Activité génétique dans la dépression liée au système immunitaire et à l’inflammation

Ces résultats suggèrent que cibler le système immunitaire pourrait constituer un traitement potentiel pour ceux qui ne répondent pas aux antidépresseurs traditionnels. L’étude souligne la nécessité d’approches médicales personnalisées dans le traitement de la dépression, basées sur les différences biologiques individuelles.

Faits clés :

  1. Environ 1 personne dépressive sur 3 présente des niveaux élevés d’inflammation.
  2. Les gènes liés au système immunitaire sont plus actifs chez les personnes souffrant d’inflammation et de dépression.
  3. Cibler l’inflammation pourrait aider les patients qui ne répondent pas aux antidépresseurs standards.

Une nouvelle étude, menée dans le cadre d’un effort commun entre des chercheurs britanniques et italiens, offre de nouvelles informations sur les mécanismes biologiques à l’origine du trouble dépressif majeur (TDM), et en particulier sur le rôle du système immunitaire.

L’étude a spécifiquement analysé « l’expression des gènes », le processus par lequel les instructions contenues dans nos gènes sont exprimées, influençant les fonctions corporelles.

L’ouvrage est publié dans la revue Psychiatrie Moléculaire.

L’étude a révélé que les personnes souffrant de dépression et présentant des niveaux d’inflammation accrus présentaient une activité accrue des gènes liés au système immunitaire et à l’activité métabolique. Crédit : Actualités des neurosciences

Environ 1 personne souffrant de dépression sur 3 présente des niveaux élevés d’inflammation, une activation du système immunitaire, la défense de notre corps contre les stimuli potentiellement nocifs, tels que les infections.

Pendant le stress, l’inflammation est activée pour combattre efficacement les menaces, et c’est probablement la raison pour laquelle le système immunitaire est activé dans la dépression, qui est une condition de stress chronique.

Les personnes souffrant de dépression et d’inflammation présentent un risque plus élevé de ne pas répondre aux antidépresseurs standards et pourraient bénéficier de traitements supplémentaires ciblant le système immunitaire, tels que les anti-inflammatoires.

Ainsi, comprendre les mécanismes biologiques à la base de cette inflammation accrue pourrait également éclairer les moyens d’aider les personnes souffrant de dépression, en particulier celles qui ne répondent pas aux antidépresseurs standards.

« Dans le cas de la dépression, comme dans presque toutes les pathologies, il n’existe pas de solution unique. Comprendre la diversité des personnes souffrant de dépression signifie également reconnaître les différents modèles biologiques en action. À mesure que le domaine de la médecine de précision progresse, la psychiatrie doit suivre le rythme », déclare le Dr Luca Sforzini, de l’IoPPN de King.

Les chercheurs ont utilisé une technologie appelée « séquençage de l’ARNm » pour mesurer l’activité de tous les gènes exprimés dans le sang. L’étude a révélé que les personnes souffrant de dépression et présentant des niveaux d’inflammation accrus présentaient une activité accrue des gènes liés au système immunitaire et à l’activité métabolique.

« Grâce à l’expression des gènes, nous pourrions capturer quelque chose de différent de ce qui est cliniquement observable, quelque chose d’« intermédiaire » entre ce qui est codé dans nos gènes et ce qui se manifeste finalement. De telles recherches pourraient donc aider à mieux comprendre la biologie de la dépression », explique le professeur Annamaria Cattaneo.

Dans l’étude, les chercheurs ont également identifié un profil d’expression génique spécifique chez les individus ayant répondu efficacement à un antidépresseur, avec des changements dans les mécanismes biologiques pertinents non seulement pour l’inhibition de la fonction immunitaire mais également pour la protection du cerveau, suggérant que ces facteurs biologiques Ces processus peuvent jouer un rôle dans le rétablissement de ces personnes après la dépression et dans le fonctionnement des antidépresseurs.

Dans l’ensemble, la présente étude démontre l’importance de l’expression des gènes dans la compréhension de la biologie de la dépression et des actions des antidépresseurs.

Nos gènes et leurs modèles biologiques associés pourraient expliquer les différences entre les différents types de dépression, comme ceux qui répondent ou non aux antidépresseurs standards, ou ceux qui développent ou non des comorbidités médicales comme le diabète et des problèmes cardiovasculaires.

“Notre recherche met en évidence la nécessité de comprendre les bases biologiques des différents types de dépression, en s’éloignant de l’approche traditionnelle pour se tourner vers des approches plus ciblées et personnalisées”, explique le professeur Carmine Pariante.

À propos de cette actualité de recherche sur la génétique et la dépression

Abstrait

Les profils transcriptomiques sont des indicateurs importants des mécanismes et voies moléculaires impliqués dans le trouble dépressif majeur (TDM) et ses différents phénotypes, tels que la dépression immunométabolique.

Nous avons effectué des analyses du transcriptome entier et des voies sur 139 individus de l’étude observationnelle, cas-témoins, BIOmarkers in DEPression (BIODEP), 105 avec MDD et 34 témoins.

Nous avons divisé les participants MDD en fonction des niveaux d’inflammation, mesurés par la protéine C-réactive (CRP) sérique à haute sensibilité, en n= 39 « non enflammé » (CRP n = 31 avec « CRP élevée » (1 à 3 mg/L), et n= 35 avec « inflammation de bas grade » (>3 mg/L).

Nous avons effectué le séquençage de l’ARN du sang total à l’aide d’Illumina NextSeq 550 et des analyses statistiques avec le package Deseq2 pour les statistiques R (corrigées par RUV) et des analyses de voies ultérieures avec Ingenuity Pathway Analysis. Les voies immunométaboliques ont été activées chez les individus présentant une CRP > 1 mg/L, bien que, de manière surprenante, le groupe CRP 1 à 3 ait présenté une activation immunitaire plus forte que le groupe CRP > 3.

Nous avons en outre divisé les participants au MDD en fonction de l’exposition et de la réponse aux antidépresseurs (n= 47 non-répondants, n= 37 répondeurs, et n= 22 sans médicament) et identifié des voies immunomodulatrices et neuroprotectrices spécifiques chez les répondeurs (en particulier par rapport aux non-répondeurs), qui pourraient être pertinentes pour la réponse au traitement.

La reconnaissance et l’intégration de ces mécanismes faciliteront une approche de médecine de précision dans le TDM.

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