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Chronique d’un État disparu – Junge Welt

by Nouvelles

Le nouveau roman de Christoph Hein, « Das Narrenschiff » (La Nef des fous), s’ouvre en 1949 sur la rencontre entre Kathinka Lebinski, une écolière brillante, et Wilhelm Pieck, le président de la RDA. Elle est assise à ses côtés lors de sa visite à son école.Cet événement sera immortalisé sur une carte postale. Quarante ans plus tard, à la fin du roman, Kathinka déchire cette carte, après lui avoir adressé un dernier baiser.

Ce roman est une vaste chronique que Christoph Hein propose trente-cinq ans après la « Réunification allemande ».C’est l’histoire d’un naufrage prévisible dès le lancement du navire d’État est-allemand. Trop petit et trop fragile pour affronter les tempêtes que la « Guerre froide » allait déchaîner en Europe et dans le monde.Son équipage n’était pas à la hauteur de ces tempêtes et son cap était dicté par une superpuissance au sein de la flotte de laquelle il n’était qu’un modeste vapeur. Hein évoque également les erreurs commises lors de l’intégration de ce navire d’État dans la flotte de l’autre compagnie maritime allemande, qui se considérait comme la nouvelle gagnante de l’histoire après 1989.

Le récit suit la vie de l’ingénieur dr. Johannes Goretzka, de sa femme Yvonne et de leurs enfants Kathinka et Heinrich, du professeur Karsten Emser et de sa femme Rita, tous deux hauts fonctionnaires de l’appareil d’État de la RDA, ainsi que du professeur Benaja Kuckuck, autrefois angliciste et spécialiste de Shakespeare respecté, devenu responsable du département des films pour enfants et adolescents après son retour d’exil en Grande-Bretagne, sur ordre du parti.

Contrairement à ses romans précédents, tels que « Horns Ende » (1985) et « Unterm Staub der Zeit » (2024), Hein se concentre cette fois sur les membres de la nomenklatura du SED et de ses partis satellites, et sur leurs tentatives, malgré leur lucidité croissante, de s’adapter à des conditions de plus en plus contestables afin de ne pas compromettre leur carrière.Il raconte le prix de cette adaptation. Les espoirs et les valeurs d’un « monde enfin libéré » s’éteignent, tandis que la désillusion engendre l’aliénation et la froideur.Cette chronique d’une époque révolue est donc aussi une leçon pour le présent et l’avenir.Au milieu du roman,un court paragraphe en italique peut être interprété comme le credo du chroniqueur : « je continuerai à rapporter ce que je peux,et le lecteur devra reconnaître et admettre que je décris ce dont je peux me porter garant,les caprices que l’histoire allemande et mondiale a connus après la fin de la Seconde Guerre mondiale,ainsi que les rebondissements les plus étranges et inattendus. » L’histoire allemande n’a jamais manqué de rebondissements et de revirements spectaculaires,et nous assistons actuellement à nouveau à des caprices étonnants.

À la fin du roman, après 1990, lorsque les anciens propriétaires de l’Ouest intentent des procès aux Allemands de l’Est pour les expulser de leurs maisons et appartements en vertu de la loi « Restitution avant indemnisation », Christoph Hein fait dire au paysan Jost Kosegarten à Rita Emser : « Si je dois quitter la ferme, je brûlerai toute la maison avant. J’ai beaucoup d’essence et de diesel dans la cave, et je me fiche de ce qu’ils me feront ensuite. »

Aujourd’hui, les Allemands de l’Est n’ont besoin ni d’essence ni de diesel pour un acte de vengeance tardif, un bulletin de vote suffit. Le roman de Christoph Hein aborde également la question de savoir comment et pourquoi cela a pu se produire, et pourquoi le poids du passé ne peut être effacé par une culture du souvenir imposée par l’État.

