À Thionville, des débats traduits en langue des signes

Le scénario

À Thionville, la retransmission en direct des réunions municipales remonte au mandat de Bertrand Mertz (2008-2014). Un dispositif maintenu par Anne Grommerch et même étendu par le maire actuel, Pierre Cuny, à la communauté d’agglomération Portes de France-Thionville qu’il préside. Pour l’élu, la diffusion de ces débats politiques sur la plateforme Youtube ne poursuivrait qu’un noble intérêt : « C’est l’expression de la démocratie à livre ouvert. Ce n’est pas de la politique politicienne, nous ne sommes pas dans une idée de rendre ces images opposables. De mon point de vue, plus c’est transparent, mieux c’est. »

Pierre Cuny voit aussi dans cette captation un outil pour rompre avec l’image austère renvoyée par la politique locale. Lui-même le consent : avant ses premiers pas dans l’arène municipale en 2008, il méconnaissait cet organe. « Je ne savais même pas qu’on pouvait assister à un conseil municipal… Avec ces vidéos, on sort de cette apparence de huis clos qui pèse sur nos réunions. »

L’audimat

La retransmission des conseils n’a jamais souffert d’une avarie technique suite à une connexion massive de « télécitoyens » thionvillois. Si l’image ne sature pas, c’est en raison de l’audience très limitée de ces échanges entre élus : « Cela va de 25 personnes pour un conseil très technique, sans grand intérêt politique, à 250 spectateurs lorsque les sujets abordés se révèlent plus polémiques », détaille le maire. Lequel en convient : « Oui, cela paraître peu. Mais on ne doit pas pour autant se priver de ce canal d’informations. »

Sous-titres

Il s’agit, ici, d’une spécificité thionvilloise : ces conseils municipaux et communautaires sont accessibles aux malentendants depuis 2016.

Une interprète traduit ces échanges en langue des signes dans une incrustation dédiée à l’image : « Cela s’inscrit pleinement dans notre politique handicap. » La Ville alloue chaque année un budget de 3000 € à l’association en charge de ces sous-titres.