Les nanorobots automoteurs réduisent les tumeurs de la vessie de 90 %
Par les rédacteurs de HospiMedica International
Publié le 16 janvier 2024
Le cancer de la vessie est l’un des cancers les plus répandus dans le monde, notamment chez les hommes où il occupe la quatrième place. Son taux de récidive est élevé, avec environ la moitié des cas récidivant dans les cinq ans, ce qui nécessite une surveillance continue. Ce besoin constant de suivi et de traitements répétés fait du traitement du cancer de la vessie l’un des plus coûteux. Si les traitements actuels, qui consistent à administrer des médicaments directement dans la vessie, offrent des taux de survie favorables, leur efficacité thérapeutique reste encore limitée. Une approche émergente et prometteuse est l’utilisation de nanoparticules, en particulier de nanorobots, capables de s’autopropulser et de délivrer des agents thérapeutiques directement aux cellules cancéreuses.
Une avancée récente réalisée par des scientifiques de l’IRB Barcelone (Barcelone, Espagne) a démontré le potentiel des nanorobots alimentés à l’urée dans le traitement du cancer de la vessie. Dans leur étude, l’équipe a obtenu une réduction significative de 90 % de la taille des tumeurs de la vessie chez la souris en utilisant une dose unique administrée par ces nanorobots. Les nanorobots sont essentiellement de minuscules machines composées de sphères de silice poreuses. Leurs surfaces sont équipées de divers composants, chacun servant un objectif spécifique. L’un des composants clés est l’enzyme uréase, qui réagit avec l’urée présente dans l’urine, propulsant le nanorobot vers l’avant. Un autre élément crucial est l’iode radioactif, largement utilisé dans le traitement des tumeurs localisées.
Image : Accumulation de nanorobots dans la tumeur visualisée grâce à des techniques de microscopie développées ad hoc (Photo fournie par l’IRB Barcelone)
Comprendre comment ces nanorobots pénètrent dans la tumeur était un défi, car ils ne possèdent pas d’anticorps spécifiques pour la reconnaissance de la tumeur et parce que le tissu tumoral est généralement plus rigide que le tissu sain. Cependant, l’équipe a découvert que les nanorobots pouvaient détruire la matrice extracellulaire de la tumeur en augmentant localement le pH grâce à leur action automotrice. Cette action améliore leur pénétration et leur accumulation dans la tumeur. Les chercheurs ont observé que lorsque les nanorobots entrent en collision avec l’urothélium, agissant comme s’ils heurtaient un mur, ils pénètrent et s’accumulent efficacement à l’intérieur du tissu tumoral plus spongieux.
La mobilité de ces nanobots augmente considérablement leurs chances d’atteindre et d’impacter la tumeur. De plus, la délivrance localisée de ces nanorobots, porteurs du radio-isotope, réduit les effets secondaires potentiels. La forte accumulation de ces nanorobots dans les tissus tumoraux intensifie également l’impact radiothérapeutique. Cette recherche offre des pistes prometteuses pour le traitement du cancer de la vessie, réduisant potentiellement les séjours à l’hôpital, réduisant les coûts et améliorant le confort des patients. La prochaine phase de recherche est déjà en cours, visant à déterminer si les tumeurs réapparaissent après un traitement par ces nanorobots.
“Avec une dose unique, nous avons observé une diminution de 90 % du volume de la tumeur. Ceci est nettement plus efficace étant donné que les patients atteints de ce type de tumeur ont généralement 6 à 14 rendez-vous à l’hôpital avec les traitements actuels”, a déclaré Samuel Sánchez, professeur de recherche ICREA à l’IBEC. et responsable de l’étude. « Une telle approche thérapeutique améliorerait l’efficacité, réduisant ainsi la durée des hospitalisations et les coûts de traitement. »
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IRB Barcelone
2024-01-16 18:11:48
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