L’économiste Karsten Emser, professeur au comité central du SED, exprime son désarroi après le discours secret de Nikita Khrouchtchev au XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique en février 1956 :

« Une vraie page, une page sur laquelle on pouvait se tenir sans rougir, il n’y en a pas eu de mon vivant, il n’y en aura probablement plus. Et où je me tiens aujourd’hui, je ne le sais plus. Peut-être sur le pont d’une nef des fous… »
Karsten Emser

“das Narrenschiff” de Christoph Hein : Analyze et Thèmes Clés

Ce texte analyse le roman “Das Narrenschiff” (“La Nef des fous”) de Christoph Hein, qui explore l’histoire de la RDA et ses conséquences, en mettant l’accent sur la désillusion et les défis de l’adaptation.

Résumé du Roman

Le roman s’ouvre en 1949 avec une rencontre entre kathinka Lebinski et Wilhelm Pieck, le président de la RDA, symbolisant l’établissement de l’État est-allemand. Le récit est une chronique de la République démocratique allemande,examinant les vies de divers personnages,notamment ceux de la nomenklatura du SED,comme l’ingénieur Johannes Goretzka,sa femme Yvonne et Karsten Emser et sa femme Rita,ainsi que Benaja Kuckuck. Le roman met en lumière les tentatives de ces personnages à s’adapter aux conditions changeantes, et les conséquences de cette adaptation. Le roman aborde également la question des conséquences post-réunification et de l’opposition des allemands de l’Est face à la loi de “restitution avant Indémnisation”.

Thèmes Clés

L’histoire et le naufrage de la RDA : Le roman est présenté comme une chronique du naufrage de l’État est-allemand, un “navire” fragile face aux tempêtes de la Guerre froide.

La désillusion et l’adaptation : Il examine la manière dont les membres de la nomenklatura s’adaptent à des conditions contestables, et le prix de cette adaptation, menant à l’aliénation et à la froideur.

Les conséquences de la Réunification : Le roman évoque les conflits post-réunification, notamment les questions de propriété et de restitution.

Le poids du passé : Hein explore comment et pourquoi le passé ne peut être effacé,notamment via les réflexions du personnage Karsten Emser.

Personnages Principaux

Kathinka Lebinski : Lycéenne rencontrant Wilhelm Pieck, symbole du destin de la RDA.

Dr. Johannes Goretzka et Yvonne : Ingénieur et sa femme.

Karsten Emser et Rita : Hauts fonctionnaires de l’appareil d’État.

Benaja Kuckuck : Angliciste devenu responsable du département des films pour enfants.

* Jost kosegarten : Paysan exprimant sa colère face à l’après-réunification.

FAQ

Quelle est la période couverte par le roman ?

Le roman couvre une période allant de 1949 (la rencontre initiale) jusqu’à l’après-réunification en Allemagne.

Quel est le thème principal du roman ?

le thème principal est l’histoire de la RDA, sa chute, le coût de l’adaptation et les conséquences de la réunification allemande.

Qui est Karsten Emser ?

Karsten Emser est un économiste et professeur au comité central du SED, qui exprime son désarroi face au changement politique.

Quelle est la métaphore centrale du roman ?

Le roman utilise la métaphore d’un “navire” (la RDA) qui sombre, le « Das Narrenschiff », dès le début.

Comment se termine le roman ?

Le roman examine les conflits post-réunification. Il explore la manière dont les Allemands de l’Est envisagent l’avenir après 1990.

Tableau Récapitulatif

| Élément clé | Description |

| :——————— | :—————————————————————————————————————————————— |

| titre du Roman | Das Narrenschiff (La Nef des Fous) |

| Auteur | Christoph Hein |

| Période Couverte | 1949 (début) à Post-Réunification |

| Thème Principal | Histoire de la RDA, Désillusion, Adaptation, conséquences de la Réunification |

| Personnages Clés | Kathinka Lebinski, dr. Johannes Goretzka, Karsten Emser, Benaja Kuckuck, Jost Kosegarten. |

| Métaphore Principale | RDA comparée à un “navire” voué à l’échec |

| Conclusion | exploration des défis de l’adaptation et des conséquences de l’histoire allemande, avec un regard critique sur le passé et le présent. |

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