.