Adif paralyse la méga-cause par le cartel ferroviaire

Adif paralyse la méga-cause par le cartel ferroviaire

2023-06-12 14:57:26

L’Adif a pris un tournant radical dans sa stratégie juridique pour réclamer aux entreprises impliquées dans le soi-disant “cartel ferroviaire” les dommages économiques causés par leurs pratiques anticoncurrentielles et a renoncé à engager, du moins pour l’instant, un cabinet d’avocats spécialisé en matière de concurrence pour défendre leurs intérêts dans cette macro-cause, la première dans laquelle une entité de l’administration le public demande une indemnisation pour une pratique anticoncurrentielle.

La direction de l’Adif a décidé de suspendre le processus de contractualisation ouvert en octobre 2021 pour engager un cabinet spécialisé en droit de la concurrence qui fournira une assistance juridique dans la préparation des demandes de dommages et intérêts sur les trois flancs dans lesquels elle aspirait à lutter contre les entreprises désignées par la CNMV pour leurs pratiques abusives : pour l’adoption d’accords de répartition des contrats sur le marché de la construction, de la fourniture, de l’installation et de la maintenance des systèmes d’électrification des lignes ferroviaires à grande vitesse ; pour la distribution des appels d’offres publics lancés dans la même zone ; et pour l’adoption d’accords pour la répartition des contrats sur le marché de la maintenance des systèmes d’électrification des lignes ferroviaires conventionnelles.

L’entreprise fait valoir dans le rapport dans lequel elle justifie la suspension du processus de passation des marchés que le retard dans l’attribution du marché, retardé à plusieurs reprises en raison des réclamations présentées par les entreprises qui n’ont pas été adjugées, et l’état d’avancement de la procédure judiciaire Ces près de deux ans d’attente ont substantiellement modifié le panorama juridique qui s’annonce et ont vidé de sens une grande partie des procédures judiciaires que le contrat était censé accélérer.

Il explique qu’au moment de la rédaction du contrat, l’un des objectifs était de déposer les demandes de dommages-intérêts correspondantes, mais à ce jour, 19 des 30 procédures déposées ne sont qu’en attente de vote et de décision, et la plupart des autres sont déjà en cours la phase des conclusions, qui rendrait leur apparence stérile à ce stade de la procédure. Elle comprend également que selon que la Cour nationale, dont la décision sur l’affaire est attendue dans les prochaines semaines, ratifie ou non la résolution de la CNMC, certaines entreprises sanctionnées pourraient renoncer à poursuivre et choisir de tenter de parvenir à un accord de réparation. dommages bilatéraux avec l’ADIF en dehors des tribunaux, ce qui accélérerait et réduirait les coûts de la procédure d’indemnisation.

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En tout cas, d’Adif, ils soulignent à ce journal que la décision ne signifie pas renoncer “à exercer les actions en justice correspondantes pour réclamer des dommages-intérêts dérivés de l’entente contre les entreprises responsables”. Et ils précisent que, par conséquent, ils pourront lancer un nouvel appel d’offres lorsque des conditions techniques favorables seront réunies pour garantir “la meilleure défense de nos intérêts”.

Le litige trouve son origine dans l’opinion que la CNMC fermée en 2019, pour laquelle elle a sanctionné 15 entreprises pour avoir formé plusieurs cartels pour la distribution d’appels d’offres publics pour l’infrastructure ferroviaire d’Adif. Plus précisément, les appels d’offres liés à l’électrification et aux systèmes électromécaniques pour les lignes de trains conventionnels et à grande vitesse. L’amende infligée à ces sociétés par la Concurrence s’élève à 118 millions d’euros.

Dans le premier de ces cartels, celui lié à la électrification des lignes AVE, les 15 sociétés suivantes sont impliquées : Cobra, Siemens, Elecnor, Semi, Inabensa, Alstom, Isolux, Cymi, Comsa, Electren-ACS, Neopul-Sacyr, Citracc et Eym. Selon la Concurrence, entre 2008 et 2016, 24 appels d’offres pour la construction et la maintenance de l’électrification de l’AVE ont été distribués pour une valeur de 837 millions d’euros.

Les entreprises impliquées ont agi par l’intermédiaire des Unions Professionnelles Temporaires (UTE) avec lesquelles elles ont remporté les appels d’offres et se sont engagées à partager facturation et marges à parts égales. Selon la CNMC, la stratégie consistait à ce que lesdits syndicats ‒dont la formation était préalablement convenue entre les entreprises‒ qui obtiennent les contrats transfèrent un montant de la production et de la marge bénéficiaire à ceux qui ne sont pas attributaires, qui présenteraient des offres de couverture ou d’accompagnement non- gagnants pour simuler un appel d’offres.

Le deuxième des cartelscréé pour l’électrification du train conventionnel, a fonctionné entre mai 2002 et jusqu’en novembre 2016. Selon la Concurrence, les faits accrédités indiquent que les dix sociétés qui ont créé ce cartel (Elecnor, Cobra, Semi, Inabensa, Cymi, Alstom, Electren, Siemens, Telice et Eym) ont conclu des accords concernant au moins 239 appels d’offres, dont 173 ont finalement été attribués et remportés par des sociétés du cartel, pour un montant total réparti entre les sociétés de 134 millions d’euros.

Un appel d’offres de trois millions

Le processus d’appel d’offres ouvert par l’ADIF, doté d’un budget initial de trois millions d’euros, a donné lieu à une rude concurrence entre certains des cabinets d’avocats les plus réputés du pays en termes de concurrence tels que Roca Junyent, Cremades & Calvo Sotelo, Broseta ou Ontier, qui ont assisté à l’appel d’offres ont également été attirés par le fait qu’il s’agissait de la première macro-cause d’une réclamation pour dommages illégaux collusoires déposée par une administration publique en Espagne, qui était considérée comme ayant un effet de report à l’avenir.

Le contrat a été attribué en trois lots en mai 2022 au cabinet d’avocats Ontier, mais il n’est jamais devenu opérationnel car l’attribution a déclenché une série de réclamations devant le Conseil consultatif des marchés publics qui a initialement paralysé l’attribution et finalement forcé une révision du processus, après que l’agence relevant du ministère des Finances s’est entendue avec l’une des entreprises plaignantes, en particulier celle de l’ancien ministre de la Justice avec José Luis Rodríguez Zapatero, Francisco Caamaño, qui a contesté la sanction qui lui a été appliquée dans le cadre du procès pour réduction imprudente présumée.



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