Un premier navire espagnol chargé de vivres se dirigeait jeudi vers la bande de Gaza, alors que les efforts s’accélèrent pour acheminer plus d’aide humanitaire vers ce territoire palestinien en proie à la famine après plus de cinq mois de conflit entre Israël et le Hamas.
Alors que les médiateurs n’ont pas réussi à conclure un accord de cessez-le-feu avant le début du ramadan le 11 mars, l’ONU craint une famine généralisée dans ce territoire assiégé par Israël, en particulier dans le nord, difficilement accessible, où environ 300 000 personnes vivent.
Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays ont décidé de diversifier les moyens d’acheminement de l’aide à la population, que ce soit par des largages en parachute ou un corridor maritime depuis Chypre.
Dans le nord de la bande de Gaza, les habitants scrutent le ciel chaque jour dans l’espoir de voir des parachutes tomber, mais les quantités larguées sont limitées. Dès que les parachutes approchent du sol, ils se précipitent au milieu des débris pour tenter de récupérer de la nourriture.
“Depuis le début de la guerre et le déplacement des populations vers le sud, nous n’avons pas reçu d’aide. Nous errons depuis tôt le matin en espérant voir des parachutes tomber au-dessus de nous”, a témoigné un déplacé, Mokhles al-Masry, à Beit Lahia. Il a ajouté que ces colis ne couvrent même pas 1% des besoins des habitants.
Les bombardements israéliens se sont poursuivis sans relâche, faisant 69 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le gouvernement islamiste a déploré plus de 40 frappes aériennes sur Rafah, Khan Younès, ainsi que sur le centre et le nord du territoire.
Pour répondre à cette crise humanitaire, un premier bateau espagnol chargé de vivres fournis par l’ONG américaine World Central Kitchen se dirigeait jeudi vers Gaza depuis Chypre. Un deuxième bateau était prêt à partir, et quatre bateaux de l’armée américaine étaient en route pour aider à la construction d’un quai à Gaza.
Malgré ces initiatives, l’ONU et plusieurs pays et ONG insistent sur le besoin de maintenir les routes terrestres via l’Egypte, la Jordanie et Israël pour permettre des livraisons d’aide à grande échelle.
Le Premier ministre israélien a réitéré son intention d’une offensive terrestre sur Rafah, où environ un million et demi de Palestiniens sont piégés, malgré les avertissements internationaux.
En réponse, l’armée israélienne évoque la mise en place d’une “île humanitaire” où les habitants de Rafah seraient déplacés avant l’offensive pour recevoir un hébergement temporaire, de la nourriture, de l’eau et des services médicaux.