(Agence Ecofin) – Dans l’actualité santé en Afrique cette semaine : mobilisation de 11 pays africains pour lutter contre le paludisme, symbolisée par la déclaration de Yaoundé ; des décès dus à la méningite au Ghana et d’autres liés à la fièvre de Lassa dans l’État de Benue au Nigeria. Plus loin, de nouveaux engagements mondiaux pour contrer le cancer du col de l’utérus et au Togo, la vigilance requise après des cas de rougeole signalés.
Lutte contre le paludisme : la déclaration de Yaoundé mobilise 11 pays africains
Les ministres de la Santé de 11 pays africains les plus touchés par le paludisme (dont le Burkina Faso, le Nigeria et la Tanzanie) se sont réunis cette semaine à Yaoundé, au Cameroun. Il en est sorti une déclaration dite “Déclaration de Yaoundé”, pour lutter contre le paludisme. Dans cette déclaration, les représentants de ces onze pays s’engagent à poursuivre la mise en œuvre de l’approche « une charge élevée à un fort impact ».
?? Nouvelles enthousiasmantes de la Conférence ministérielle sur le paludisme à Yaoundé, au Cameroun ! ?? Les ministres de la santé des pays à forte charge de morbidité et à fort impact (HBHI) ont signé la Déclaration de Yaoundé sur le paludisme ? qui traduit les engagements… pic.twitter.com/XH2ZmI0J0l
– Ambassade américaine à Yaoundé (@USEmbYaounde) 6 mars 2024
Ceci, dans le but de « lutter de manière durable et équitable contre le paludisme » en s’appuyant sur quatre piliers (la volonté politique de réduire la mortalité due au paludisme, l’utilisation de l’information à des fins stratégiques pour obtenir un impact, de meilleures orientations politiques et stratégiques et une riposte nationale coordonnée contre le paludisme), et deux environnements porteurs (systèmes de santé nationaux fonctionnels et adoption d’une approche multisectorielle).
« Cette déclaration marque une étape importante dans la lutte contre le paludisme, non seulement pour les pays concernés, mais aussi pour le monde entier » selon le Dr Michael Charles, Président-directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.
À l’échelle africaine, la lutte contre le paludisme progresse tout de même dans de nombreux pays. Le Cap-Vert est par exemple le dernier pays en date à avoir été officiellement certifié exempt de paludisme par l’OMS, au début de 2021.
De nouveaux engagements mondiaux pour contrer le cancer du col de l’utérus
Cette semaine, une vague de nouveaux engagements a été prise par plusieurs pays, consistant en un “pas historique” vers l’élimination du cancer du col de l’utérus, selon l’OMS. C’était en marge du premier forum mondial sur la question, à Carthagène en Colombie. Des pays, des politiques et des programmes nouvellement engagés, ainsi que près de 600 millions de dollars de financement supplémentaire ont été mobilisés lors de la rencontre, avec pour objectif de sauver des centaines de milliers de vies d’ici 2030.
C’est la journée de sensibilisation au #VPH !
➡️Le VPH est l’IST la plus courante et la principale cause du cancer du col de l’utérus.
➡️Le VPH est souvent transmis sexuellement.
➡️Le cancer du col de l’utérus est la 1ère cause de décès liés au cancer dans la Région africaine. pic.twitter.com/oIQqFy8ptw— OMS Afrique (@OMS_Afrique) 4 mars 2024
Si les ambitions visant à étendre la couverture vaccinale et à renforcer les programmes de dépistage et de traitement sont pleinement réalisées, le monde pourrait éliminer un cancer pour la première fois, indique-t-on. Plusieurs pays ont également pris des engagements. Par exemple, la République démocratique du Congo s’engage à introduire le vaccin HPV dès que possible en utilisant le schéma à dose unique recommandé par l’OMS, tandis que l’Éthiopie s’engage à mettre en œuvre une stratégie de livraison de vaccins robuste et à dépister et traiter un million de femmes éligibles chaque année.
