Dans une déclaration récente, le Député de la circonscription de Guadalajara, Rafael Albares, a salué le bilan positif pour l’Espagne du soutien au Plan marocain d’autonomie au Sahara. Cette prise de position importante de la part d’un membre important du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) marque un tournant dans la discussion sur la question sahraouie en Espagne et pourrait avoir des implications majeures pour l’avenir des relations entre le Maroc et l’Espagne. Dans cet article, nous examinons de plus près les déclarations de Albares et les raisons pour lesquelles elles sont significatives pour les politiques sahraouies en Espagne.
Le ministre des Affaires étrangères espagnol a utilisé un langage tauromachique pour se féliciter de la nouvelle relation avec le Maroc. José Manuel Albares a déclaré à la presse que son pays était sorti « par la grande porte » de la crise avec le Maroc en raison du soutien de Pedro Sanchez au plan marocain pour l’autonomie du Sahara occidental.
« Nous avons surmonté une crise profonde et nous avons jeté les bases pour que cela ne se reproduise plus. Il est nécessaire d’avoir les meilleures relations avec les pays avec lesquels vous partagez une frontière commune. Et c’est le cas du Maroc. » a déclaré José Manuel Albares.
Le ministre a également affirmé que la politique marocaine de son gouvernement ne constituait pas un précédent. « Tous les présidents de la démocratie espagnole, tous sans exception, ont toujours qualifié la politique étrangère avec le Maroc de première priorité », a-t-il défendu.
Le ministre a qualifié de positive la position de Pedro Sanchez sur l’initiative d’autonomie marocaine au Sahara. En 2022, « nous avons des relations commerciales qui sont à des niveaux historiques avec 20 000 millions d’euros d’échanges bilatéraux, 12 000 millions d’euros d’exportations. Seuls les États-Unis et le Royaume-Uni, nos clients en dehors de l’UE, ont fait mieux. Quelques 1 100 entreprises espagnoles sont implantées au Maroc, ouvrant la porte à nos entreprises à un plan d’investissement marocain évalué à 45 000 millions d’euros », a-t-il souligné.
Ces déclarations interviennent trois jours après les propos d’Abdelmadjid Tebboune à la chaîne Al Jazeera. Le président algérien a accusé l’Espagne d’avoir pris parti dans le dossier sahraoui avec des comportements secrets qui ne l’exonèrent pas de sa responsabilité. Tebboune a estimé que Sanchez avait oublié que l’Espagne restait encore la puissance administrative du Sahara occidental.
Cela survient également après une série de frictions diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc, qui ont commencé en avril, lorsque l’Espagne a autorisé le dirigeant du Front Polisario à recevoir un traitement médical. Le Maroc a ensuite relâché les contrôles migratoires à son passage vers Ceuta, provoquant une crise migratoire et diplomatique.
Dans l’ensemble, Albares semble vouloir calmer les tensions entre les deux pays et mettre fin à la crise. La relation entre l’Espagne et le Maroc est particulièrement importante, car les deux pays partagent une longue frontière et ont une économie fortement intégrée. Il est donc dans l’intérêt des deux pays de maintenir une relation amicale et constructive.
