2024-05-29 10:23:39
Les consommateurs étrangers sont-ils de plus en plus hésitants ? Les ventes au détail au Royaume-Uni et au Canada ont été annoncées vendredi, suivies aujourd’hui par les chiffres australiens, et la déception a été la réaction universelle. Mais dans le contexte, nous ne pensons pas que les choses soient si mauvaises. La météo, les vacances et la variabilité normale des données semblent à l’œuvre ici, ce que les marchés savent parfaitement comprendre. Selon nous, il est toujours essentiel de penser comme les marchés pour garder les données en perspective.
Les résultats d’avril au Royaume-Uni ont été les plus frappants, avec des volumes de ventes en baisse de -2,3% m/m.[i] La valeur des ventes au Canada a chuté de -0,2% m/m en mars (-0,4% en termes de volume), mais l’attention s’est concentrée sur la baisse de -0,6% m/m des ventes hors automobiles (-0,8% en termes de volume).[ii] L’Australie a enregistré un résultat positif pour avril, avec une hausse de 0,1% m/m, mais cela n’a pas suffi à compenser la baisse de -0,4% enregistrée en mars.[iii] La couverture médiatique de ces trois sujets n’a pas été totalement pessimiste, mais les gros titres semblent résignés au manque d’élan positif.
Cela nous semble un peu trop pessimiste. Les données sont toujours brouillonnes à cette période de l’année en raison des tergiversations de Pâques entre mars et avril – une version occidentale atténuée du déséquilibre de l’Asie de l’Est par rapport au Nouvel An lunaire en janvier et février. Les ajustements saisonniers tentent d’en tenir compte, mais le changement de calendrier est une source de confusion. Quoi qu’il en soit, tous les chocolats, jambons et œufs ont chuté en mars de cette année, faussant probablement un peu la base d’un mois à l’autre.
La météo a également joué un rôle au Royaume-Uni. Le mois d’avril a été un désastre, éloignant les acheteurs des rues principales. Si l’on considère que les volumes de ventes hors magasin – principalement le commerce électronique – ont augmenté de 1,1 % m/m, nous pensons que la demande est beaucoup plus ferme que ne le suggèrent les ventes globales.
Dans le même temps, aucun mois ne peut tout dire. Les tendances comptent davantage. Dans les trois cas, la tendance est instable depuis des mois. Ainsi, le chiffre de croissance sur trois mois glissants du Royaume-Uni est en hausse de 0,7 % sur les trois mois jusqu’en janvier. Les ventes australiennes sont pratiquement stables depuis le début de l’année. Idem pour les ventes canadiennes. Dans ce contexte, nous ne serions pas plus enthousiasmés par ces rapports que par les chiffres préliminaires du Canada pour avril, qui montraient un bond de 0,7% m/m.[iv] Ce taux de croissance, bien que satisfaisant, sera presque sûrement révisé, et nous n’avons pas encore les détails sous-jacents. Et encore une fois, les tendances sont dynamiques.
Surtout, tout cela est largement connu. Ils ont constaté une stagnation des dépenses de détail et la réaction des journaux à ce sujet. Pourtant, les marchés des trois pays sont en belle hausse depuis le début de l’année (malgré la volatilité en avril) et ont atteint de nouveaux sommets en monnaie locale ce printemps.[v] Quoi que fassent les ventes au détail, elles ne représentent qu’une partie des dépenses de consommation, qui ne représentent qu’une partie de l’économie, qui n’est qu’un ensemble de facteurs fondamentaux qui pèsent sur les actions.
De plus, les marchés sont tournés vers l’avenir. S’ils sont en bonne hausse malgré des ventes irrégulières, c’est une bonne indication qu’ils envisagent avec impatience l’évolution probable des bénéfices par rapport aux attentes au cours des 3 à 30 prochains mois. Ils semblent s’attendre à de bonnes choses.
Nous aimons les données économiques. Beaucoup! Mais il s’agit parfois d’une distraction rétrospective qu’il est plus important d’examiner que de disséquer. Cela est particulièrement vrai avec des séries de données étroites et souvent instables comme les ventes au détail.
[i] Source : Office des statistiques nationales, au 28/05/2024.
[ii] Source : Statistique Canada, au 28/05/2024.
[iii] Source : Bureau australien des statistiques, au 28/05/2024.
[v] Source : FactSet, au 28/05/2024. Déclaration basée sur les rendements de l’indice MSCI Canada, Australie et Royaume-Uni des marchés d’investissement avec dividendes nets en devises locales.
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