Depuis des années, Alfa Romeo ne va pas bien. À la fin des années 1990, la marque était pourtant parvenue à se relancer superbement avec la 156, mais ce retour aux affaires fut malheureusement passager et la 159 n’a jamais réussi à pérenniser cette renaissance. Et les efforts suivants consentis n’ont pas payé non plus : le SUV Stelvio est resté une machine à la diffusion relativement confidentielle.
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Mais tout ça, c’est du passé et, depuis la fusion du groupe FIAT/Chrysler avec le groupe PSA (devenu Stellantis), c’est une tout autre stratégie qui est mise en place. Pour relancer la marque transalpine, Carlos Tavares a dépêché un ancien de Peugeot, Jean-Philippe Appris, au chevet d’Alfa. Et celui-ci va tout mettre en œuvre pour la réanimer. Et quoi de mieux pour cela que de (re)faire de l’image avant de sortir la grosse artillerie.
« Avec la nouvelle 33 Route, nous voulions créer quelque chose qui soit à la hauteur de notre histoire, qui serve la marque et qui rende fiers les alfistes », a déclaré le CEO. Et d’ajouter : « il s’agit de la première voiture « fuoriserie » (c’est-à-dire « sur mesures ») de la marque depuis 1969, et je promets que ce ne sera pas la dernière. » Le décor est planté.
Courir pour en avoir une
Les images parleront d’elles-mêmes aux amateurs d’automobile… qui pourront toujours courir pour en acquérir une. Car cette 33 sera produite à 33 exemplaires seulement et – pas de chance – celles-ci sont déjà toutes vendues.
Déception ? Pas tant que ça. Car cette 33 Stradale pose le jalon d’un nouveau départ. L’engin exacerbe d’emblée tous les sens, lui qui se veut une réinterprétation moderne du modèle mythique original, la Route type 33, qui avait été présentée au Salon de Turin de 1967, une magnifique supercar dûment homologuée pour un usage routier.
Dessinée par le Centre de style Alfa Romeo et assemblée à la main dans les ateliers turinois de la Carrosserie de tourisme légère, la 33 Stradale se présente sous les traits d’un coupé biplace. L’engin repose sur un châssis-cadre en aluminium sur lequel est boulonnée une monocoque carbone. La carrosserie mêle aluminium et carbone et se caractérise par l’implantation de deux portières en élytre. L’effet de surprise est total !
Deux motorisations
Qui dit Alfa dit forcément gros moteur. Et là, c’est la surprise car, pour ne pas choquer, mais malgré tout montrer que le progrès est en marche, cette supercar est disponible avec deux motorisations : une thermique et une électrique. La version thermique met la main sur le V6 de 2,9 litres (position centrale et longitudinale arrière) des GTA Alfa (développé par un ingénieur de chez Ferrari) et il développe ici 620 ch, ce qui permet de passer de 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et d’atteindre une vitesse maximale de… 333 km/h.
Ce moteur est accouplé à une boîte à double embrayage à 8 rapports et la puissance transite – ouf ! – vers le seul essieu arrière. Les freins sont évidemment carbone-céramique (Brembo), histoire de ralentir sereinement.