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A quelle demande répondre ? | Page|12

by Nouvelles

À la fin de l’année, le gouvernement a montré sa poitrine avec des données sur la reprise économique, notamment dérivées de l’expansion du secteur des exportations agricoles, minières et énergétiques.

Ces secteurs ont compensé le déclin d’autres domaines, très importants en termes d’emploi et de revenus de la population, comme l’industrie manufacturière, la construction ou le commerce, entre autres.

L’expansion exprimée par l’équation macroéconomique, encore faible, a été la ligne directrice de ce qui s’annonce pour 2025, avec une prévision de croissance de l’ordre de 4 à 5 %.

Avec ce discours, appuyé par des données de consultation qui affirment le maintien du consensus majoritaire, le gouvernement a confirmé la prolongation du budget 2023 jusqu’en 2025.

La continuité du pouvoir discrétionnaire dans la gestion budgétaire est assurée, clé de l’excédent budgétaire en 2024.

Il faut savoir que le budget actuel a été préparé avec de futurs locaux en 2022, et est devenu obsolète avec l’inflation de 2023 et 2024.

Le gel de la ligne budgétaire est fonctionnel pour l’ajustement budgétaire.

Avec cette lecture, le gouvernement maintient le bonus minimum de retraite, sans l’actualiser, maintenant la logique de privilégier l’ajustement avec les revenus de retraite.

Comme si cela ne suffisait pas, l’année commence avec une augmentation du prix du carburant, ce qui, comme nous le savons, a un impact sur les prix globaux de l’économie.

La logique est alors d’approfondir la tronçonneuse et le mixeur, garantissant ainsi la politique d’excédent budgétaire pour 2025.

Celui qui ne pleure pas ne suce pas

Étonnamment, la suspension des paiements des grandes entreprises du secteur le plus dynamique de l’économie, celui du complexe d’exportation du soja, est apparue.

Surtout, « Los Grobo », qui ont annoncé à la Commission nationale des valeurs mobilières, CNV, qu’ils ne feraient pas face à une échéance de 100 000 dollars, ni d’autres pour un total de 10 millions de dollars en « billets à ordre boursier » avec des échéances jusqu’en mars 2025. font valoir des problèmes de « liquidité temporaire ».

La discussion a été initiée à partir de cette situation qui a impliqué d’autres entreprises qui fournissent des intrants pour l’activité la plus rentable économiquement au cours des dernières années.

Le débat est intéressant et surtout sur la question de savoir où mettre l’accent sur les problèmes de l’économie argentine et les impacts sociaux qu’ils entraînent.

Le secteur agroalimentaire concentré affirme qu’il existe des problèmes locaux et mondiaux.

Parmi les prix mondiaux, on fait référence à la baisse du prix international, de plus de 600 dollars la tonne à la moitié, environ au cours des cinq dernières années, associée à une augmentation de la production mondiale, notamment de la part des principaux producteurs et exportateurs, concurrents. du pays : USA et Brésil.

À cela s’ajoutent des problèmes locaux, liés au fait que les retenues restent élevées et, en outre, le taux de change est contenu, appréciant la monnaie locale.

Ce qu’ils raisonnent et exigent, c’est le suivant : à mesure que les prix internationaux baissent, le gouvernement devrait réduire les retenues pour améliorer la rentabilité de ce secteur concentré de l’économie. En outre, et comme si cela ne suffisait pas, une dévaluation, pour améliorer le prix de vente des exportations sur lesquelles repose l’agro-industrie d’exportation du complexe oléagineux.

Le gouvernement répond que c’est un problème des entreprises, qui ont accumulé des actions à des prix élevés dans un calcul erroné des nouvelles et successives dévaluations après la grande réalisée en décembre 2023. Ils assurent que c’était une « mauvaise décision » des entreprises. et, par conséquent, ils doivent en supporter le coût.

Face au problème de ces entreprises, le lobby des grands exportateurs exige la réduction des retenues et la dévaluation monétaire, installant le message de faible rentabilité de l’activité.

Alors quelle est la priorité ? Vers quel secteur social la politique publique doit-elle s’adresser ? Quels intérêts socio-économiques privilégier ?

Chacun joue son rôle et dans les secteurs concentrés de la production primaire et de l’exportation, la réduction ou la suppression des retenues et la correction du taux de change sont privilégiées.

Si les retenues sont supprimées, le solde budgétaire sera affaibli et nécessitera un ajustement plus important des dépenses sociales, augmentant ainsi l’impact de la pauvreté de la population, comme cela s’est produit en 2024.

La dévaluation se reflète dans les prix et alimente l’inflation, une question centrale de politique publique dans le conflit sur le consensus social.

C’est pourquoi la revendication sociale des retraités, des travailleurs et travailleuses et de l’ensemble de l’économie et de la société liée au processus économique du marché intérieur doit accroître sa présence et sa visibilité dans le conflit sur les revenus. Celui qui ne pleure pas n’est pas nul dit le tango.

Lutte pour le revenu et la richesse

Le problème est de savoir comment la richesse socialement générée est distribuée.

Il n’y a pas d’équation à somme nulle, donc une revendication ou une autre est privilégiée et le débat est de savoir qui gagne qui dans le conflit sur les revenus et la richesse.

Il y a ceux qui établissent que le problème est la rentabilité du capital et y associent des solutions adaptées à la demande du noyau concentré du pouvoir économique.

Dans un autre sens, le principal problème est d’inverser les conséquences de l’ajustement des revenus de retraite et de salaire et pour la majorité sociale appauvrie par l’ajustement et la restructuration régressive en cours.

Au-delà de la situation des entreprises en difficulté, la réalité est que la politique économique repose sur le contrôle de l’État et l’intervention sur deux prix importants de l’activité économique : les salaires et le taux de change.

Le gouvernement ultralibéral intervient pour baisser les salaires et apprécier la monnaie locale et contenir la hausse des prix et de l’inflation, et ainsi parvenir à un consensus politique pour son projet stratégique de changement régressif dans la structure des relations socio-économiques du pays.

Il n’est pas nécessaire de se soumettre au chantage à la rentabilité du capital, ni à la dynamique discursive du libre marché lorsque l’État intervient en faveur du capital, des profits, de l’accumulation et de la domination.

Le défi est d’établir un consensus politique majoritaire pour un modèle de production et de développement qui réponde aux besoins de la majorité de la société, seule possibilité de permettre à la demande sociale de prévaloir sur celle du pouvoir concentré.

* Docteur en Sciences Sociales, UBA. Professeur universitaire en économie politique.

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