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Afrique : Paludisme en Afrique – Pourquoi la plupart des pays ne l’ont pas encore vaincu

Afrique : Paludisme en Afrique – Pourquoi la plupart des pays ne l’ont pas encore vaincu

Le paludisme reste l’une des maladies parasitaires les plus dévastatrices pour l’homme. En 2020, il y avait environ 241 millions de cas et 672 000 décès liés au paludisme. C’est un point fort augmenter à partir de 2019.

L’une des raisons pour lesquelles il est si persistant est que le parasite du paludisme a une cycle de vie complexe. Il implique de nombreux stades de développement différents et de multiples hôtes (moustiques et humains).

Et en Afrique, ce qui ajoute au défi de la lutte contre le paludisme, c’est que le continent abrite certains des plus grands vecteurs efficaces du paludisme. Ceux-ci incluent Anopheles gambiae et An. funeste. En outre, l’espèce de parasite du paludisme Plasmodium falciparum, le espèce dominante en Afrique, est le plus meurtrier. Il est responsable de la plupart des cas de paludisme et des décès – dont 80 % surviennent chez les enfants de moins de cinq ans.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu ces facteurs lorsqu’elle a exclu l’Afrique de sa première campagne mondiale d’éradication du paludisme, qui s’est déroulée de 1955 à 1969.

Depuis lors, de nombreux progrès ont été réalisés dans la lutte contre le paludisme. Il s’agit notamment des moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée, des tests de diagnostic rapide du paludisme et des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) pour le traitement du paludisme.

Mais l’élimination du paludisme reste un défi. Seulement deux pays africainsl’Algérie et le Maroc, ont été certifiés sans paludisme par l’OMS.

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les objectifs d’élimination restent hors de portée. Dans cet article, nous en soulignons quatre : la pauvreté, les mouvements humains, la résistance et le changement climatique.

La pauvreté

Les progrès limités vers l’élimination du paludisme ne sont pas surprenants étant donné que certains des pays les plus touchés par le paludisme en Afrique font également partie des les pays les plus pauvres dans le monde.

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Le paludisme est à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté. La maladie restera donc un problème important en Afrique, si rien n’est fait pour améliorer le statut socio-économique des communautés touchées par le paludisme. L’élimination de la pauvreté pour améliorer la santé et le bien-être de tous fait partie à la fois de la millénaire et durable objectifs de développement. Cela devrait être une priorité pour les gouvernements des pays où le paludisme est endémique.

Mobilité

L’Afrique a l’une des populations à la croissance la plus rapide, avec un haut niveau de mobilité. Les populations marginalisées et vulnérables font partie des groupes les plus mobiles en Afrique. Ils parcourent de grandes distances à travers des pays avec des intensités de transmission du paludisme variables.

La mobilité humaine est fortement associée à la propagation des maladies infectieuses, comme l’ont démontré les récentes épidémies de COVID-19, d’Ebola et de monkeypox. Cela représente un défi pour les aspirations d’élimination du paludisme en Afrique.

Les parasites du paludisme et les moustiques ne respectent pas les frontières nationales, les services de lutte contre le paludisme doivent donc s’étendre aux populations mobiles et marginalisées. L’accès universel à des diagnostics et à un traitement efficaces du paludisme réduira le fardeau du paludisme en diminuant la transmission ultérieure.

La résistance

L’une des plus grandes menaces à l’élimination et à l’éradication du paludisme est la Apparition et propagation de la résistance aux insecticides, aux diagnostics et aux médicaments.

Les vecteurs et les parasites du paludisme se sont avérés très adaptables. Ils ont rapidement développé des mécanismes pour survivre et se multiplier en présence d’insecticides et de médicaments antipaludéens, respectivement.

La résistance aux insecticides est largement répandue dans Région africaine. Elle réduit l’efficacité des stratégies basées sur la suppression des vecteurs, telles que les moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée et la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent.

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Pour prolonger la durée de vie efficace des insecticides disponibles, l’OMS a fourni nouvelle orientation dans son manuel de gestion intégrée des vecteurs. Le manuel souligne l’importance de la surveillance entomologique de routine pour déterminer le type de vecteurs présents, les changements de comportement des vecteurs et le statut de sensibilité aux insecticides du vecteur. Toutes ces informations peuvent guider une suppression efficace des vecteurs si elles sont disponibles en temps utile.

La mise en place de la méthode de diagnostic et du traitement appropriés dépend également de la mise en place d’un système de surveillance robuste. Le système doit être capable de générer des données d’efficacité en temps quasi réel pour permettre une prise de décision rapide fondée sur des preuves. Le besoin de ce type de surveillance de routine est devenu encore plus urgent car les parasites du paludisme africains ont développé des mutations qui leur permettent d’échapper à la détection par les tests de diagnostic rapide les plus largement utilisés sur le continent. Ces cas non détectés ne seront pas traités, ce qui pourrait entretenir la transmission. Le résultat sera une augmentation importante des cas de paludisme, des maladies graves et potentiellement des décès.

En plus de devenir invisibles aux tests de diagnostic rapide, les parasites P. falciparum dans de nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale sont devenus résistant aux artémisinines. Il s’agit d’un composant des antipaludéens les plus largement utilisés en Afrique, les ACT. La propagation des parasites résistants à l’artémisinine augmentera potentiellement le nombre de cas et de décès, répétant la tendance dévastatrice observée lors de l’apparition antérieure de parasites résistants aux médicaments. La perte des ACT réduirait considérablement les efforts d’élimination, car il n’existe actuellement aucun nouvel antipaludique approuvé par l’OMS. Des efforts sont nécessaires pour prévenir la propagation des parasites résistants à l’artémisinine grâce à une surveillance et à des mesures de confinement solides.