Home » Santé » À propos de la douleur de ne pas être vu | colonne

À propos de la douleur de ne pas être vu | colonne

by Nouvelles
À propos de la douleur de ne pas être vu |  colonne

C’est le premier geste qu’il fait habituellement lorsqu’il me rencontre et il signifie quelque chose comme « Grand-père, prends-moi, tiens-moi un moment, parle-moi !

Je n’ai pas le droit de le rabaisser à nouveau et de le laisser rejoindre les autres tant que je n’ai pas fait cela. Si pour une raison quelconque je ne le fais pas ou ne le fais pas assez, il continue d’insister ou parfois même se met à pleurer. Ce n’est que lorsque je l’aurai tenu et embrassé suffisamment longtemps, ce qui est toujours une question d’attente, que je pourrai le laisser partir en toute confiance. Même si parfois il revient vers moi et lève les mains et je dois les lever à nouveau, de plus en plus courtes. Cela doit également être fait au moment du départ, mais c’est plus rapide car ses parents se joignent ensuite à eux.

Depuis les mois que ce schéma dure entre lui et moi, je me demande souvent ce qui l’anime et j’en arrive à la conclusion que la réponse est une simplicité attachante et basique, même ou surtout lorsqu’il vient avec ses 3 frères et sœur : « Grand-père, regarde moi!”

Ce qui est fondamental est bien illustré par ce qu’a écrit le célèbre critique et dramaturge britannique George Bernhard Shaw (1856-1950), selon beaucoup le “plus grand après Shakespeare” et lauréat du prix Nobel de littérature (1925). : « Le pire péché contre nos semblables n’est pas de les haïr mais c’est l’indifférence. C’est l’essence de l’inhumanité. L’indifférence, c’est dire : tu n’as pas d’importance, tu n’existes pas pour moi.

En d’autres termes, il n’y a rien de plus douloureux que de ne pas être vu. Il n’y a rien non plus pour lequel nous soyons prêts à aller jusqu’à persuader, souvent presque forcer, les autres à nous voir. C’est ce que j’apprends de mon petit-fils. Qu’il n’y a rien de plus important, de plus satisfaisant, de plus rassurant que le sentiment d’être vu et compris. Mais la question inquiétante se pose : combien d’enfants ne sont pas vus, ni compris ?

Ou, pour le dire autrement, combien d’enfants grandissent sans tendresse. Parce que la tendresse n’est rien d’autre qu’une implication émotionnelle et un souci affectif de l’autre. Vous n’avez pas besoin de connaître la sagesse psychologique pour être impliqué émotionnellement. Il suffit d’être là, présent, avec une attention accrue à ce que vit l’autre à ce moment-là.

Shaw : « Il y a quelque chose dans le fait d’être vu qui favorise la croissance. » En d’autres termes, si vous concentrez votre attention sur moi, je grandirai. Quand vous me voyez, la probabilité augmente que je me voie aussi. Mais si vous ne me voyez pas, souvent, je ne me vois pas non plus. Et cela peut effectivement être douloureux.

(répondre ? : [email protected])

2024-01-07 23:51:36
1704671995


#propos #douleur #pas #être #colonne

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.