Ghana : des décès dus à la méningite
Au Ghana, quatre décès dus à la méningite cérébrospinale (MCS) ont été enregistrés dans la région de l’Upper West, avec un total de 18 cas signalés depuis janvier 2024, a fait savoir le Dr Collins Boateng Danquah, directeur régional adjoint de la santé publique de l’Upper West, dans une récente interview. L’expert indique que 5 des 11 municipalités/districts de la région ont rapporté des cas de la maladie. Dans le lot, la municipalité de Wa se distingue par le plus grand nombre de cas, avec 6 cas signalés, suivie de la municipalité de Nandom et du district de Wa West, chacune enregistrant 4 cas. La municipalité de Jirapa a signalé 3 cas, tandis que le district de Nadowli-Kaleo présente seulement 1 cas. Le Dr Danquah a exhorté le public à signaler rapidement des symptômes tels que maux de tête, fièvre, douleurs au cou, température élevée, convulsions et vomissements, à l’établissement de santé le plus proche. Rappelons que la méningite, une infection grave des membranes recouvrant le cerveau et la moelle épinière, constitue un défi majeur pour la santé publique à l’échelle mondiale. Dans la foulée, le Service de santé du Ghana mène activement une surveillance pour la détection précoce et le traitement.
Togo : vigilance après des cas de rougeole signalés
Au Togo, des cas de rougeole ont été confirmés dans plusieurs districts sanitaires cette année, notamment dans ceux de la Kéran et de l’Oti-Sud, qui connaissent une épidémie.
Alerte : des cas de rougeole signalés au nord du Togo. pic.twitter.com/WTYyIHerX5
— Aubin Koûtélé ?? (@layera42) 8 mars 2024
Selon le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, des mesures ont été prises, incluant la recherche et la prise en charge des cas, le renforcement de la surveillance épidémiologique, et la sensibilisation à la vaccination et aux symptômes. La rougeole, très contagieuse et grave, peut être évitée par la vaccination. Les autorités sanitaires appellent à la vigilance et à l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène pour prévenir la propagation de la maladie.
Nigeria : neuf décès liés à la fièvre de Lassa dans l’État de Benue
Au Nigeria, neuf décès dus à la fièvre de Lassa ont été enregistrés en deux mois dans l’État de Benue. Selon l’épidémiologiste d’État, Dr Sam Ngishe, la maladie s’est propagée dans 7 des 23 zones de gouvernement local de l’État, touchant 46 personnes, y compris des travailleurs de la santé et des personnes déplacées internes. Le taux de mortalité élevé reste préoccupant, bien que des mesures soient prises pour renforcer la surveillance, la communication des risques et l’hygiène dans les communautés, notamment les camps de personnes déplacées internes, où la propagation est plus susceptible en raison de conditions précaires.
Côte d’Ivoire : une intoxication alimentaire à Yamoussoukro
En Côte d’Ivoire, des membres d’une famille d’un village dans la commune de Yamoussoukro (située à 240 kilomètres au nord d’Abidjan), sont confrontés à une grave crise de santé après un dîner du vendredi 1er mars 2024. Sept membres, dont 2 nourrices, sont touchés par une intoxication alimentaire, rapportent les médias locaux.
Yamoussoukro : Sept membres d’une famille victimes d’intoxication alimentaire via @iciabidjan
— iciabidjan (@iciabidjancom) 5 mars 2024
Les 2 nourrices et 2 autres membres sont encore aux soins intensifs au CHR de Yamoussoukro. C’est suite à un repas familial du vendredi, préparé par la mère, qu’une cascade de symptômes s’en est suivie, affectant même la responsable de la cuisine. La famille est confrontée à des complications, avec 4 membres toujours hospitalisés, dont les 2 nourrices.
Ayi Renaud Dossavi
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2024-03-09 11:54:00