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A Draguignan, un nouveau musée des beaux-arts aux airs de cabinet de curiosités

A Draguignan, un nouveau musée des beaux-arts aux airs de cabinet de curiosités

Pourquoi ouvrir un soixante-sixième musée des beaux-arts en France – le 768esi l’on y ajoute les musées d’art contemporain, d’art moderne, d’art naïf, d’art religieux ou d’archéologie ? « Mais parce que c’est le plus beau »répond avec son accent joyeux et provençal le volubile maire de Draguignan (Var), Richard Strambio.

Ce jeudi 16 novembre, le « musée municipal » dans lequel végétaient quelques œuvres inconnues, issues de collections disparates, a rouvert, refait à neuf par le cabinet BLP & associés (le Musée de l’Orangerie et le Musée de l’homme, à Paris) avec des œuvres massivement restaurées, et un glissement sémantique : bienvenue au Musée des beaux-arts.

Un curieux Auguste Renoir, L’Enfant au biscuit ; deux pastiches de Rembrandt, l’un, français, du XVIIIe siècle, l’autre, flamand, du XVIIe ; un buste de Georges Clemenceau par Auguste Rodin, dont on n’est pas sûr que ni l’un ni l’autre n’en aient été très fiers ; des tableaux quelque peu pompiers – dont une Tentation de Saint-Antoinel’un des rares achats de la ville que l’on ne peut expliquer que par la signature : René Mège du Malmont, un natif du pays –, La Douleur d’Hécube, de Louis Boulanger, tableau auquel pourtant même Théophile Gautier, ami du peintre, avait du mal à trouver des qualités…

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Alors quoi, partir en courant ? C’est la prouesse : force est de constater que, dans l’ancien petit couvent, propriété autrefois de Mgr Martin du Bellay, évêque de Fréjus (Var), se dégage de cet assemblage d’œuvres mineures et d’objets hétéroclites – armes, vases et coquillages – un joli parfum d’intime, la sensation de visiter la maison reconstituée d’un collectionneur, à l’image de celle de Victor Hugo sur l’île anglo-normande de Guernesey, où changer de pièce, c’est se téléporter d’un univers à l’autre.

Le salon chinois, le studio italien, l’arrivée de la couleur, la galerie des portraits : Yohan Rimaud, le conservateur du patrimoine de 37 ans, à qui ses camarades de Besançon, où il officiait jusqu’ici, demandaient : « Mais qu’est-ce que tu vas faire là-bas ? »tient son objectif : « Suivre et exposer une forme d’histoire du goût et de la curiosité… Relier ces œuvres à l’histoire, qui est celle des collections et des collectionneurs. Les montrer telles qu’ils les accrochaient et les regardaient suivant l’époque. Et ainsi leur donner une personnalité. »

Emotions et histoires

On trouve bien sûr également sur ces cimaises quelques jolies choses, comme un Hubert Robert (en cours d’acquisition), un séduisant Charles Camoin, ou ce Portrait de jeune filled’Aimable Lombard, seule peinture connue de ce fils de bonne famille, qui, après avoir sympathisé avec Paul Cézanne à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), et peaufiné son art à Paris, revint sans explications vivre là de ses rentes. L’art est affaire d’émotions mais aussi d’histoires.

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2023-11-23 08:00:30
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