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Alcest, critique de leur album Les Chants de L’Aurore (2024)

by Nouvelles

2024-07-05 17:13:31

Il n’y a pas d’artiste comme Neige ni assez de labels pour cataloguer ce que le Français fait depuis plus de vingt ans dans Alceste. Un alliage de genres inimitable, capable de compacter en morceaux d’une beauté ambitieuse et envoûtante un torrent d’émotions antagonistes qui nous secoue de la tête aux pieds et nous pénètre jusqu’au plus profond. On a donc estimé que pour leur premier album post-pandémique, le groupe préparerait un retour mémorable, aussi digne de son nom et de son statut que ses meilleurs exploits de la dernière décennie. Et en effet, “Les Chants de L’Aurore” (Nuclear Blas, 24) est clairement une brillante réunion avec les lieux communs de leur son et un autre morceau avec lequel montrer une discographie sans précédent dans le métal.

Capable de fédérer les mélomanes de tous les extrêmes et de conquérir les oreilles les plus exigeantes grâce à leur vision exceptionnelle, leur septième album baigne dans le précédent d’avoir déjà créé son propre style à la portée de quelques-uns. De cette spiritualité curative et de sa spontanéité viscérale, Alceste Ils sont capables de détourner notre humeur à leur guise et de transformer leurs diatribes en d’authentiques tourbillons où la rudesse du black metal, la clairvoyance du rock progressif et le mysticisme de la dream-pop cohabitent dans une harmonie inhabituelle.

Malgré la catharsis qui émane de ses contributions prolongées (conçues comme des paysages qui évoluent et se déforment de manière imprévisible), les différentes nuances et couches qui donnent forme à ses sept nouvelles pièces se révèlent conçues avec une précision exquise, ne laissant rien au hasard. portant leur compétence captivante à un autre niveau. Dès le début, le duo dévoile sa version la plus brillante, en commençant par une chanson intitulée “Komorébi”, Terme japonais désignant le passage des rayons du soleil à travers les feuilles des arbres. Cette photographie encourageante et idyllique, complétée par des synthétiseurs, des arrangements de cordes et des paroles évocatrices, contredira les accès caractéristiques de purge et d’évasion que le groupe ajoute comme son propre cachet tout au long de l’album. Une antithèse esthétique qui brise avec une résolution instinctive notre calme confiant et serre nos sens jusqu’au dernier souffle avec des percussions tonitruantes, des riffs trémolo et des gutturaux déchirants (“L’Envol”).

Heureusement, nous verrons que l’album nous récompense également avec d’autres idées à souligner qui vont au-delà de ses singles en avant-première, en réalisant des coupes comme “Améthyste” (une pluie de mélancolie en surface) et “L’Enfant de Le Lune” (plus proche du punk-rock communautaire et toujours avec des clins d’œil à la langue japonaise) deux des morceaux les plus solides du répertoire actuel de l’ensemble français.

Avec plus ou moins de lumière dans leurs différentes livraisons, Neige et Winterhalter sont historiquement restés fidèles à cette formule incassable (aujourd’hui plus raffinée que jamais) qui frappe là où ça fait le plus mal et nous donne exactement ce qu’on nous promet. Il est vrai que nous aurions pu exiger d’eux plus de risques et d’expérimentation lors de leur retour tant attendu, mais si quelque chose fonctionne bien, pourquoi le changer ?



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