Des sans-abri ont attendu pendant des heures une place au nouveau refuge de Verdun qui a ouvert ses portes vendredi soir, après la fermeture du centre d’hébergement du Complexe Guy Favreau, dans le quartier chinois de Montréal.
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«On va rester ici jusque ça ouvre. On n’a pas le choix, on n’a nulle part où aller», explique Juliette Roussel.
La femme de 58 ans faisait partie des cinq ou six personnes arrivées autour de 14 h, cinq heures avant l’ouverture des portes, à 19 h.
Elle est dans la rue depuis neuf mois. Depuis, elle fréquentait le refuge du Complexe Guy-Favreau. Elle a dû quitter ce lieu à 5 h du matin, cette fois pour ne pas y retourner le soir venu.
Déménagement
Le centre d’hébergement d’urgence du quartier chinois qui avait ouvert ses portes pendant la pandémie a fermé pour de bon en raison de travaux majeurs.
La Ville de Montréal a offert de le reloger temporairement dans un édifice de Verdun qui doit être converti en logements abordables ce printemps.
«On a pris le taxi, ça nous a coûté 31$, mais on ne savait pas trop où c’était», explique Mmoi Roussel, qui n’avait jamais mis les pieds à Verdun auparavant.
Pour sa part, Padr Ben a parcouru les 6 kilomètres qui séparent le Complexe Guy-Favreau du nouveau refuge, à pied.
«On m’a donné l’adresse et on m’a dit que j’aurais un lit», dit l’homme de 40 ans.
15 lits de moins
Contrairement au refuge du Complexe Guy-Favreau, celui de Verdun offrira des services 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Il ne comptera toutefois que 50 lits, alors que celui du Complexe en comptait 65, en plus de 20 places assises.
«C’est préoccupant. C’est 85 places en moins dans un lieu où il y a une très forte demande et ce n’est pas tout le monde qui va se déplacer [du centre-ville à Verdun] pour avoir un lit», a réagi la directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, Annie Savage.
Elle déplore qu’à l’approche de l’hiver, le milieu communautaire doive tenir le fort pour loger les personnes vulnérables.
La Société de développement social (SDC), qui gère le refuge, a décliné nos demandes d’entrevue. «On est très occupés avec le déménagement», a indiqué sur place Widad Reghai, coordonnatrice en chef.
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