Certains sont déjà partis. Découragés par une situation qui empire, mois après mois. Lassés de cet ascenseur en panne, depuis trois ans. Du béton du seul escalier qui grimpe en colimaçon à l’extérieur et qui n’a jamais été nettoyé. Fatigués aussi des squats dans le hall. Agacés par les détritus dans le hall et la cour, écÅ?urés par les boîtes aux lettres forcées, les trafics, les va-et-vient de visages inconnus. Sans parler de ce commerce au rez-de-chaussée, qui vend de l’alcool « toute la nuit » et attire « bruit, soûlards et fêtes de quartiers improvisées ».Il y a encore les traces de sang découvertes le matin dans le hall, les tirs de mortier en bas, le parking sous-terrain condamné il y a quelques années pour « limiter le trafic » et par ce mur très haut, construit à l’arrière de l’immeuble, pour empêcher l’accès à la cité de l’Abreuvoir. Au 79, rue d’Odessa, à Bobigny, les habitants vivent un vrai cauchemar. Il y a quelques semaines, une pétition a été lancée dans le quartier. Pour l’heure seule une vingtaine de résidants ont accepté de mettre leur nom pour dénoncer leur quotidien.« On sait qu’il y a des nourrices dans l’immeuble, reconnaît un habitant du quartier pavillonnaire voisin. Cet immeuble, c’est la porte d’entrée de l’Abreuvoir. » Il n’y a qu’à passer devant la façade grisonnante. Une dizaine d’hommes tiennent le mur d’en face, vous demandent qui vous êtes, ce que vous faites ici.« La police est au courant et a déjà fait des interventions dans l’immeuble, explique Frédéric Auguste, responsable de la gestion locative du Freha, un bailleur social qui possède une partie de l’immeuble. Nous avons financé des travaux pour limiter le trafic, comme la construction d’un mur entre l’immeuble et la cité de l’Abreuvoir ou la suppression des faux plafonds pour éviter de stocker la drogue. Mais ça ne suffit pas. » Le reste des copropriétaires ? Ils seraient pour la plupart en dette locative, selon le Freha.A la mairie de Bobigny, on assure plancher sur ce dossier depuis plusieurs semaines. « Le bail du commerce au rez-de-chaussée ne serait pas un bail commercial mais un bail de bureau, explique-t-on au cabinet du maire UDI Stéphane de Paoli. Si c’est vérifié, nous demanderons sa fermeture. » A la préfecture, on précise juste que le commerce possède bien une autorisation pour vendre de l’alcool. Comment réduire les tapages dans ce cas ? « S’il le faut, nous déposerons un arrêté pour empêcher la vente d’alcool, poursuit-on au cabinet. Ã?a ne résoudra pas tout dans l’immeuble mais cela calmera déjà les choses. »
2015-08-11 10:00:00
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