2024-02-20 13:50:29
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Une analyse de Pascal Schumacher
L’affaire Vincenz a été considérée par les médias comme l’une des plus grandes affaires de criminalité en col blanc en Suisse. L’accusé, Pierin Vincenz, était tout sauf un inconnu. Le directeur de la troisième banque de Suisse de l’époque était accessible et terre-à-terre. Il était originaire des Grisons et était très différent des dirigeants des deux grandes banques. La sensation médiatique a été d’autant plus grande que lui, plus que tout autre, s’est retrouvé dans la ligne de mire de la justice.
Les allégations sont lourdes, tout comme le verdict de première instance. Il y a deux ans, le tribunal de district de Zurich a condamné Vincenz à une peine de prison de trois ans et neuf mois. La première instance a considéré qu’il était prouvé que l’ancien directeur de la Raiffeisenbank et son associé Beat Stocker étaient coupables de fraude et de gestion d’entreprise déloyale. À la surprise générale, le tribunal supérieur a annulé le verdict prononcé contre l’ancien patron de Raiffeisen.
De graves failles dans l’accusation
La juridiction supérieure accuse le procureur de graves lacunes dans l’acte d’accusation. C’est trop détaillé et irait au-delà du cadre juridique. Cela n’est pas conforme au Code de procédure pénale. En première instance, le parquet a eu presque entièrement gain de cause. Vincenz et Stocker, l’ancien patron de la société de cartes de crédit Aduno, ont participé illégalement à des sociétés qui ont ensuite été rachetées par Raiffeisen et Aduno.
Le verdict du tribunal supérieur est étonnant. Le procureur Marc Jean-Richard-dit-Bressel est considéré comme un avocat hors pair doté d’un excellent parcours. Il n’est pas joignable pour commenter.
Pour l’instant, le parquet n’a pas encore officiellement reçu la décision de la juridiction supérieure et ne peut donc ni l’analyser ni la commenter. Une chose est claire : ce revirement a pris l’accusation du mauvais pied. Elle devra faire face à des questions désagréables.
Pascal Schumacher
Rédacteur d’affaires
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Pascal Schumacher est avocat et historien. Il travaille depuis 15 ans comme journaliste économique à la télévision suisse.
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