L’Assemblée nationale a adopté une loi d’amnistie pour les crimes commis entre février 2021 et 2024, en lien avec des manifestations ou des accusations politiques.
Publié le : 03/07/2024 – 00:20
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Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
Après une longue journée de débat, cette loi d’amnistie a été adoptée à une courte majorité, avec 94 voix pour et 49 voix contre. Les députés de la majorité ont été soutenus par les parlementaires du Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade.
L’objectif de cette loi est de réconcilier le pays après trois ans de tensions politiques. Cependant, le texte ne fait pas l’unanimité au sein de la société sénégalaise, qui craint qu’il n’entraîne l’impunité pour les auteurs de crimes durant cette période.
Selon Amnesty International, soixante personnes sont mortes lors des manifestations au cours des trois dernières années. Aucun responsable n’a encore été poursuivi et ne le sera désormais après cette amnistie. Seule une indemnisation des victimes au cas par cas est prévue par cette loi.
En revanche, ce texte devrait permettre la libération de certains prisonniers politiques, dont le candidat du parti d’opposition Pastef, Bassirou Diomaye Faye, toujours en détention provisoire pour incitation à l’insurrection.
Un autre bénéficiaire potentiel de cette amnistie est le principal opposant du pays, Ousmane Sonko. La ministre de la Justice a souligné à plusieurs reprises ce mercredi soir que ce sera au juge de décider qui est amnistié ou non.