Première modif : 15/04/2023 – 15:09
Depuis ce samedi, la capitale soudanaise Khartoum est le théâtre d’affrontements armés entre l’armée du général al-Burhan et les paramilitaires des Forces de réaction rapide (RSF), dirigées par Mohammed Hamdan Dagalo.
Avec notre envoyé spécial à Khartoum, Eliott Brachet
La guerre est déclarée entre les deux armées du Soudan. Depuis 9h30 du matin samedi, des combats ont eu lieu dans des zones stratégiques de la capitale, avec des tirs intenses et ininterrompus, à l’arme lourde et légère. Ils se concentrent à côté d’enclaves de pouvoir au centre de Khartoum, notamment autour du palais présidentiel, du quartier général des forces armées et de l’aéroport survolé par des avions militaires.
Les deux forces s’accusent. Qui a ouvert le feu ? Dur à dire. La situation est encore incertaine. Les habitants de Khartoum sont barricadés chez eux. Les Soudanais vivent dans la peur du conflit depuis des semaines.
Selon diverses informations, des affrontements ont également éclaté dans le nord du pays, à Méroé, sur une base militaire. C’est à côté de cette base militaire que les Forces de réaction rapide se sont déployées jeudi matin, faisant monter la tension entre les deux armées rivales.
Les deux généraux aux commandes du pays depuis la chute d’Omar al-Bachir se préparaient depuis des semaines à l’attaque, bien qu’ils aient mené conjointement un coup d’État contre le gouvernement civil, en octobre 2021. Depuis décembre dernier, des négociations étaient en cours pour trouver une issue à cette crise, mais incapables de surmonter leurs divergences, les deux généraux préfèrent la guerre aux négociations.
L’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a appelé les militaires et les paramilitaires à cesser “immédiatement” les combats à Khartoum. “M. Perthes a contacté les deux parties pour leur demander une cessation immédiate des hostilités, pour la sécurité du peuple soudanais, pour empêcher de nouvelles violences dans le pays”, indique un communiqué de l’ONU au Soudan.
