Duke Fakir tient son prix pour l’ensemble de sa carrière dans les coulisses de la 51e cérémonie annuelle des Grammy Awards à Los Angeles le 8 février 2009. Fakir, le dernier des Four Tops originaux, est décédé lundi d’une insuffisance cardiaque à l’âge de 88 ans.
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NEW YORK — Abdul « Duke » Fakir, le dernier membre original survivant du groupe Motown bien-aimé Four Tops, connu pour des tubes tels que « Reach Out, I’ll Be There » et « Standing in the Shadows of Love », est décédé à l’âge de 88 ans.
Fakir est décédé lundi d’une insuffisance cardiaque à son domicile de Détroit, selon un porte-parole de la famille, entouré de sa femme et d’autres proches. Le fondateur de Motown, Berry Gordy, a déclaré dans un communiqué que Fakir avait contribué à incarner « le sens du spectacle, la classe et l’art » des Tops.
« Duke était avant tout un ténor – doux, suave et toujours vif », a déclaré Gordy. « Pendant 70 ans, il a conservé intact l’héritage remarquable des Four Tops. »
Les Four Tops ont été parmi les groupes les plus populaires et les plus durables de Motown, atteignant leur apogée dans les années 1960. Entre 1964 et 1967, ils ont eu 11 tubes dans le top 20 et deux n° 1 : « I Can’t Help Myself (Sugar Pie, Honey Bunch) » et le classique de l’opéra « Reach Out I’ll Be There ». D’autres chansons, souvent des sagas de douleur et de deuil romantiques, comprenaient « Baby I Need Your Loving », « Standing in the Shadows of Love », « Bernadette » et « Just Ask the Lonely ».
Beaucoup des plus grandes stars de Motown, des Supremes à Stevie Wonder, ont grandi dans la compagnie de Detroit fondée par Gordy à la fin des années 1950. Mais Fakir, le chanteur Levi Stubbs, Renaldo « Obie » Benson et Lawrence Payton étaient ensemble depuis une décennie lorsque Gordy les a engagés en 1963 (après que le groupe l’ait refusé quelques années plus tôt) et ils avaient déjà un jeu de scène raffiné et un style vocal polyvalent qui leur permettait d’interpréter n’importe quoi, des chansons country aux standards pop comme « Paper Doll ».
À leurs débuts, ils s’appelaient les Four Aims, mais se rebaptisèrent bientôt les Four Tops pour éviter toute confusion avec le quatuor d’harmonie blanc des Ames Brothers.
Les Tops avaient enregistré pour plusieurs labels, dont le célèbre Chess Records de Chicago, sans grand succès commercial. Mais Gordy et le directeur artistique Mickey Stevenson les ont associés à l’équipe de composition et de production composée d’Eddie Holland, Lamont Dozier et Brian Holland, et ils ont rapidement compris le truc, mêlant des harmonies serrées et envoûtantes au baryton urgent, parfois désespéré, de Stubbs.
Après le départ de Holland-Dozier-Holland de Motown en 1967, les Tops ont connu un succès plus sporadique, avec des tubes au cours des années suivantes, notamment « Still Water (Love) » et deux chansons classées dans le top 10 au début des années 1970 pour ABC/Dunhill Records, « Keeper of the Castle » et « Ain’t No Woman (Like the One I’ve Got) ». Ils ont atteint le top 20 pour la dernière fois au début des années 1980, avec la ballade sentimentale « When She Was My Girl ».
Pendant toute la durée de leur carrière, ils ont continué à se produire en concert et ont parfois fait des tournées avec les membres plus récents des Temptations, une rivalité amicale ayant débuté lorsque les groupes se sont produits ensemble lors du concert télévisé de 1983 marquant le 25e anniversaire de Motown. Alors que les Temptations et d’autres groupes ont souffert de problèmes de drogue, de dissensions et de changements de personnel, les Four Tops sont restés unis et intacts jusqu’à la mort de Payton en 1997. (Benson est décédé en 2005 et Stubbs en 2008).
« Ce que j’aime le plus chez eux, c’est qu’ils sont très professionnels, ils s’amusent dans ce qu’ils font, ils sont très affectueux, ils ont toujours été des gentlemen », a déclaré Wonder à leur sujet lorsqu’il a contribué à leur intronisation au Rock and Roll Hall of Fame en 1990.
Fakir a ensuite fait une tournée sous le nom de Four Tops avec le chanteur principal Alexander Morris, Ronnie McNeir et Lawrence « Roquel » Payton Jr., le fils de Lawrence Payton.
« Au fur et à mesure que chacun d’entre eux (les membres originaux) disparaissait, un petit peu de moi partait avec eux », a déclaré Fakir à UK Music Reviews en 2021. « Lorsque Levi nous a quittés, je me suis retrouvé dans un dilemme quant à ce que j’allais faire à partir de ce moment-là, mais après un certain temps, j’ai réalisé que le nom ainsi que l’héritage qu’ils nous avaient laissé devaient simplement perdurer, et à en juger par la réaction du public, il est vite devenu assez évident que j’avais fait la bonne chose et je me sens vraiment bien à ce sujet. »
Outre le Rock Hall of Fame, leurs honneurs incluent leur élection au Grammy Hall of Fame en 1998 et la réception d’un Grammy Lifetime Achievement Award en 2009. Plus récemment, Fakir travaillait sur un projet de comédie musicale à Broadway basé sur leur vie et avait terminé les mémoires « I’ll Be There », publiés en 2022.
Fakir a été marié deux fois, les 50 dernières années à Piper Gibson, et a eu sept enfants (dont six lui survivent). Au milieu des années 1960, il a été brièvement fiancé à Mary Wilson des Supremes.
Résident de Detroit depuis toujours, mais resté chez lui même après que Gordy eut déménagé le label à Los Angeles au début des années 1970, Fakir était d’origine éthiopienne et bangladaise et a grandi dans un quartier difficile où les gangs rivaux noirs et blancs se battaient souvent. Il rêvait très tôt de devenir athlète professionnel, mais il était également un chanteur talentueux dont le ténor lui a valu d’être remarqué en tant qu’interprète dans la chorale de son église. Il était adolescent lorsqu’il s’est lié d’amitié avec Stubbs, et les deux premiers ont chanté avec Benson et Payton lors d’une fête d’anniversaire organisée par un groupe de « filles » local dont Fakir se souvenait comme de « jeunes filles de la haute société et très raffinées ».
« Le chant était le résultat de notre volonté d’aller à la fête à la recherche des filles ! » a déclaré Fakir dans une interview accordée à
« Nous avons demandé à Levi de choisir une chanson et de chanter le rôle principal. Nous l’accompagnerions. Et bien, quand il a commencé, nous nous sommes tous mis à chanter comme si nous avions répété la chanson pendant des mois ! Notre mélange était incroyable. Nous nous regardions les uns les autres pendant que nous chantions, et juste après, nous avons dit : « Mec, c’est un groupe ! C’est un groupe ! » »
