Gaël Perdriau est désormais mis en examen pour “participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un chantage” et “détournement de fonds publics”, dans l’affaire du chantage à la sextape qui secoue la mairie de Saint-Étienne. Il était déjà mis en examen pour “chantage” depuis le 6 avril 2023. Il avait alors été placé sous contrôle judiciaire, avec une caution de 60.000 euros.
Le maire de Saint-Étienne (ex-LR), âgé de 51 ans, a été auditionné pendant près de huit heures, ce vendredi, au tribunal judiciaire de Lyon par les deux juges d’instruction. Gaël Perdriau “conteste toujours l’intégralité des faits” qui lui sont reprochés selon ses avocats qui, dans un communiqué, annoncent leur intention de faire “dans les tous prochains jours des demandes de confrontation qui démontreront la véracité des déclarations de (leur) client”.
Neutraliser politiquement son premier adjoint
Gaël Perdriau est soupçonné d’être l’instigateur, d’avoir pensé et mis en œuvre ce chantage, grâce à des images compromettantes, destinées à neutraliser politiquement son ex-premier adjoint centriste, Gilles Artigues. Il est également soupçonné d’avoir mis en place un mécanisme pour financer ce chantage grâce à des détournements de fonds publics.
Ce vendredi, l’élu a également été interrogé sur une autre affaire : des soupçons de tentative de chantage sur l’ancien maire de Saint-Étienne, Michel Thiollièreplus “il n’a pas été mis en examen pour ces faits-là”, affirme son avocat, Me Christophe Ingrain.
Pierre Gauttieri, ancien directeur de cabinet de Gaël Perdiau, avait, lui, déjà été mis en examen pour “chantage” en avril dernier, en même temps que Gaël Perdriau et qu’un ancien adjoint municipal Samy Kéfi-Jérôme et l’ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet. Gauttieri avait jusque-là nié toute responsabilité dans cette affaire. Mais, durant sa dernière audition par les juges d’instruction, l’ancien bras droit a mis en cause le maire, en affirmant qu’il avait donné son “feu vert” à l’opération de chantage et qu’il en avait réglé le financement, selon des extraits de procès-verbaux publiés par Mediapart.
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Un détournement de fonds publics via des associations
Le maire de Saint-Étienne est soupçonné d’avoir rémunéré les acteurs de ce chantage via des prestations fictives, facturées à deux associations locales, subventionnées par la mairie. Pour la première association nommée “Artistes de la Galerie Art Pluriel”, un subvention de 20.000 euros a été versée. Deux de ses responsables ont été mis en examen en décembre 2023 pour “complicité de détournement de fonds publics” et “abus de confiance”. Pour la seconde association “France Lettonie Loire Auvergne”, le président et la trésorière ont été mis en examen le 10 janvier 2024.
“Je me battrai pour démontrer mon innocence”
“En dépit des pressions que je subis, des injures qui me sont adressées et des déceptions que je vis, je me battrai pour démontrer mon innocence”avait déclaré Gaël Perdriau, début janvier, après l’annonce de la mise en examen de son ancien directeur de cabinet, Pierre Gauttieri pour “association de malfaiteurs”. Le maire de Saint-Étienne a été exclu du parti Les Républicains dès le début de cette affaire. Il s’était mis en retrait de la présidence de la métropole des Saint-Étienne en décembre 2022, mais a toujours refusé de démissionner de son poste à tête de la ville.
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