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Affaire Aurélie Vaquier : Jugement de Samire Lymani devant les assises de l’Hérault

En 2021, Aurélie Vaquier, âgée de 38 ans, a été retrouvée morte sous une dalle de béton à son domicile conjugal à Bédarieux. Son compagnon affirme qu’elle a été tuée par un inconnu, qui aurait ensuite fabriqué cette tombe improvisée. Cette version est pleine d’incohérences et sera examinée lors du procès aux assises de l’Hérault.

Samire Lymani, âgé de 41 ans, est en détention préventive depuis la découverte du corps le 7 avril 2021 et risque la réclusion criminelle à perpétuité lors de son jugement qui aura lieu du mardi 17 janvier.

L’accusé avait signalé la disparition de sa compagne le 23 février 2021, près d’un mois après qu’elle ait donné signe de vie pour la dernière fois, selon lui. Elle serait partie du domicile conjugal avec juste son téléphone portable et quelques vêtements. Elle aurait ensuite envoyé un message étrange suggérant son désir de se retirer pour écrire.

Son corps a finalement été découvert à leur domicile, sous une dalle de béton coulée sous une estrade en bois cachée sous un empilement d’objets. Selon les médecins légistes, Aurélie Vaquier aurait été étranglée.

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Agé de 39 ans à l’époque, en cours de divorce et père de deux enfants, Samire Lymani était arrivé de l’Ain dans l’Hérault à l’été 2020. Il avait alors rencontré sa nouvelle compagne avec qui il avait emménagé à Bédarieux, une commune de 6 000 habitants dans le Haut-Languedoc.

Ils avaient prévu de créer un point de vente de produits cosmétiques biologiques fabriqués par la jeune femme, mais le couple se disputait régulièrement depuis plusieurs semaines.

L’instruction a révélé un comportement considéré comme “inadapté et incohérent” de la part de l’accusé, notamment son départ “précipité” de Bédarieux le 28 janvier 2021 pour se rendre en région lyonnaise. A son retour au domicile conjugal une semaine plus tard, il n’avait pas signalé la disparition de sa compagne, mais avait effectué des travaux dans la maison. Il avait continué à utiliser la carte bancaire de sa compagne, proféré des insultes à son égard et fréquenté activement des sites de rencontres.

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Les enquêteurs estiment également que le message rempli de fautes d’orthographe, dans lequel Aurélie Vaquier aurait annoncé son intention de quitter Bédarieux le 28 janvier, n’a pas été écrit sur l’ordinateur du couple ni sur le portable de la jeune femme, retrouvé plusieurs mois plus tard caché derrière une plaque de plâtre par le nouveau propriétaire de la maison.

Ils sont également convaincus que le sarcophage de béton dans lequel la victime a été trouvée a été fabriqué par son compagnon. Un tel ouvrage aurait nécessité au moins “six heures de travail par un maçon qualifié qui n’est pas sujet à la panique ou au stress”.

Les enquêteurs soulignent également qu’il aurait été plus facile pour l’accusé de cacher le corps de sa compagne chez lui, puisque la France était alors soumise à un couvre-feu en raison de la pandémie de Covid-19, rendant difficile l’évacuation d’un corps “en plein jour ou aux heures interdites”.

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Samire Lymani affirme de son côté que sa compagne a été tuée pendant son absence de Bédarieux, entre le 28 janvier et le 6 février, et qu’il n’a découvert la dalle sous l’estrade que le 7 avril, lors de la découverte du corps.

Les psychiatres et psychologues ont décrit l’accusé comme un homme “impulsif” avec une “personnalité caméléon” et “borderline”, présentant “une toute puissance infantile” et “une immaturité psycho-affective”. Cependant, cela n’aurait pas affecté son discernement au moment du meurtre.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a récemment avancé le chiffre de 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022, une baisse accueillie avec prudence par les associations féministes.

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