2024-03-03 14:19:23
En tant que l’un des membres fondateurs du mouvement “Mouwatana” (citoyenneté), créé en juin 2018, Zoubida est bien conscient du danger qui guette tout candidat qui fait obstacle au chemin tracé par les décideurs en coulisses. .
Mais elle n’est pas du genre à abandonner. Ce n’est pas pour rien que ses proches la surnomment « Kahina », du nom de la reine-guerrière berbère. Sa candidature est avant tout un défi à ces décideurs qui imposent leur loi et leur volonté à tout un peuple qu’ils considèrent comme mineur, pour choisir leurs dirigeants de première ligne.
Née dans la ville de Tébessa en 1956, cette Chaouia issue de la grande tribu des Ouled Sidi Abid, fille d’un érudit religieux, Assoul Tebessi, a lancé sa carrière politique en mai 1994 lorsqu’elle a été choisie par l’ancien chef de la Wilaya IV historique, de de la guerre de libération nationale, feu Youcef El-Khatib, pour siéger au Conseil National de Transition (CNT), une institution ad hoc remplaçant le parlement dissous avant le second tour des élections législatives remporté par le Front Islamique du Salut.
Retraité à 41 ans
Son entrée dans cette institution lui fait découvrir les arcanes du pouvoir et ses intrigues. Elle est devenue l’une des plus farouches opposantes au système actuel.
Elle décline les invitations à rejoindre le RND puis le FLN. Ce refus de rejoindre les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis trente ans a suffi à l’éjecter des sphères d’un régime où elle n’avait pas sa place.
Elle perd son poste d’inspectrice au ministère de la Justice, et prend sa retraite à l’âge de… 41 ans.
Elle a combattu le système sur deux fronts. Sur le plan judiciaire, en tant qu’avocat de défenseurs des droits de l’homme et des militants du Hirak depuis qu’ils ont commencé à faire face à l’arbitraire, à l’injustice et à la répression.
Politiquement, comme l’un des premiers à s’opposer au gouvernement de Bouteflika et l’une des premières figures du hirak, bien avant sa naissance officielle en février 2019.
Elle milite pour l’Etat de droit et une rupture radicale avec le régime actuel, au sein du mouvement “Mouwatana”, aux côtés de Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid (Nouvelle Génération), rallié depuis le début du régime d’Abdelmadjid Tebboune. l’installation de ce dernier au palais présidentiel d’El-Mouradia, Ahmed Benbitour, l’éphémère Premier ministre (du 23 décembre 1999 au 26 août 2000) et Amira Bouraoui, dont la fuite du pays a fait grand bruit en février 2023.
Par mesure répressive, sa maison a été incendiée
Zoubida Assoul a participé aux marches qui ont précédé le “hirak” à Alger, Béjaïa, Constantine et dans d’autres villes du pays. Ces marches rassemblaient très peu de personnes.
Mais cela n’a pas empêché les pouvoirs en place de la réprimer. Sa maison a été incendiée. Tous ses biens, bijoux, vêtements et documents ont été entièrement brûlés. Mais elle n’a pas abandonné et a poursuivi son combat pour l’État de droit.
Lors de l’élection présidentielle avortée d’avril 2019, elle avait apporté son soutien au général à la retraite Ali Ghediri. Un général dont la candidature a brouillé les cartes du système, provoquant de profondes divisions au sein de l’establishment militaire.
Une institution qu’il connaît très bien et connaît tous les détails de ses hauts gradés, pour avoir été directeur du personnel et de la justice militaire pendant 15 ans. Pour éliminer le danger qu’il représente pour les intérêts des décideurs en coulisses, il a été arrêté le 12 juin 2019.
Le lendemain, il est incarcéré à la prison d’El-Harrach pour ses écrits dans le quotidien francophone El-Watan, jugé hostile à l’armée. Il purge une peine de 6 ans de prison, initialement fixée à 4 ans, mais prolongée de deux ans quelques jours avant sa libération le 16 mai 2023.
Dès l’annonce de la candidature de Zoubida Assoul, des questions se sont posées sur la réaction des autorités.
Sachant qu’ils n’ont rien à lui reprocher, la femme étant d’une probité morale irréprochable et d’une intégrité politique à toute épreuve, on craint fortement les coups bas qui lui seraient inévitablement portés par les décideurs de l’ombre, qui n’épargnent rien. moyens.
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