“Est-ce que c’est vous qui mettez les gens en cage?”demande timidement un petit garçon. “Nous, on ne met personne en prison, c’est la justice et le juge”vulgarise immédiatement avec bienveillance Mehdi.
À 24 ans, ce policier toulonnais, originaire de Marseille, anime un atelier dialogue, dans le cadre de la journée Prox’ Raid Aventure, qui s’est tenue vendredi 28 avril 2023 au parc Haussmann de Draguignan.
“Parfois des échanges vifs avec certains”
“Quand on fait cette journée dans les quartiers avec des adolescents, il y a parfois des échanges vifs avec certains d’entre eux, qui ont eu de mauvaises interactions avec la police”souffle Smaïl Aklit, coordinateur pour Raid Aventure, policier dans le XXe arrondissement de Paris.
“Quand il y a ce genre de récits, j’aime bien retracer avec eux cette interaction, ce contrôle ou cette interpellation”explique Mehdi. “Parce que, trop souvent, nous avons des minots, qui n’ont rien à se reprocher et strictement rien sur eux, ni armes, ni stupéfiants, et qui se mettent à courir en nous voyant. Une fois qu’on les rattrape et qu’on les contrôle, au final, nous avons juste perdu du temps.”
“Est-ce que c’est vous qui mettez les gens en cage?”demande timidement un petit garçon. “Nous, on ne met personne en prison, c’est la justice et le juge”vulgarise immédiatement avec bienveillance Mehdi.
À 24 ans, ce policier toulonnais, originaire de Marseille, anime un atelier dialogue, dans le cadre de la journée Prox’ Raid Aventure, qui s’est tenue vendredi 28 avril 2023 au parc Haussmann de Draguignan.
Contrôle au faciès ou comportement suspect?
Questionnés également sur la question des contrôles aux faciès, les policiers répondent sans détour.
“Quand nous patrouillons dans les quartiers, il s’y trouve beaucoup de personnes d’origines étrangères, donc, forcément, quand nous contrôlons, cela tombe sur elles”estime Smaïl Aklit.
Dans un esprit de pédagogie, les policiers, tous bénévoles et venus de partout en France, multiplient les échanges.
“Je n’hésite pas à donner des conseils aux jeunes avec qui je discute”sourit Mehdi, qui rappelle: “Soyez juste respectueux. Si vous n’avez rien à vous reprocher, ne courez pas. Ne traînez pas dans les halls d’immeubles, surtout si c’est un point de trafic. Allez plutôt dans un parc ou dans un café.”
Rapprocher la police et la population
Autant de petites choses qui permettraient d’apaiser les relations entre la police et la population.
“C’est tout l’objectif de cet événement: un rapprochement entre la population et la police, pour qu’il y ait un dialogue sur place”sourit Cédric Fèvre, commissaire de la circonscription Draguignan-Trans-en-Provence, venu sur place.
Jusqu’à 17 heures, les jeunes ont pu participer à de nombreuses activités, toutes animées par des policiers bénévoles: tir laser, escalade, parcours d’obstacles avec une armure et un casque de policier, ou encore du football et de la boxe. “Sans oublier un atelier sur les premiers secours, animé par une collègue de la brigade anticriminalité (Bac)”, précise Smaïl Aklit.
Des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse intégrés
Aux côtés des policiers, ce jour-là, se trouvaient des jeunes de la Protection judiciaire de la jeunesse.
“C’est dans le cadre d’une mission éducative de réparation, en conséquence d’un délit qu’ils ont commis”souffle Kaltoume Karimi, éducatrice spécialisée qui encadrait ces jeunes. “Cela leur permet de se responsabiliser, car ils tiennent le stand en question avec le policier. Cela permet de créer un nouveau rapport avec la fonction.”
Car le policier, pour ces jeunes, symbolise la répression. Dans ce cadre, le dialogue a pu être renoué et, peut-être, une image plus positive tissée.
Renouer le dialogue
“On a longuement débattu depuis ce matin”sourit Mehdi à propos du jeune qui l’accompagne dans le cadre de cette journée. “Il m’a expliqué son ressenti et il a dit de nombreuses choses très intéressantes et j’ai pu lui expliquer mon point de vue.”
De quoi créer une image plus positive dans un contexte national de maintien de l’ordre intense en marge des contestations de la réforme des retraites.
“Il faut faire tomber l’uniforme et juste parler. Ce sont des jeunes qui, une fois motivés, donnent tout”conclut Smaïl Aklit, qui enchaîne depuis deux semaines les journées de ce type. “On a fait Paris, Marseille, Lyon, la Drôme, le Vaucluse et aujourd’hui Draguignan.”
2023-04-29 12:23:00
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